Comment l'Occident a pacifié l'Allemagne...

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Une Allemagne pacifiée en Europe



Les Français, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ont sans doute eu une idée proche de ce que les Berlinois durent ressentir il y a vingt ans. Tardive, non sans difficultés ni désillusions, mais pacifique, la chute du Mur de Berlin a ainsi permis d'humaniser la perception de l'Allemagne en Europe.

Enfin.

Car, en 1989, chez les politiques, comme, de façon plus sourde, dans la population, la crainte de voir renaître la grande Allemagne était perceptible. En France, bien sûr, mais aussi en Pologne, en Hollande, dans les petits pays d'Europe centrale. La frontière orientale de la nouvelle Allemagne posait encore problème. La crainte de voir la première puissance économique du continent s'arroger un rôle dirigeant était réelle.

Le mark illustrait cette puissance. Et Helmut Kohl avait beau rassurer ses partenaires, son choix même, audacieux et immédiat, de réunifier l'Allemagne à la hussarde ne pouvait estomper cette crainte. Pas plus que les assurances pourtant plus convaincantes de son ministre des Affaires étrangères, Hans-Dietrich Genscher, soucieux de placer d'emblée la nouvelle Allemagne dans le cadre de la construction européenne.

Vingt ans après, ce pari de réunifier l'Allemagne sans faire peser de nouvelles menaces aux équilibres européens est amplement gagné. Grâce à Kohl. Grâce à ses successeurs, notamment à Angela Merkel dont l'histoire personnelle épouse si bien le destin de son pays. Effacer les traces du Mur demande plus de vingt ans et le fossé entre les deux Allemagne existe encore. Les souffrances du quotidien peuvent, on le comprend aisément, nourrir un sentiment d'amertume au regard des espoirs d'hier.

Aussi, célébrer 1989 n'a-t-il de sens que dans une dynamique, comme toute commémoration. Les dirigeants qui se retrouvent aujourd'hui à Berlin vont beaucoup parler, en coulisse, de la mise en pratique du nouveau traité de Lisbonne. Du choix des hommes pour la diriger. Espérons que le souffle de l'Histoire leur inspirera aussi une vision politique. Aussi claire et ambitieuse que la soif de liberté qui régnait sur Berlin, il y a vingt ans.

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Qu'est-ce que l'Allemagne ? Que sont les "Allemands" ?

Depuis 1871, cette question a animé toutes les passions nationalistes et politiques des deux côtés du Rhin... il est vrai qu'il n'y a jamais eu véritablement d'identité allemande, si l'on regarde de plus près.

L'unité de l'Allemagne s'est faite sous l'égide de la Prusse.

Mais tous les Allemands ne sont pas Prussiens... il y a aussi des Wurtembergeois, des Saxons, des Bavarois et des Rhénans, chacun avec des coutumes, des dialectes mêmes, différents.

Quant à l'Allemagne créée après 1945, c'est aussi (et surtout) pour faire oublier le nazisme et lutter contre le communisme à l'Est.

Finalement, l'Allemagne est un pays récent... pourtant son histoire existe, du moins celle de ses Etats, de ses villes... mais depuis 1990, le pays est enfin réunifié non plus sous l'égide d'un seul ou d'un dictateur mais de manière démocratique.

L'Allemagne, plus que jamais, est quelque part un exemple dans l'Europe qui se construit.