OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Le Colbertisme, régime économique naturel de la France 3/2/2010, 16:45 | |
| - Citation :
D'un naturel froid et dur, Jean-Baptiste Colbert était surnommé l'homme de marbre par ses contemporains. Mais il avait aussi de grandes qualités, il était économe, honnête, d'un esprit ouvert et aimait profondément le peuple. Nommé "officiellement" contrôleur général des finances suite à la disgrâce de Nicolas Fouquet par le roi Louis XIV, en réalité il assura la fonction de six ministres.
D'abord, Colbert entendit remettre de l'ordre dans les finances.
Il fit dès lors tenir chaque année un budget prévisionnel. Il fit aussi surveiller étroitement les percepteurs dans chaque province et corrigea les abus de certains usurpateurs de titres nobiliaires qui entendaient bien ainsi échapper à l'impôt.
Il réforma la justice. Notamment en rassemblant les lois du royaume dans des Codes à disposition des magistrats.
Et contre les seigneurs bandits qui continuaient de tyranniser leurs sujets, il leur envoya des juges pour réprimer leurs crimes. (Les Grands Jours d'Auvergne, 1665)
Il réorganisa la Marine, par l'instauration du système de l'inscription maritime et le nombre de vaisseaux passa de 18 à 190. Et c'est cette flotte qui fit les belles heures de nos corsaires, Duquesne, Tourville, Jean Bart ou Surcouf qui remportèrent de grands succès sur les Anglais et les Hollandais.
Il refonds aussi l'agriculture, mamelle de la France depuis Sully, en répartissant mieux l'impôt et le rendant favorable aux paysans et en hypothéquant les biens des laboureurs sur-endettés.
Il améliora l'élevage en sélectionnant et en créant de nouvelles races d'animaux domestiques.
Il transforma enfin l'industrie en créant des manufactures royales de tapis, de soieries, de dentelles mais aussi de verres et de miroirs (Saint Gobain), de draperies, de travail du fer (Saint Etienne) et de construction de navires.
Il développa un véritable savoir-faire "à la française".
Il imposa des règlements très stricts aux industriels, et encadra scrupuleusement les corporations d'ouvriers.
Le commerce prospéra puis l'industrie. Notamment en taxant lourdement les marchandises étrangères et instaurant un vrai système protecteur. Colbert accrut aussi le nombre de colonies et créa de nouvelles voies de communications (Canal du Midi).
Mais là où la sagesse semblait l'avoir emporté au point de rendre notre pays le plus prospère d'Europe, les folles ambitions de son roi allaient tout perdre. Pour faire la guerre, Louis XIV avait besoin d'argent, de toujours plus d'argent. Et soucieux du prestige national, il lui fallait dépenser encore et toujours en fêtes, dans la construction de Versailles, tout cela dans le but d'impressionner, d'éblouir.
Au grand dam de Colbert, bien sur, lui qui écrivait dans ses Mémoires : "Un repas inutile de 3000 livres me cause une peine incroyable".
Colbert mourut en 1683.
Rendu responsable de toutes les fautes du roi, il ne fut guère regretté par le peuple. Ce peuple qu'il a pourtant beaucoup aimé.
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