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| Féminité, liberté, maternité... | |
| | Auteur | Message |
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Alice
Nombre de messages : 729 Age : 48 Localisation : Brüsel Date d'inscription : 04/11/2008
| Sujet: Féminité, liberté, maternité... 9/2/2010, 13:15 | |
| Les femmes sont-elles moins libres?
Dans un livre publié cette semaine, Elisabeth Badinter dénonce la tyrannie de la maternité. Une analyse que ne partagent pas d'autres féministes comme Edwige Antier.
Et vous, vous en pensez quoi ?(les mâles virils sont admis dans cette discussion, du moins tant qu'il gardent leur libido au frigo ou sur d'autres fils de discussion ;-) | |
| | | EddieCochran Admin
Nombre de messages : 12768 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 03/11/2008
| Sujet: Re: Féminité, liberté, maternité... 9/2/2010, 15:08 | |
| 1 -
Il est difficile de donner la réplique à Mme Badinter si l'on a pas lu son livre.
Je considère que pour tout être humain la liberté c'est l'espace d'action et de pensée qui lui reste disponible dans le milieu dans lequel il est immergé. Soit il exploite cet espace à sa guise, soit il le laisse en totalité ou partiellement en friche.
Il est naturel que si l'espace de liberté individuel est menacé il soit défendu. Il est également naturel de chercher à l'agrandir.
Il s'ensuit que la liberté individuelle n'est pas statique et figé. Il est en permanence le résultat de luttes, de résistances, de négociations, de concessions, d'aménagements, de partages ou de renoncements. En ce sens il est admis que parfois elle se gagne et elle se mérite.
Pour donner une illustration de mon propos sous forme d'une métaphore, la liberté serait comme une éponge qui absorbe de l'eau. Plus elle réussit à en absorber plus importante elle sera. Tout va dépendre de la force qui s'exerce sur l'éponge pour lui faire rendre l'eau et de la résistance que l'éponge pourra opposer à cette force et de la quantité totale d'eau disponible.
Ceci est vrai pour les mâles comme pour les femmes. Chaque genre a une vocation biologique que la Nature lui a conférée versus l'espèce. Il s'agit là de la première limitation de la sphère théorique de liberté disponible dont chacun des deux genres est dépositaire. Après cela ajoutons-y toutes les données qui vont influer sur le façonnage des espaces de liberté disponibles aux plans historique, social, culturel, économique, etc. Quand tout ceci est en place voyons ce qui reste disponible comme espace de liberté individuelle "exploitable".
Les pessimistes dirons que la tyrannie c'est la vie. Et comme la vie c'est la fonction dédiée de la maternité il n'y aurait qu'un pas pour voir de la tyrannie dans la maternité. Libre aussi de considérer qu'il s'agit d'un épanouissement.
Et quel est l'argumentaire de Mme Badinter ? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Féminité, liberté, maternité... 9/2/2010, 16:04 | |
| - EddieCochran a écrit:
- 1 -
Il est difficile de donner la réplique à Mme Badinter si l'on a pas lu son livre.
Je considère que pour tout être humain la liberté c'est l'espace d'action et de pensée qui lui reste disponible dans le milieu dans lequel il est immergé. Soit il exploite cet espace à sa guise, soit il le laisse en totalité ou partiellement en friche.
Il est naturel que si l'espace de liberté individuel est menacé il soit défendu. Il est également naturel de chercher à l'agrandir.
Il s'ensuit que la liberté individuelle n'est pas statique et figé. Il est en permanence le résultat de luttes, de résistances, de négociations, de concessions, d'aménagements, de partages ou de renoncements. En ce sens il est admis que parfois elle se gagne et elle se mérite.
Pour donner une illustration de mon propos sous forme d'une métaphore, la liberté serait comme une éponge qui absorbe de l'eau. Plus elle réussit à en absorber plus importante elle sera. Tout va dépendre de la force qui s'exerce sur l'éponge pour lui faire rendre l'eau et de la résistance que l'éponge pourra opposer à cette force et de la quantité totale d'eau disponible.
Ceci est vrai pour les mâles comme pour les femmes. Chaque genre a une vocation biologique que la Nature lui a conférée versus l'espèce. Il s'agit là de la première limitation de la sphère théorique de liberté disponible dont chacun des deux genres est dépositaire. Après cela ajoutons-y toutes les données qui vont influer sur le façonnage des espaces de liberté disponibles aux plans historique, social, culturel, économique, etc. Quand tout ceci est en place voyons ce qui reste disponible comme espace de liberté individuelle "exploitable".
Les pessimistes dirons que la tyrannie c'est la vie. Et comme la vie c'est la fonction dédiée de la maternité il n'y aurait qu'un pas pour voir de la tyrannie dans la maternité. Libre aussi de considérer qu'il s'agit d'un épanouissement.
Et quel est l'argumentaire de Mme Badinter ? Question clé... |
| | | Alice
Nombre de messages : 729 Age : 48 Localisation : Brüsel Date d'inscription : 04/11/2008
| Sujet: Re: Féminité, liberté, maternité... 9/2/2010, 17:19 | |
| je ne connais pas vraiment son argumentaire, je n'ai pas lu son livre. Mais en gros, je pense qu'elle prend le travers de certaines féministes babyboomeuses qui se méfient de tout ce qui touche à la maternité comme de la peste, voire la rejetant sous prétexte qu'il s'agirait uniquement d'un enième moyen d'asservissement de la gente féminine (par la gente masculine sous les ordres d'un "dilleux" barbu...), une atteinte à la liberté des femmes... on jette le bébé avec l'eau du bain quoi... comme si la parentalité pouvait se résumer en termes manichéens, blanc ou noir, ça ou ça... La maternité, c'est "la liberté" et "l'esclavage" (si tant est que ces deux termes puissent s'y appliquer...), comme tout ce qui touche à la relation à l'Autre (et à soi). Tout dépend de l'éponge, de l'eau et du milieu, comme vous le dîtes si bien. | |
| | | Alice
Nombre de messages : 729 Age : 48 Localisation : Brüsel Date d'inscription : 04/11/2008
| Sujet: Re: Féminité, liberté, maternité... 11/2/2010, 16:29 | |
| Elisabeth Badinter en guerre contre la tyrannie des mères parfaites (11/02/2010 15:52)PARIS (AFP)La philosophe Elisabeth Badinter part en guerre dans son dernier livre contre la tyrannie de la mère parfaite et la maternité "écolo", qui font selon elle régresser la cause des femmes aujourd'hui, ouvrant un débat dans les rangs féministes et politiques. Le bébé est devenu de nos jours "le meilleur allié de la domination masculine", lance l'écrivain dans son ouvrage "Le conflit, la femme et la mère" (Flammarion), une charge contre le regain d'un discours "naturaliste" qui cantonne la femme à son rôle de mère. Attention, prévient-elle, "je ne dis pas que ne pas allaiter est une victoire des femmes". Ce qui compte, "à mes yeux, c'est la liberté de choix". "Il y a une coagulation de l'écologie, de la Leche League, du féminisme naturaliste et des spécialistes du comportement qui s'appuient les uns sur les autres" pour justifier l'inégalité du partage parental, estime Mme Badinter, mère de trois enfants, dans Libération. La Leche League, fondée en 1956 par des mères de famille de Chicago, milite depuis 1979 en France pour l'allaitement maternel. Cette idéologie "du retour de la femme au foyer, à un ordre moral, nous la constatons quand nous intervenons dans les collèges et les lycées", explique à l'AFP Sabine Salmon, présidente de l'association Femmes Solidaires. "C'est un clignotant très inquiétant et cela s'est accentué depuis deux ans". "Une très forte proportion des jeunes filles nous disent: +Oui, je resterai à la maison pour élever mes enfants+", quel que soit leur milieu social ou la région, raconte-t-elle. "Les garçons aussi trouvent cela normal". La jeune femme confirme aussi, multiples exemples à l'appui, la pression culpabilisante sur les jeunes mères pour nourrir au sein leur bébé le plus longtemps possible. Elisabeth Badinter dénonce le "diktat de l'écologie" et cite l'exemple de la taxe sur les couches jetables, non recyclables, prônée l'an dernier par Nathalie Kosciusko-Morizet, alors secrétaire d'Etat à l'Ecologie. "Or les couches jetables ont libéré les mères. C'est faire passer la nature avant la liberté des femmes", s'insurge la philosophe, invitée jeudi sur France Inter. "Tout faux", rétorque Cécile Duflot, tête de liste Europe Ecologie en Ile-de-France. "Rendre l'écologie responsable des carences héritées du monde patriarcal européen est tout à la fois erroné et stérile". Elisabeth Badinter "ne se pose pas les bonnes questions". Pour Sabine Salmon (Femmes solidaires), il y a bien "une culpabilisation des femmes" par l'écologie "car toute la gestion du quotidien repose sur leurs épaules": tri sélectif, purée maison plutôt que petits pots etc... Edwige Antier, députée UMP et pédiatre, taxe dans le JDD Mme Badinter d'"archéo-féministe". "Il est évident que les femmes veulent à la fois s'épanouir dans leur vie professionnelle et dans la maternité", poursuit-elle. La majorité des Françaises concilient maternité et vie professionnelle mais à quel prix? Les tâches ménagères reposent encore à 80% sur les femmes (étude Ined). Le soin des bébés presque à 100%, des chiffres "d'une cruauté affreuse" pour Mme Badinter. La romancière canadienne Nancy Huston, dont les livres regorgent de "mauvaises mères", reconnaît comme Elisabeth Badinter "la culpabilité qui pèse sur les mères". Mais comment affirmer que le militantisme pro-allaitement serait le seul danger pour l'émancipation féminine? "Ici, comme dans ses autres livres, elle minimise la violence domestique, la prostitution, la pornographie", remarque l'écrivain dans La Vie. Pour Maya Surduts du Collectif national pour le droit des femmes, "la situation est beaucoup plus contradictoire" que ce qu'affirme Mme Badinter, qui "schématise". ------------------- "Liberté de choix d'allaiter ou non"
Sachez Madame Badinter qu'à cause des deux générations précédentes de femmes (et de la société consumériste qui les a vu mères), l'art de l'allaitement a été désappris dans notre société moderne. Les femmes qui deviennent mère aujourd'hui et souhaitent allaiter leur enfants, non par un soucis idéologique de "retour à la nature", mais tout simplement parce que c'est la suite logique d'une grossesse, la manière naturelle la plus adaptée de nourrir un petit d'homme, ces femmes là dont je fais partie, ne peuvent trouver la plupart du temps de soutien que dans des associations comme la Leche League ou dans des livres, car nos mères à nous ne savent pas ce qu'est l'allaitement - nous sommes une génération "bébé-biberon" - découragées en leur temps d'allaiter et culpabilisées aussi bien par le corps médical que par les pontes de la pub ("je n'ai pas assez de lait", "mon lait n'était pas bon", "ça faisait vraiment trop mal", "le lait maternisé c'est meilleur pour la santé de mon bébé", etc.)
Et pour ne parler que de l'allaitement, je trouve personnellement que l'asservissement, c'est de devoir dépendre de formules de lait synthétique (en stock ou pas ?) vendues à des prix prohibitifs, c'est de devoir passer son temps à nettoyer et stériliser des biberons, c'est d'être condamnée à devoir trimbaler tout un attirail à chaque sortie avec bébé (eau, biberon, poudre, chauffe-biberon et cie). Allaiter est bien plus pratique et plus rapide. Et plus valorisant pour la femme. Alors oui, ça nous valorise en tant que femme dans son rôle de mère, mais en quoi ceci est-il atteinte à notre féminité ? Pression culpabilisante pour allaiter ? Est-ce une pression que de simplement constater que l'allaitement maternel est le mode d'alimentation le mieux adapté à un bébé ? Que jamais aucun lait artificiel ne pourra apporter tout ce que le lait maternel apporte de bon pour la santé du bébé ?(anticorps, proportion en protéines et en graisses parfaitement adaptée et évoluant en fonction des besoins et de l'âge du bébé) et de la mère (facilite les suites de couches et diminue les risques liés à l'utérus, effet calmant des endorphines)
Moi, quand je vois une femme qui refuse d'allaiter sans même essayer (celles qui abandonnent trop vite suite à de mauvais conseils de leur entourage ne sont pas incluses ici), je me dis que c'est elle qui est victime d'asservissement, elle est dans le déni de sa féminité, de son corps, de son identité de femme, elle est "aculturée". Et ça, je trouve ça grave.
Et puis, je ne vois pas en quoi il est antinomique de se considérer comme féministe et de cependant aspirer à vouloir être mère au foyer plutôt que de faire carrière. La liberté et l'égalité, c'est d'avoir le choix, pas de stigmatiser l'un ou l'autre. Madame Badinter, vous vous trompez de combat.
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| Sujet: Re: Féminité, liberté, maternité... | |
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