La vie des catcheuses professionnelles à Mexico

MEXICO - Dans la salle, au coeur de Mexico, c'est un vacarme assourdissant, le public s'enflamme, hurle des quolibets ou des obscénités en direction du ring où deux... catcheuses s'empoignent en se tirant par les cheveux.

On est vendredi soir dans l'Arena Mexico, le temple national du catch professionnel, sport-spectacle qui suscite ici autant de passion qu'aux Etats-Unis: les couples viennent là avec leurs bébés et leurs grand-mères.
Comme chez le voisin américain, les catcheurs masqués, connus seulement par leur surnom, suscitent l'enthousiasme ou la haine selon qu'ils ont le rôle du "méchant" ou du "chevalier blanc". Vedettes de la télévision, on les voit dans les spots publicitaires et un programme sportif spécial leur est consacré.
On est loin quand même de l'industrie multimillionnaire du "professional wrestling" des Etats-Unis. Ici, un public surtout ouvrier paie 100 pesos (7,6 dollars, 5,5 euros) l'entrée à la réunion de "lucha libre".
Les catcheuses professionnelles montent sur le ring à Mexico depuis 1986.
Elles sont beaucoup moins nombreuses que leurs confrères masculins, une quinzaine contre 120 environ, quelques-unes sont presque aussi célèbres que les hommes, mais toutes sont moins bien payées.
Marcela Maria Helena Santa Maria, "Marcela" sur les affiches de la réunion, ne s'en sort pas trop mal. Elle ne donne pas le détail de ses gains, mais ils lui permettent d'élever convenablement ses deux enfants, explique-t-elle à l'AFP.
Elle a découvert le catch à 10 ans, comme spectatrice. "Maman m'a emmenée à pas mal de combats, elle était fan, et c'est comme cela que j'ai commencé à aimer le catch", raconte-t-elle.