Des salariés de Total occupent les bureaux de Dunkerque NOUVELOBS.COM | 16.02.2010 | 10:37
Les salariés protestent contre la possible fermeture de la raffinerie où travaillent 620 personnes. La raffinerie de Dunkerque. (Reuters)
Environ 150 salariés de la
raffinerie Total de Dunkerque (Nord) ont investi mardi 16 février le siège administratif pour protester contre sa
possible fermeture.
Après une assemblée générale des personnels, au petit matin, les
grévistes ont décidé d'occuper le hall du bâtiment dans un premier
temps puis les étages et le bureau du directeur. Ce dernier avait
quitté les lieux avant leur arrivée.
Depuis mi-janvier, les salariés sont en grève dans la raffinerie, où les
installations sont à l'arrêt depuis septembre. La grève doit s'étendre ce mardi et ce mercredi à toutes les raffineries du pays, à l'appel des syndicats.
Ultimatum"Nous sommes dans les bureaux de la direction et nous y resterons tant
que nous n'aurons pas de réponses à nos questions légitimes sur
l'avenir du site", a expliqué Philippe Wullens, délégué du syndicat Sud.
Pierrick Bellé, de la CGT, a affirmé que
l'action pouvait durer. "Nous en avons marre, ils ne nous prenaient pas au sérieux. Ils vont comprendre que nous sommes déterminés", a-t-il lancé.
Les syndicats avaient lancé un ultimatum à la direction, demandant la
reprise des activités avant le 15 février sous peine d'occupation.
Le groupe pétrolier, troisième en Europe par la capitalisation, avait
annoncé, le 1er février, le report de la décision définitive sur
l'avenir du site de Dunkerque d'ici la fin du premier semestre, soit
après les élections régionales.
Cependant, Total laisse claire entendre qu'une fermeture est possible,
voire probable. Un comité central d'entreprise a été programmé le 29
mars. Mais les syndicats souhaitent connaître leur sort avant cette
date.
600 suppressions de postesUne disparition du site de Dunkerque, où travaillent 620 personnes dont
260 équivalents temps plein employés par des sous-traitants, se
traduirait par environ 600 suppressions de postes. Total affirme de son
côté qu'aucun emploi ne sera supprimé. La création d'un centre
d'assistance technique et d'une école de formation à Dunkerque
pourraient représenter les deux tiers des emplois de l'établissement
actuel, assure le groupe, mais les syndicats disent ne pas y croire.
La raffinerie des Flandres, qui représente
13% des capacités françaisesde raffinage de Total, est fermée depuis le 15 septembre en raison, dit
la direction, de marges de raffinage insuffisantes et de débouchés
jugés trop faibles.
En 2009, le groupe Total a réalisé 7,78 milliards d'euros de profits et
13,9 milliards en 2008. Total souhaite réduire sa capacité de raffinage
de 500.000 barils par jour entre 2007 et 2011.
(Nouvelobs.com)