Gunter Pauli : "Il ne faut pas polluer moins, il faut arrêter de polluer"http://www.internetactu.net/2009/06/29/gunter-pauli-il-ne-faut-pas-polluer-moins-il-faut-arreter-de-polluer/
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Il faut changer fondamentalement nos façons de penser. Nous devons créer des chemins pour que nos enfants imaginent un futur différent afin qu’ils ne répètent pas nos erreurs”, explique cet industriel belge pionnier en matière d'écologie.
S’inspirer des systèmes naturelsIl faut en revenir à la satisfaction des besoins fondamentaux (l’eau, la nourriture, le logement, la santé, l’énergie, l’emploi, l’éthique) et stimuler l’entrepreneuriat dans ce sens. La science hélas n’est pas liée à la satisfaction de ces besoins fondamentaux. “
Les systèmes naturels sont mon inspiration”. Nous nous devons de ne générer aucune pollution, aucun déchet, aucun chômage… explique-t-il le plus calmement du monde.
De quoi avons-nous besoin pour arriver à une société durable ? D’abord, y croire. Avoir une pensée positive. Se dire que c’est possible. Il faut s’engager dans un apprentissage créatif pour comprendre comment fonctionnent les systèmes naturels et nous en servir pour que les transformations s’accomplissent. On a besoin d’une innovation massive et de nouveaux modèles commerciaux pour y parvenir. Mais dans les écoles de commerce, le modèle économique qu’on apprend consiste à investir plus et économiser un peu. “
Ce n’est pas le modèle des systèmes naturels !” L’évolution nous apprend le contraire : il faut investir moins pour générer plus de création et de capital social pour que chacun contribue à l’écosystème. Nous ne pouvons pas accepter les dommages collatéraux que nous faisons peser sur la nature et sur l’humanité.
Les systèmes naturels n’utilisent ni piles, ni métaux : comment peut-on résoudre le problème de la connectivité, si ce n’est en regardant comment la vie elle-même génère de l’électricité ?
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Oubliez les technologies qui ont besoin de trop d’énergie pour fonctionner comme le Bluetooth !” Faisons tout sans piles. Les prothèses auditives, les téléphones mobiles peuvent fonctionner par la conductivité naturelle que nos corps produisent. Comment le dispositif nanométrique inventé par le professeur Jorge Reynolds qui permet de récupérer l’électricité produite par notre corps et qui nous permet d’envisager bientôt des Pacemakers ne nécessitant ni chirurgie, ni anesthésie, ni piles pour fonctionner…
Mais on peut aller plus loin encore !, rapporte Gunter Pauli.
Peut-on faire du métal sans fonderie ni exploitations minières, c’est-à-dire sans la chaine industrielle que nous avons conçu jusqu’à présent et qui n’est absolument pas durable. Pourrait-on exploiter du métal juste en récupérant le métal existant ? A quoi servirait une place de marché de compensation des émissions de carbone comme l’imagine le protocole de Kyoto, si on peut réduire de 99 % nos émissions de carbone ?
Remplacer la chimie par la physique… Les systèmes naturels ne jouent pas avec les molécules non biodégradables. Or, si on se débarrasse de toutes les bactéries avec de la chimie, nous risquons surtout de finir par nous débarrasser de toute l’humanité !
Comment les systèmes naturels contrôlent-ils les bactéries, sans utiliser le chlore et les produits chimiques ?… On pourrait imaginer utiliser le vortex, ce tourbillon vertical qu’on observe lorsqu’on vide une baignoire par exemple. Realice, développé par H2O Vortex, un système qui créé de la glace en enlevant l’air (l’eau glace plus facilement sans air), utilise ainsi la pression que génère un vortex. Sans air, pas de bactérie, pas de corrosion…
Autre exemple encore : nous avons pris l’habitude d’incinérer les déchets organiques, alors que dans les systèmes naturels, ils deviennent des aliments. Dans le café par exemple, on trouve seulement 0,2 % des graines de café dans un petit noir qu’on prend sur un zinc de bistro. 25 millions de fermes produisent du café dans 70 pays dans le monde. L’initiative Chido’s Blend au Zimbabwe consiste justement à utiliser les déchets du café pour créer de la nourriture pour animaux ou de l’électricité, plutôt que de les détruire.
Voir le site http://www.blueeconomy.de/