Il y a toujours eu des désillusions.
Jusqu'au jour où on a l'impression de comprendre le monde dans lequel on vit alors que l'on ne comprend (et encore) que soi-même. Les uns crèvent de faim alors que les autres critiquent la difficulté à obtenir un caviar convenable.
Scandaleux ? Bien sur ! Hilarant ? Sans doute quand on sait que le caviar n'est autre que du poisson avorté. Ces gens ne croient particulièrement en rien, sinon au fric en général et à l'invasion en règle de notre monde ingrat.
Moi, ce que je vois en regardant le monde, ce n'est qu'un pauvre arbuste planté au milieu d'un rêve. Je les regarde, toutes ces "têtes" qui volent au-dessus de nous et qui, tôt ou tard, se casseront la gueule. Je les regarde s'amuser à rebaptiser les mots, les idées, créer des fleurs hybrides, serrer la main des rois et comparer leurs palais.
Dans le fracas de ce changement permanent, rien n'est dit qui soit moi, qui vienne de moi, qui soit créé par moi. Je n'existe pas. On m'a donné la vie pour que je ne vive pas ou que je ne m'écroule pas pour rester vivant.
Et pourtant... dans un petit recoin de bout du monde, il y a des pages blanches, tout n'est peut-être pas foutu. Elles sont là, posées devant nous, n'attendant que notre inspiration pour être écrites.
Tout est devenu si "banal" aujourd'hui, les bonnes causes, les pauvres des pays (très) pauvres, notre propre misère, ceux à qui aurait bien parlé quand tout semblait incongru, qu'il nous reste que les mots pour atténuer la légèreté de vivre.
Et l'espoir - enfin - de changer ce monde.