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| AZF : étrange accident, étrange enquête, étrange procès... | |
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Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: AZF : étrange accident, étrange enquête, étrange procès... 23/2/2009, 08:25 | |
| AZF, quatre mois de procès pour un étrange accident (Par Cyrille Louis, envoyé spécial à Toulouse - 20/02/2009 19:28)
L'explosion d'une usine d'engrais à Toulouse en septembre 2001 avait provoqué la mort de 30 personnes. Les causes du drame sont au cœur du débat. Le débat sur les causes réelles de la catastrophe s'est crispé année après année, malgré les efforts déployés par le juge Thierry Perriquet pour explorer de nombreuses pistes. À l'origine, il y eut treize petits mots qui, avec huit ans de recul, apparaissent comme le péché originel d'un dossier judiciaire hors norme. Le 24 septembre 2001, soit trois jours seulement après l'explosion de l'usine AZF, le procureur de Toulouse, Michel Bréard, assène à une population sous le choc : «Nous privilégions à plus de quatre-vingt-dix pour cent la piste accidentelle.» Dans la Ville rose martyrisée, les thèses les plus folles ont commencé à circuler, et le magistrat cherche, on peut le penser, à calmer les esprits. Sans succès : en donnant le sentiment d'écarter prématurément, et sans explication convaincante, les autres scénarios envisageables, il vient, au contraire, de lever un vent de soupçon qui, à l'heure où doit s'ouvrir le procès de la catastrophe, n'est aujourd'hui encore pas complètement retombé.
Le 21 septembre 2001, dans les minutes qui ont suivi l'explosion de cette usine d'engrais qui fera 30 morts, une multitude de récits, souvent dantesques, s'est répandue à travers la ville. «On était dix jours après les attentats de New York, le plan Vigipirate venait d'être renforcé et tout le monde ne pensait qu'à ça», se rappelle le président de l'Association des sinistrés du 21 Septembre, Frédéric Arrou. Qui raconte : «Quelques instants seulement après le tremblement de terre, j'ai croisé une femme qui m'a dit : “Il y a eu deux attentats, l'un place du Capitole et l'autre place Saint-Georges.” Pour la première fois - je m'en souviens comme si c'était hier -, je venais de découvrir le visage inquiétant de la rumeur.»
Dans les jours qui suivent, l'extraordinaire diversité des témoignages recueillis par la police judiciaire auprès des nombreuses personnes présentes à proximité immédiate du site industriel lors de l'explosion ajoute à la confusion ambiante. Certains assurent avoir vu une «boule de feu», d'autres des éclairs, un «flash lumineux» ou encore un «rayon bleu». Beaucoup, surtout, disent avoir entendu deux explosions successives et distinctes, tandis que plusieurs témoins jurent qu'ils ont aperçu des aéronefs dans le ciel au moment de la catastrophe. Christian F., présent dans l'enceinte même d'AZF à 10 h 17, raconte, lui, avoir d'abord vu une colonne de fumée grisâtre, teintée de nuances ocre, s'élever au-dessus de l'usine ; puis un éclair et «une énorme bulle». Au moment de l'explosion, il se rappelle ensuite avoir ressenti un appel d'air qui, dit-il, a brusquement «attiré les organes de (son) corps».
«Total a pollué l'enquête»
Sitôt rendus publics, les témoignages de plusieurs personnes employées par la société Grande Paroisse, propriétaire du site et filiale de Total, ainsi que par divers sous-traitants, attisent aussi la suspicion de nombreux Toulousains. Selon une note blanche rédigée le 3 octobre par les Renseignement généraux, ceux-ci font état de plusieurs incidents qui auraient, dans les heures précédant l'explosion, opposé un certain Hassan J., manutentionnaire, à plusieurs personnes travaillant sur le site. Décrit par les RG comme proche des milieux islamistes - ce qui ne sera pas confirmé par l'enquête de la police judiciaire - l'homme aurait même dit, selon un chauffeur routier : «C'est une bonne journée, tu t'en rappelleras.» Enfin, toujours dans cette note blanche, il apparaît que le médecin légiste qui a procédé à l'autopsie d'Hassan J. a alerté la police sur son accoutrement, composé de plusieurs couches de sous-vêtements. Or, ce praticien qui indique alors avoir, peu auparavant, participé à un voyage professionnel en Tunisie, estime que cette superposition vestimentaire peut correspondre à l'uniforme d'un candidat au martyre.
Dans les mois qui suivent le drame, la piste de l'attentat ne sera pas, loin s'en faut, la seule à semer le trouble dans l'opinion toulousaine et au-delà. Rapidement, en effet, de nombreux scientifiques et journalistes se manifestent spontanément auprès du juge d'instruction pour lui livrer toutes sortes d'hypothèses plus ou moins convaincantes. «Leurs suggestions avaient d'autant plus de poids que les experts judiciaires, partis sur la piste d'un accident industriel, peinaient, eux, à expliquer l'explosion spontanée d'un gigantesque tas de nitrate d'ammonium, pourtant réputé très stable», constate a posteriori une source judiciaire.
Tour à tour, les pistes d'un accident électrique provenant du site voisin de la Société nationale des poudres et explosifs (SNPE), d'une fuite intervenue sur un site de production d'ammoniac ou encore d'un phénomène rare appelé «UVCE» (pour explosion de gaz à l'air libre) seront ainsi étudiées par le juge d'instruction. À l'époque, plusieurs témoignages semblent d'ailleurs les étayer. Damien B., présent sur le site d'AZF le 21 septembre au matin, assure avoir ressenti «une énorme électrocution» juste avant l'explosion. Martin A., ingénieur en informatique, se rappelle, lui, d'un sifflement suraigu qui lui a, sur le moment, fait penser à une fusée de feu d'artifice. Véronique B., enfin, dit avoir remarqué que le ciel était d'une couleur rose gris, déformé par une sorte de brouillard charriant «une insupportable odeur d'ammoniac».
Troublants, certains de ces récits ont été recueillis dans le cadre d'un appel à témoins lancé sur ses fonds propres par l'association Mémoire et Solidarité qui, regroupant d'anciens salariés d'AZF, a souvent été accusée d'être un «faux nez» de Total. «Le pétrolier a même signé un chèque de 200 000 euros à cette structure qui, pendant huit ans, a tout fait pour démontrer que l'explosion ne pouvait être due à un défaut d'organisation imputable à sa filiale Grande Paroisse », décrypte Me Stella Bisseuil, conseil de l'Association des familles endeuillées. Président de Mémoire et Solidarité, Jacques Mignard réfute : « Je n'ai jamais voulu prendre la défense de la direction. Dans cette affaire, notre unique but a toujours été de chercher la vérité dans la mesure où la thèse de l'accident industriel ne nous paraît pas crédible. » Quoi qu'il en soit, le débat sur les causes réelles de la catastrophe s'est crispé année après année, malgré les efforts déployés par le juge Thierry Perriquet pour explorer de nombreuses pistes. Aujourd'hui encore, l'avocat de Grande Paroisse, Me Daniel Soulez-Larivière, soutient ainsi que «l'origine de l'explosion reste inconnue, parce que le magistrat a refusé de conduire les nombreuses investigations que nous lui demandions ». Journaliste au Figaro, Marc Mennessier affirme, lui, que « la piste terroriste a été délibérément ignorée par la police judiciaire» (1). De son côté, Me Stella Bisseuil estime que «Total a pollué l'enquête en multipliant les demandes d'actes, sans reconnaître aujourd'hui que les investigations menées à sa demande n'ont rien donné».
Les audiences seront filmées, une première
De fait, les vérifications conduites dans l'entourage de Hassan J. et dans les milieux islamistes toulousains, de même que les nombreuses expertises techniques mises en œuvre pour creuser les pistes alternatives et s'assurer qu'il n'y avait aucun aéronef dans le ciel d'AZF ce matin-là, n'ont pas, à en croire le juge Perriquet, livré de résultat. À l'heure de clore son instruction, le 9 juillet 2007, celui-ci a donc considéré que la thèse accidentelle devait être retenue. Ainsi seuls la société Grande Paroisse et le directeur d'AZF, Serge Biechlin, comparaîtront, à partir de lundi, devant le tribunal correctionnel de Toulouse. Procès qui, pour la première fois dans les annales de la justice correctionnelle, sera filmé.
Approche-t-on, pour autant, de la fin de l'histoire ? Manifestement pas, si l'on se fie au plan d'audience esquissé, ces dernières semaines, par le président Le Monyer. À l'heure de préparer ce procès à haut risque, où apparaissent quelque 1 600 parties civiles, le magistrat a, en effet, décidé de consacrer deux pleines semaines à l'examen des pistes évacuées par le juge Perriquet. «Compte tenu de tout ce qui s'est passé à l'instruction, nous nous devons d'être transparents en explorant de nouveau les thèses de l'attentat, de la roquette ou encore la piste électrique », justifie une source judiciaire. Convaincu « à quatre-vingt-dix pour cent», comme jadis, le ministère public soutiendra bien, à l'audience, la thèse de l'accident chimique. Quant aux avocats de Total, ils disposent désormais de quatre mois pour tenter de renverser la vapeur.
(1) En 2008, Marc Mennessier a publié, au Seuil, AZF, un silence d'État. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: 1 - WOW! 23/2/2009, 08:37 | |
| Sans bien evidemment oublier en aucun cas les victimes et leur famille, le proces devrait etre tres interessant a suivre. |
| | | Invité Invité
| Sujet: 2 - désolée 23/2/2009, 13:15 | |
| temps perdu, nous ne saurons jamais la vérité |
| | | Alice
Nombre de messages : 729 Age : 48 Localisation : Brüsel Date d'inscription : 04/11/2008
| Sujet: Re: AZF : étrange accident, étrange enquête, étrange procès... 23/2/2009, 14:16 | |
| Il n'y a pas eu de revendications terroristes, non ? Donc la piste de l'accident est la plus probable... ou alors, éventuellement, celle d'une malveillance individuelle qui aurait mal tourné ? | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 4- Et étranges prévenus ! 26/2/2009, 19:13 | |
| AZF: Total et Desmarest rejoignent le procès AZF (AP - 26.02.2009 - 17:03)
Comme l'avaient réclamé les parties civiles, la société Total et son ancien PDG, Thierry Desmarest, vont devoir rejoindre le banc des prévenus du tribunal correctionnel de Toulouse aux côtés de la filiale de Total, Grande Paroisse, et de l'ex-directeur d'AZF, Serge Biechlin, pour être jugés dans le cadre du procès de l'explosion de l'usine AZF qui fit 31 morts et plus de 2.000 blessés le 21 septembre 2001.
Après avoir délibéré sur la demande citation directe déposée par les parties civiles, visant la société pétrolière et son ancien PDG, le tribunal a en effet décidé de ne pas l'accepter ou la rejeter directement, décision qui aurait été susceptible d'un appel, mais de joindre l'incident au fond.
En pratique, cela signifie que M. Desmarest et l'entreprise en tant que personne morale vont devoir s'expliquer sur les "négligences" que leur reprochent les parties civiles durant le procès qui doit s'achever en juin. C'est dans le cadre de son jugement, prévu fin novembre, que le tribunal dira si la citation directe est valable, et dans ce cas il doit statuer sur les éventuelles responsabilités pénales des deux nouveaux prévenus, ou s'il la rejette.
"Nous nous trouvons dans une situation qui comprend deux dossiers", avait expliqué Thomas Le Monnyer, président du tribunal correctionnel, indiquant qu'il y avait le dossier principal de l'instruction et celui concernant les citations directes. Après son délibéré, le tribunal a décidé de "joindre ces deux dossiers". Désormais, "nous avons quatre personnes poursuivies", a précisé M. Le Monnyer.
Satisfait, Me Simon Cohen, avocat des parties civiles, a estimé que "le procès dans l'affaire AZF a débuté". L'avocat avait plaidé la jonction des deux dossiers par "cohérence".
Les avocats de Total s'étaient opposés à cette mesure, rappelant que la société n'avait jamais été mise en examen durant les six années d'instruction et ce, malgré des demandes répétées des familles des victimes.
"La responsabilité de Total n'est pas engagée", a également estimé Patrice Michel, procureur adjoint de la République de Toulouse qui a conclu à l'irrecevabilité pure et simple de la citation directe. Il ne s'est cependant pas opposé à la jonction des deux procédures si le tribunal en décidait ainsi.
Une cinquantaine de parties civiles, victimes de l'explosion de l'usine AZF, avaient cité le 22 septembre dernier le groupe Total et Thierry Desmarest à comparaître aux côtés des prévenus, Serge Biechlin, ex-directeur d'AZF et seule personne physique poursuivie, et Grande Paroisse, en qualité de personne morale. AP
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Des prévenus virtuels, en quelque sorte, dont la responsabilité ne pourrait être que virtuelle... | |
| | | OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Encore un coup des Bilderbrok ? 26/2/2009, 22:46 | |
| Ou des illuminés, qui sait ? Ils sont "partout", parait-il... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Usine Total de Carling 17/7/2009, 11:27 | |
| Ouverture d'une information judiciaire, inquiétude des syndicatsAvec AFPUne explosion sur la plate-forme pétrochimique Total de Carling (photo) a fait 2 morts et 6 blessés SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA Une information judiciaire sera ouverte la semaine prochaine sur l'explosion qui a fait deux morts mercredi à l'usine Total de Carling. "Un ou plusieurs juges d'instruction vont être désignés", a indiqué Philippe Leonardo, substitut à Sarreguemines en Moselle. L'enquête technique a été confiée à la police judiciaire de Metz et de Strasbourg "en raison de la complexité du dossier", a précisé le magistrat à l'issue d'une réunion avec les responsables de Total Petrochemicals France (TPF).
D'après lui, "il est impossible de désigner un quelconque responsable" du grave accident, qui a également fait six blessés, tous rentrés chez eux jeudi. Selon des informations données par des syndicats du site et partiellement confirmées par des sources proches du dossier, une poche de gaz serait à l'origine de l'explosion d'un surchauffeur, survenue lors du redémarrage du vapocraqueur n°1, qui avait été arrêté lundi à la suite d'un orage. "Les deux victimes, Maximilien Lemaire, un jeune en formation de 20 ans, et Jérôme Grifoul, un opérateur confirmé de 28 ans originaire de Dieuze en Moselle, rallumaient à la main le surchauffeur lorsque la poche de gaz, qui s'était formée on ne sait comment sous cette cuve de 30 tonnes, s'est enflammée, provoquant la déflagration", a déclaré un responsable CGT sous couvert de l'anonymat.
Auparavant, à Paris, le directeur de la sécurité du groupe Total, Jean-Marc Jaubert, avait exclu qu'un redémarrage trop rapide ait pu être la cause de l'accident. "Pourquoi le surchauffeur qui a explosé n'était-il pas équipé d'un allumage automatique comme celui du vapocraqueur n°2 que TPF a entrepris de démanteler ?", s'est interrogée Aurélie Filippetti, responsable de l'industrie au sein du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, venue rencontrer les syndicats à Carling. ... |
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