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 Le procès Storme .

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Ungern

Ungern


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Le procès Storme . Empty
MessageSujet: Le procès Storme .   Le procès Storme . Empty25/10/2010, 07:43

Citation :
Storme: l’heure de l’incroyable vérité
Annick Hovine

Mis en ligne le 25/10/2010

Qui a commis le triple meurtre des Marolles ? Léopold Storme ou des assaillants inconnus ? Les douze jurés devront se prononcer mardi.
Analyse
De deux choses l’une. Ou Léopold Storme ment - et c’est lui qui a sauvagement assassiné ses parents, François-Xavier Storme et Caroline Van Oost, ainsi que sa sœur Carlouchka, en les lardant de 101 coups de couteau le samedi 16 juin 2007 dans leur magasin "Extrême tissus", au cœur du quartier bruxellois des Marolles.

Ou il dit vrai - et le jeune homme de 19 ans à l’époque a assisté comme victime impuissante au massacre commis par deux (ou trois) inconnus qui lui ont laissé la vie sauve.

C’est la seule alternative qui est posée aux douze jurés de la cour d’assises de Bruxelles-Capitale qui seront appelés, mardi, à trancher entre ces deux scénarios "aussi incroyables l’un que l’autre", commentait récemment Me Jean-Philippe Mayence, avocat de l’accusé. L’un des deux est-il plus plausible que l’autre ? Voyage à travers les (in) certitudes du dossier qui sont apparues lors de l’instruction d’audience.

1Léopold Storme était bien sur place. Après avoir, pendant deux jours et quatre auditions, prétendu qu’il n’avait pas quitté la côte (où il était censé étudier pour son examen du lundi) pendant tout le week-end, il a finalement admis qu’il se trouvait bel et bien dans le magasin au moment du drame. L’enquête a pu établir, notamment sur base de la téléphonie et des cartes Go Pass, que, le jour des faits, Léopold Storme était à bord du train qui quitta Ostende à 15h47 pour arriver à Bruxelles-Central à 17h01. Deux petites heures plus tard, à 18h56, les images vidéo de la gare du Midi montrent l’accusé entrant par la rue d’Angleterre. Il porte une casquette, un long imperméable, un sac à dos et un grand sac en plastique. Il a pris le train de 19h05 pour Ostende où il arriva à 20h14. Les traces ADN ont aussi parlé : on a retrouvé le sang du jeune homme à de multiples endroits à l’entrée du magasin et, surtout, sur les corps ensanglantés des trois victimes.

2 Il n’y a pas d’ADN de tiers. On a retrouvé deux petites traces de sang attribuées à un X inconnu sur deux des trois palettes en bois au fond du magasin, à proximité des corps du papa et de la sœur de Léopold. Vu leur couleur et leur apparence, ces deux traces inconnues sont très probablement plus anciennes que les nombreuses autres traces, plus fraîches et plus rouges, appartenant toutes soit aux trois victimes, soit à Léopold. D’autres traces d’un Y inconnu ont aussi été retrouvées dans un escalier où jamais l’accusé n’a évoqué la présence d’un assaillant. Si on admet, avec les experts, que ces traces X et Y étaient sans doute présentes avant les faits, on n’a pas retrouvé d’ADN des "auteurs" mystérieux dont parle Léopold. Et, en tout cas, aucun autre sang que celui de l’accusé sur les corps des victimes.

Lui affirme que c’est normal : les agresseurs n’ayant pas saigné, alors que lui a été blessé à la main par le couteau mortel. Cela confirmerait donc juste la présence du fils Storme sur les lieux et pas forcément sa participation aux faits.

Sauf qu’une minuscule petite tache de sang fut aussi décelée à hauteur de la charnière brisée de la Breitling du papa, qui avait glissé sous une palette. Léopold a toujours nié avoir touché la montre de François-Xavier, jusqu’à sa quatrième version, où il prétendit l’avoir prise à son père pour la donner à "l’assassin calme" qui n’en voulut pas. Pour la juge d’instruction, cette montre, capitale, accable l’accusé : elle a dû se briser dans la bagarre entre le père et le fils

3 Pas d’autres empreintes de pas que celles de l’accusé. L’enquête a permis d’identifier des traces de semelles de chaussures Artengo de pointure 45-46 imprimées dans le sang des victimes. C’étaient celles de Léopold - bien qu’il ait prétendu au départ ne pas en posséder.

Peut-on pour autant affirmer qu’il n’y a eu aucun tiers sur les lieux du crime ? Le médecin du Smur de Saint-Pierre, qui a été appelé rue des Capucins, le dimanche 17 juin vers 12h45, "pour une personne inconsciente dans le magasin" (Mme Van Oost avait été découverte par une cliente couchée dans le bureau, face contre sol) a déclaré qu’il "croyait avoir marché dans du sang près de la victime". La première préoccupation des urgentistes, a-t-il expliqué, c’est de porter secours : on ne fait pas d’abord attention à ne pas laisser de traces, sauf en cas d’homicide. Ce qui n’était pas évident à ce moment : le bureau était plongé dans la pénombre. Mais on n’a pas trouvé de traces du médecin autour du cadavre. "On pouvait donc s’approcher du corps, et le toucher, sans laisser d’empreinte, concluait alors Me Mayence. La présence de tiers, c’était jusqu’ici totalement impossible ! Ce l’est un peu moins avec ce témoignage."

Il faut pourtant rappeler que les images de vidéosurveillance des rues des Capucins, des Tanneurs et des Minimes ne montrent aucun duo, trio ou quatuor ressemblant de loin ou de près à la description à géométrie très variable (des Arabes, un Noir et un Blanc, des cagoulés ) évoqués par Léopold Storme.

4 L’accusé a beaucoup menti. C’est son droit le plus strict, mais cela ne sert pas sa cause, tant on a du mal à suivre la logique de ses versions successives. Il a menti à peu près sur tout : l’origine de ses blessures à la main (un accident de riveteuse ; un accident de vélo ; une automutilation qu’il s’était imposée parce que sa copine allait le quitter ; un coup de couteau des assaillants ), son emploi du temps le week-end du drame ; ses trajets ; ses coups de fil Sur un point, il n’a jamais varié : depuis le premier jour, il nie être l’auteur du triple crime. C’est troublant.

5 Le mobile reste évanescent. On a beau retourner le dossier dans tous les sens, on ne le trouve pas.

Si on prend la thèse des auteurs mystérieux, on doit d’abord observer qu’ils ne pouvaient pas être inconnus de leurs victimes et/ou de Léopold. Pour s’y retrouver dans le dédale du magasin, a fortiori dans la réserve, interdite à la clientèle, il fallait connaître les lieux et s’y être rendu précédemment. Le vol ? Mais on n’a rien volé : ni sac à main, ni argent, ni portefeuille, ni bijoux, ni GSM, ni la miniature en argent que la grand-mère maternelle venait d’offrir à son fils et sa belle-fille pour leur 25e anniversaire de mariage

Un règlement de compte après un différend financier ou commercial ? Ça ne tient pas la route plus de trois secondes : tous les proches affirment que jamais François-Xavier Storme, la droiture personnifiée, n’aurait trempé dans un trafic louche ou été impliqué dans une activité illégale. Et pourquoi des auteurs "étrangers" se seraient-ils acharnés ainsi ? Tout, dans la manière dont les victimes ont été assassinées, désigne un crime passionnel. Planter huit fois le couteau autour du cœur du papa, dénuder la poitrine de Carlouchka après lui avoir asséné 44 coups de couteau par l’arrière, ce n’est pas un acte de rôdeur ou de voleur.

Et pourquoi ces assaillants mystérieux auraient-ils éliminé toute la famille Storme d’une façon atroce, mais laissé la vie sauve à Léopold, qui était pourtant un témoin gênant ? "Peut-être parce que je pleurais ?", a-t-il expliqué à l’audience. On a du mal à croire cela A moins que les agresseurs machiavéliques aient délibérément tenté de faire converger sur lui tous les soupçons ? Mais là encore, quel serait le mobile ?

Et rien, dans le comportement de l’accusé, n’est logique, ni pendant, ni après les faits : il n’appelle pas au secours, il repart à la mer comme si de rien n’était, il laisse un message primesautier sur le portable de son père qu’il a vu mort (égorgé !) cinq heures plus tôt ; il appelle sa petite amie en n’évoquant que des banalités


Si on envisage l’hypothèse que Léopold a éliminé les trois personnes qu’il chérissait le plus au monde, pourquoi l’aurait-il fait ? Parce que ses parents avaient découvert que leur fils, qui passait plus de temps à guindailler qu’à étudier, trafiquait du cannabis et qu’ils risquaient de lui serrer un peu plus la vis ? L’explication ici encore paraît bien légère. L’accusé, décrit comme une personnalité "borderline", aurait-il un trouble psychotique, comme le croit le collège d’experts psychiatres mandaté par la juge ? Mais alors, il n’aurait "décompensé" qu’une seule fois - et de quelle horrible façon ! - et n’aurait montré aucun signe avant-coureur de son affection. En outre, depuis son incarcération, il y a trois ans, il n’a plus jamais "pété les plombs" : son comportement en prison est décrit comme exemplaire ; il y a réussi deux années d’université.

Reste une autre explication, qui n’a pas été vraiment explorée par l’instruction d’audience : la consommation élevée de haschisch, banalisée à l’extrême dans le milieu de la jeunesse dorée où il évolue. Léopold Storme a commencé à fumer du cannabis vers 14-15 ans, augmentant progressivement sa consommation jusqu’à trois joints par jour, en devenant psychiquement accro. Vers 16-17 ans, il en était à dix joints par jour, sans compter les champignons hallucinogènes et le LSD qu’il tâtait occasionnellement. Il n’a jamais cessé de consommer du cannabis, jusqu’à en vendre en montant un petit trafic sur le campus de l’ULB. Dans "Génération cannabis" (L’Harmattan, 2005), on explique que "si le cannabis ne rend pas fou, il doit être clairement et fermement déconseillé aux patients souffrant d’une pathologie mentale de type schizophrénique". Mais, là, on n’a toujours pas de mobile
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