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 Hiver "60"

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Ungern

Ungern


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MessageSujet: Hiver "60"    Hiver "60"  Empty1/12/2010, 22:22

Hiver "60"  HIVER-60.jpg.275

Wallonie : pas d'avenir sans se replonger dans les grèves de l'hiver 60



En ressortant «Hiver 60», Thierry Michel rappelle aux Wallons ce que fut la grève nationale de 1960. Pas d'avenir sans connaissance de cette part d'Histoire, dit-il Et le réalisateur de tracer un parrallèle entre cette grève et une Europe sociale et économique en train de bouillir.

La carrière de Thierry Michel l’a mené aux quatre coins du globe, du Brésil à l’Iran en passant, bien sûr, par l’ex-Zaïre, à qui il a consacré plusieurs oeuvres fortes, des Derniers colons à Katanga Business en passant par le controversé Mobutu, roi du Zaïre. Jamais, pourtant, le documentariste carolo n’a égaré l’amour qu’il voue à son pays.
Vingt-huit ans plus tard, il ressort ainsi son tout premier long-métrage, un Hiver 60 consacré à la grève nationale qui, cinq semaines durant, paralysa toute la nation belge. Un film interdit pendant deux législatures et qui témoigne de l’immense solidarité ouvrière qui s’était alors développée, essentiellement au sud du pays. Un événement bizarrement snobé par les manuels d’histoire, et à travers lequel le réalisateur entend bien rendre aux Wallons leur fierté. Entretien.

Thierry Michel, est-ce l’amnésie collective qui vous pousse à ressortir « Hiver 60 » au cinéma ?
C’est l’une des raisons. En fait, j’ai eu l’occasion d’à nouveau le présenter en public voici trois ans. Pour moi, c’était un vieux film : je l’avais presque oublié. Mais j’ai été surpris par l’engouement et l’émotion qu’il a pu susciter. Pour les jeunes, c’était une découverte. Pour les anciens, une bouffée de nostalgie : ils revivaient un monde perdu, de solidarité collective qui s’est dissipé dans l’air du temps, avec le néo-libéralisme, le consumérisme, l’individualisme. Soit toutes les valeurs de notre société moderne.


Vous en avez conclu quoi?
Ça m’a tellement intrigué que j’ai fait travailler mes étudiants de Liège et de Louvain sur le sujet. Quand je leur ai demandé ce que représentait 1960 pour eux, je n’ai eu que deux réponses : l’un a évoqué le mariage royal de Baudouin et Fabiola — qui s’est effectivement déroulé en 60, l’autre la catastrophe du Bois du Cazier, qui date par contre de 56. Mais aucun, sur 1 200 étudiants, n’a évoqué les grèves de 1960.
Je me suis alors dit qu’il y avait un problème. Car dans un pays qui est en train de divorcer, au paysage institutionnel incroyable dont 60 a été un déclencheur, personne ne sait d’où on vient. On veut construire un futur, alors qu’on n’a même pas de racines...


Finalement, c’est un combat qu’on ne connaît pas, mais dont on bénéficie de l’héritage, un héritage aujourd’hui mis en danger par le capitalisme ambiant...
... et par l’amnésie historique. Cela dit, je sens que l’air du temps, et c’est peut-être l’effet bénéfique de la crise institutionnelle que nous traversons, pousse les gens à davantage s’interroger sur qui on est, et d’où on vient. On ressort des ouvrages sur l’histoire du pays, et de fait, on semble enfin avide de savoir ce que c’est que cette Belgique, quels ont été ses grands moments historiques, ses apothéoses et ses secousses sismiques.
Or, après-guerre, il n’y en a que deux : la question royale liée à la Seconde Guerre mondiale et à la collaboration, et les grèves de 60, beaucoup plus complexes et signifiantes encore à mes yeux car ça marquait l’apogée et le début du déclin de la grande épopée industrielle wallonne. Le mouvement avait été amorcé en 59 lorsque la fermeture des charbonnages du Borinage provoque de véritables insurrections.
En Wallonie, on sentait alors que la richesse industrielle était en train de basculer tandis que la grande tradition ouvrière et syndicale, emmenée par André Renard, et qui dépassait le cadre des partis et leur corporatisme, pointait le bout de son nez. L’hiver 1960, c’est, pour schématiser, la fin de l’épopée industrielle wallonne, l’an zéro de la crise industrielle wallonne et surtout André Renard qui va amplifier un mot d’ordre répandu dans les sphères intellectuelles et qui n’avait pas encore été popularisé...


Quel est ce mot ?
Le... fédéralisme. Les militants syndicaux wallons prônaient alors une plus grande autonomie des régions. C’est tout de même saisissant de voir que cinquante ans plus tard, la droite patronnale flamande reprend le mot d’ordre de la gauche syndicale wallonne...


Vous vous félicitez du regain d’intérêt autour de l’histoire de notre pays. Mais la déshumanisation progressive de notre société n’est-elle pas en train de remettre en cause, l’un après l’autre, tous les acquis sociaux qui ont suivi l’hiver 1960 ?
Le contexte a changé, c’est indéniable. On a beaucoup plus atomisé les individus. Il y a eu une dissolution, quelque part, d’une frange de la classe ouvrière. Du coup, cette forme de solidarité traditionnelle a disparu. On vit aussi dans un monde où le patronnat est beaucoup moins identifiable. En 1960, on se bat contre qui ? Contre la Société Générale, qui vient de perdre son trésor de guerre au Congo, qui était une source de financement importante. Ça se se retrouve d’ailleurs dans la « Loi unique » puisque l’État a perdu l’un de ses capitaux historique, symbolique mais aussi économique. Cette « Loi unique » devient loi inique pour les grévistes, qui se frottent alors à la Société Générale et aux grands holdings belges.
Mais que sont devenus ces holdings ? La Brinks est une société américaine qui fait du placement de fonds en Belgique et délocalisera demain. Notre sidérurgie est dans les mains d’un patron indien. Et Fortis, notre première banque, a un actionnaire chinois qui peut influencer les décisions. Notre monde a donc changé. Et les solidarités sociales ne peuvent plus être du même type.
Mais c’est bon de rappeler quand même qu’il existait des formes de radicalité, d’organisation, de protestation. Que la bête n’était pas soumise. D’autant qu’après 60, il y a quand même eu des réformes sociales. Ce furent des années bénéfiques dans le rapport entre capital et travail.


Concrètement, que reste-t-il finalement, de décembre 60 et janvier 61 ?
Il reste beaucoup de choses. Des acquis collectifs indirects. Car si la loi unique est finalement passée, une évolution sociale a eu lieu car on sentait qu’il y avait une force capable de mobilisation et qu’il fallait absolument la calmer. Ça, ça reste, même si les réformes sur le chômage ou les allocations les remettent actuellement en question.
Il reste aussi une expérience collective. Les organisations syndicales ne peuvent pas garder leur pérennité si elles n’ont pas des expériences collectives. Et quand même, la manifestation européenne qui a eu lieu ici il y a un an et demi était assez impressionnante.
Il reste aussi des expériences individuelles, qui peuvent toucher à tous les aspects de la vie : c’est ce que montre le film. Une grève, c’est un grand moment transgressif, d’utopie, de solidarité, de liberté, où des destins doivent pouvoir se développer. De cinq semaines de grandes grèves comme celles-là, on en sort transformé.
Quand on recontacte des gens de l’époque, comme on l’a fait pour la ressortie du film, et qu’ils racontent leur jeunesse, on est sidéré par tout ce qu’ils ont fait. Certains syndicalistes de l’enseignement liégeois ont milité pour la question algérienne. On nous a appris, aussi, que des délégués syndicaux CGSP avaient été assassinés. Chez nous, en Belgique : rendez-vous compte... Un autre nous a dit qu’après cela, il était parti sous couvert de tourisme en Pologne, où il avait aidé les camarades polonais à créer Solidarnosc, et où il est d’ailleurs condamné par contumace.


Un mouvement contestataire comme celui-là est-il encore possible au XXIe siècle ?
Difficile à dire, mais avec ce qui s’est passé récemment en France, lors de cette grève qui a frappé presque tous les secteurs, on n’en était pas loin. Il se passe des choses s’en approchant aussi en Grèce, au Portugal ou en Espagne. La marmite européenne est en train de bouillir, manifestement. Or, la grève de 60 n’est pas arrivée comme ça, par hasard. Il y a d’abord eu une réflexion intellectuelle, pendant des années, puis instinctivement, des mouvements qui, s’en emparant, se sont succédé et ont fini par ces débordements.
La grève de 60, c’était aussi une réaction d’orgueil au sens noble du terme. Celle d’une classe sociale qui avait des valeurs et a senti que le monde basculait, que ses traditions chancelaient et qu’elle allait se faire écrabouiller si elle ne réagissait pas.


On s’aperçoit aussi, à travers votre film, que Flandre et Wallonie s’affrontaient déjà à l’époque à travers deux visions très différentes de la Belgique...
De fait. Et c’était déjà le cas lors de la grève de 50, où la minorité wallonne l’a emporté. C’est aussi pour cela qu’au milieu des grèves de 60, Renard a sorti le mot « fédéralisme ». Il imaginait que la Wallonie ne pouvait s’en sortir que grâce à une rupture brutale et fédéraliste avec la Flandre. Mais ça traînait depuis longtemps : en 1912 déjà, Destrée n’avait-il pas écrit au Roi : « Sire, vous régnez sur deux peuples » ? 60 en a fait un mot d’ordre, politique et syndical, très clair.
Et quand on voit, en 1963, les rassemblements du Front Populaire Wallon créé par Renard, ce sont des marées de drapeaux wallons. C’est impressionnant, et c’est exactement comme les marées de drapeaux des Flandres que l’on voit depuis quelques années. On a un peu oublié, ça.


Depuis cette époque, bien de l’eau a coulé sous les ponts et le Wallon est aujourd’hui le plus attaché à la Belgique. Pourquoi a-t-il perdu cette fierté ?
Je l’ai expliqué avec Chronique des saisons d’acier. C’est un film sur la sidérurgie des années 80. On y voit des travailleurs de trois ou quatre générations unis dans une même désespérance, car ils se savent condamnés. Ils vivent désormais de subventions d’État, ce qu’ils assimilent à de la charité. Ils ont, surtout, conscience de ne plus fabriquer la richesse de leur pays, mais d’être dépendants. Ils ont perdu leur fierté, ne sont plus fiers de travailler. D’où le repli individualiste qu’on a pu observer ensuite. Chacun s’est réfugié dans sa sphère.
Pour les uns, ça s’appelait les radios amateurs, pour d’autres, plus âgés, ce sont les grandes marches dans les Fagnes, et pour les plus jeunes, c’est le rock punk. Chacun a son échappatoire et ne veut plus entendre parler de solidarité collective. C’est terrible.
J’ai même entendu des travailleurs de Cockerill me dire : « Faire grève ? Ce serait se tirer une balle dans le pied. Si on fait grève, on est foutus. Et si on ne fait pas grève... on est foutus. » On nous a désarmés, et nous a fait perdre notre dignité, notre force collective dans un monde où il y avait les dominés et les dominants.


Ce serait donc la santé économique d’une région qui déterminerait l’attachement que lui vouent ses habitants ?
Tout à fait. Et les choses ne risquent pas de s’améliorer puisque l’épicentre économique du monde a bougé.


Comment, dès lors, sortir de la crise institutionnelle que nous traversons ? La Wallonie est-elle assez forte pour s’en sortir seule ?
Elle a ses lettres de noblesse. Et la grève de 60 est l’une d’elles. Cette amnésie de notre histoire récente, je vois ça comme un déni de fierté. Les gens n’y croiront pas tant qu’ils ne sauront pas de quoi ils ont été capables. La Wallonie fut, proportionnellement parlant, l’un des cinq bassins industriels les plus riches du monde. On envoyait des ingénieurs partout dans le monde : en Chine, au Caire, à Buenos Aires, en Russie, en Suède, etc. Si l’on a conscience de cette histoire sociale, économique, syndicale, on est beaucoup plus forts. Ça passe par nos leaders, mais aussi par le cinéma.
Malheureusement, notre cinéma n’en parle pas, contrairement à la Flandre, qui n’oublie pas ses Daens, sa bataille des éperons d’or et les célèbre à travers des films et un cinéma qui lui donnent un fondement identitaire. En Wallonie, non. Il y a les Dardenne, mais il est toujours question des couches sociales les plus fragilisées qui luttent pour leur rédemption. Ce sont des cas isolés. Mais où sont les films sur André Cools ? Sur l’assassinat de Julien Lahaut ? Les tueries du Brabant ? Toute une matière fictionnelle qui est actuellement perdue, et n’est donc pas gravée dans la mémoire.
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MessageSujet: Re: Hiver "60"    Hiver "60"  Empty1/12/2010, 22:38

« Ce serait donc la santé économique d’une région qui déterminerait l’attachement que lui vouent ses habitants ?
Tout à fait. Et les choses ne risquent pas de s’améliorer puisque l’épicentre économique du monde a bougé.
»

C'est tellement trop vrai que je m'interroge à nouveau sur le renouveau des nationalismes (après cette sauvage mondialisation économique décidée par les seuls intéressés à la créer, car les seuls à en tirer véritablement profit) : ce sont des nationalismes tellement petits, comme trop restreints.

La Wallonie (dans la Belgique) aux Wallons ; le Québec (dans le Canada) aux Québec ; la Bretagne (dans la France) aux Bretons, et ce « nationalisme » se répercute aussi dans les États américains [on a vu ce qu'il est advenu de la Yougoslavie, ensuite dans la Grande Russie]...

Je me demande ce qui adviendrait, planétairement (économiquement, politiquement et socialement) si chaque groupe identifié avait son « pays ». Ce qui adviendrait de l'ensemble humain. Comment l'Économie survivrait à une telle réalité, au Village global éclaté comme l'Urss.
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Ungern

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MessageSujet: Re: Hiver "60"    Hiver "60"  Empty1/12/2010, 22:48

Il faut concevoir que l'individu a besoin d'un cadre .
Pas TOUS les individus,mais la grande majorité .

Ce cadre peut être fait de plusieurs façons .

Les plus courantes sont la religion d'une part et la nationalité d'autre part .

Ces 2 notions sont totalement distinctes,mais pourtant réunies par des vases communicants invisibles : quand l'un perds du terrain,l'autre en gagne .

L'un comme l'autre peuvent sublimer l'individu : les uns sont d'accord de mourir pour Dieu,et les autres pour leur patrie .

Mais dans un cas comme dans l'autre la mort est certaine et le justificatif une abstraction .

Il n'y a pas plus de patrie que de Dieu .
Tout est relatif .
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MessageSujet: Re: Hiver "60"    Hiver "60"  Empty1/12/2010, 23:41

« Il faut concevoir que l'individu a besoin d'un cadre .
Pas TOUS les individus,mais la grande majorité.
»

Simplement une piste de réflexion, Ungern, que je suis toujours car il y a toujours des questions sans réponses.

L'être humain, veut veut pas, participe du cycle du carbone. C'est une fatalité, pas un choix.

L'être humain participe d'un « état psychologique » un peu plus souple que la donne du « cycle du carbone ». Mais pas de beaucoup - à ce qui me semble. Ton « TOUS », que je comprends dans le contexte que tu évoques, autorise encore à l'« état psychologique » de récupérer une part importante de la volonté du réfractaire. C'est là-dessus que la manipulation investit, afin que se prévaut sa finalité, préparée sur la planche à dessein. Un individu, aussi génial soit-il, n'est rien face à l'inertie du nombre. Il va ébranler des consciences, ce sera ponctuel, jamais historique. Seul le mouvement politique réussit à faire dévier la Société actuelle de son plan de match.

Historiquement, on observe un retour à un « rayonnement fossile ». C'est pourquoi l'Histoire apparait cyclique. On veut changer la donne, mais la roulette a le dernier mot. On retourne à « ce qui doit être ». Ne me demande ce qu'est cette « loi unitaire », je n'en sais rien. C'est une impression durable. Qui perdure depuis que l'écriture est.

« Les plus courantes sont la religion d'une part et la nationalité d'autre part . Ces 2 notions sont totalement distinctes,mais pourtant réunies par des vases communicants invisibles : quand l'un perds du terrain,l'autre en gagne. »

Ungern, comment peux-tu croire qu'elles soient distinctes mais afférentes encore ? Elles sont concernées, elles participent d'un même but qui, en apparence, est d'une autre catégorie. En fait, dans le dernier terme, elles concourent au même résultat. C'est là-dessus que joue la manipulation. Pour qui ne veut pas d'une telle dialectique, on lui en propose une autre, voilà les indécis satisfaits. Mais au finish, la conclusion était décidée, et acquise.

« L'un comme l'autre peuvent sublimer l'individu : les uns sont d'accord de mourir pour Dieu,et les autres pour leur patrie. »

Tautologie. Les moyens entrepris ne changent pas la fin prévue.

« Mais dans un cas comme dans l'autre la mort est certaine et le justificatif une abstraction. »

Je ne suis pas certain de ce que tu as aboutis ici. (J'ai une manière de comprendre, qui est syntaxique, le poids des mots c'est une qualité et un défaut en même temps. Dieu merci, j'ai fini par m'en rendre compte. Alors je pose des questions pour m'assurer et me rassurer.)

« Il n'y a pas plus de patrie que de Dieu. » Tout est relatif. »

C'est peut-être ce que je devais comprendre. Mais nous sommes ici, en théorie, pour dialoguer, pour avouer nos incompréhensions afin que l'interlocuteur les amende.

Non, pas plus de patrie que de Dieu. Je retourne à l'expression de Saint-Exupéry : la Terre des Hommes. Si à cette formule tu retires la Providence si chère aux fidéistes religieux (car le fidéisme peut être laïc, et aussi valable, sinon plus), tu découvres une certaine liberté qui nous reste. Un chouia. Qui permet de rêver un peu.
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Ungern

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MessageSujet: Re: Hiver "60"    Hiver "60"  Empty1/12/2010, 23:57

Ce que je vois tous les jours ne m'autorise pas à rêver .

Professionellement je suis en contact avec la classe dirigeante .
La vraie classe dirigeante,les "happy few" .

Bon,je vais vous dire quelque chose d'extraordinaire .
Quelque chose d'effrayant aussi .

IL N'Y A PLUS PERSONNE QUI DIRIGE LA BOUTIQUE !

Et l'appareil est ainsi fait qu'il est devenu impossible de reprendre les commandes :

a) les gens "capables" ont tellement été brimés qu'ils se sont barrés ou sont complètement démotivés .
b) plusieurs postes de conduites,ne conduisent strictement rien,ils ne font qu'entretenir des espoirs et donnnet des illusions .
c) tout changement nécéssitera la prise de conscience d'une majorité de gens capables,conscients,honnêtes et motivés .
Chacun de ces points est devenu absolument introuvable dans les conditions actuelles .
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MessageSujet: Re: Hiver "60"    Hiver "60"  Empty2/12/2010, 00:31

« IL N'Y A PLUS PERSONNE QUI DIRIGE LA BOUTIQUE !

Et l'appareil est ainsi fait qu'il est devenu impossible de reprendre les commandes.
»

Alors, Ungern, pourquoi lutter ? Ou, plus positivement, que pouvons-nous faire, nous les non-décisionnels ?

« a) les gens "capables" ont tellement été brimés qu'ils se sont barrés ou sont complètement démotivés. »

Cette réalité est observée à travers les grands titres des journaux (l'Actualité, quoi), pour ceux qui savent lire autre chose que leurs conclusions préétablis (avant la lecture même).

« b) plusieurs postes de conduites,ne conduisent strictement rien,ils ne font qu'entretenir des espoirs et donnnet des illusions. »

Murphy en parlait. et le Net en fit sa Bible de la Renaissance. Mais déjà, à l'insu de tous, Bertrand Russell, grand scientifique on ne peut plus sérieux, proposait qu'il fallait expliquer des inconvenances observées par la seule bêtise humaine. Mais voilà, pour ne pas désespérer, on préfère croire que l'Homme est destiné à l'excellence. Rien encore ne l'atteste. Croire, c'est savoir, d'où le succès des religions.

c) tout changement nécéssitera la prise de conscience d'une majorité de gens capables,conscients,honnêtes et motivés. »

Ce qui est vrai sauf si on s'arrange pour que ce ne le soit pas. Nul besoin de savants dialecticiens - ils sont assommants, trop bavards et trop savants, le bon peuple va jouer de la télécommande ou aller ouvrir le frigidaire comme s'il s'agissait d'un commercial. C'est pourquoi on a inventé, il y a jadis déjà, la bureaucratie : pour noyer l'esprit critique. Celui-là veut remonter aux sources pour se prévaloir dans sa certitude ; donc, faisons en sorte que la route vers l'amont soit périlleux, sinon impossible. Si cela est réussi (et la bureaucratie le réussit bien), il ne reste aux aventuriers de la vérité sociale que de voguer vers l'aval, c'est plus facile, on suit le courant.

Mais quel courant ? Le même utilisé par la partie adverse : obtenir la majorité. Du moment que la majorité désire quelque chose, c'est ce qu'il faut mettre en oeuvre. Pour le faire, ça prend des moyens. Ils sont économiques. La politique n'est qu'un petit moyen - c'est pourquoi la force économique domine la faconde politique.

« Chacun de ces points est devenu absolument introuvable dans les conditions actuelles »

Puisqu'il a été décidé que la vérité serait ce qu'on veut qu'elle soit, investissant dedans.

Dis-moi, Ungern, comment vois-tu la façon efficace de se sortir de cette impasse ? Des décideurs, qui ont les moyens, et par seulement par l'argent, qui n'est qu'un moyen très populaire, la conviction n'est pas cotée encore à la Bourse, ont un dessein. Comment pouvons-nous, avec nos moyens surtout verbeux, de contrer leur plan ?

Je pense que cette question est à la base de toutes les questions rebelles.
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MessageSujet: Re: Hiver "60"    Hiver "60"  Empty2/12/2010, 07:26

Je vais bosser plus pour gagner tout autant .
Je reprendrai cette très intéressante question ce soir .
Merci .
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MessageSujet: Re: Hiver "60"    Hiver "60"  Empty2/12/2010, 08:32

IL N'Y A PLUS PERSONNE QUI DIRIGE LA BOUTIQUE !


Il faut les remplacer par des Flamands.
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MessageSujet: Re: Hiver "60"    Hiver "60"  Empty

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