L'Empire succéda à la République le 2 décembre 1851, par un "coup d'État" qui fut plébiscité davantage par le peuple que par les élites.
Le mouvement ouvrier, méprisé par la IIe République, cherchait d'ailleurs à s'organiser et il trouva un soutien actif en la personne de Napoléon III qui encouragea même à la création de la 1e Internationale qui vit le jour à Londres. On parle à son sujet de "
césaro-socialisme".
C'est également à partir de 1864 que la grève devint légale en France.
Malheureusement, Napoléon III eut la malchance d'avoir eu comme opposant le poète et écrivain Victor Hugo, alors au sommet de son art. Celui-ci pourtant grand admirateur de l'oncle, appelait le neveu "Napoléon le petit". Exilé à Guernesey, il refusa obstinément de retourner en France malgré l'amnistie que l'empereur décréta envers ceux qui l'avaient combattu.
Une chose est pourtant certaine : Napoléon III mérite mieux que le portrait méprisant que le poète Hugo a tracé de lui.
Napoléon III, c'est l'inventeur de la France capitaliste et moderne.
Il poussa à la fondation des grandes banques et autres sociétés de crédit mais aussi à l'exécution de grands travaux, à la plantation de la forêt des Landes, l'assainissement de la Sologne, à la création du réseau de chemins de fer.
Il sut transformer Paris et en faire une capitale moderne grâce aux travaux confiés au baron Haussmann qui lui donne son visage actuel : les grandes avenues, les banlieues, les beaux immeubles, l'éclairage au gaz. Le splendide Palais Garnier est le fleuron du style Second Empire.
Napoléon III brilla aussi par sa grande connaissance géopolitique : comprenant le premier que l'Algérie n'était pas la France, il eut l'idée d'en faire un "royaume arabe", un protectorat. Il se voulut "empereur des Français et roi des Arabes". Malheureusement ce projet intelligent n'eut pas de suite après le Second Empire.
A noter aussi que l'empereur fit libérer l'émir Abd El-Kader qui s'en alla résider dans l'empire turc à Damas, en Syrie.
Il rompit aussi l'isolement de la France, tenue alors en suspicion depuis Waterloo et le congrès de Vienne (1815), Répétant à l'envi "l'Empire c'est la paix" et réticent au rétablissement de la conscription, il dota la France d'une armée professionnelle et moderne qu'il engagea dans nombre de guerres de libération en Europe.
La grande idée du règne était le "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".
Ainsi grâce à l'aide française, les Italiens chassèrent les Autrichiens de la Lombardie et de la Vénétie et unifièrent leur nation, en échange la France récupéra la Savoie et le comté de Nice.
Napoléon III aurait reconnu ce même "droit des peuples" aux Prussiens dans leur volonté d'unifier l'Allemagne s'il avait obtenu en compensation l'annexion du Luxembourg. Mais Bismarck refusa en rejetant avec dédain cette demande de "pourboires".
En effet Bismarck, vainqueur des Autrichiens à Sadowa (1866), était alors en position de force et n'était pas d'humeur à négocier. Le dernier obstacle qui se dressait devant lui dans sa quête unitaire était précisément la France.
Bismarck avait imposé la conscription en Prusse. Les industriels de la Ruhr fournissaient à son armé des canons modernes (les fameux Krupp). Ensuite, fin stratège, Bismarck avait pris soin de ne pas provoquer l'Angleterre en ne menaçant pas la neutralité belge. Il dressa un piège contre la France en appuyant un candidat Hohenzollern en Espagne et Napoléon III tomba à pieds joints dedans... ce fut le début de la fin ... tout s'enchaina alors et Napoléon III finit par déclarer la guerre à la Prusse le 18 juillet 1870.
Or si Napoléon III était un administrateur génial, en revanche il n'avait absolument pas les capacités militaires de son oncle. Sa petite armée de métier, malgré sa bravoure et la puissance de sa cavalerie (charges de Reichshoffen en Alsace) ne faisait pas le poids face à l'armée prussienne mieux équipée.
Napoléon III finit par se faire encercler à Sedan et dut se rendre le 2 septembre. Il fut enfermé au château de Wilhemshöle, près de Cassel. Avec l'emprisonnement de son chef, le Second Empire cessa d'exister. Tout simplement. Pendant ce temps à Paris, Gambetta, Favre et Ferry proclamait déjà la République le 4 septembre.