Le fossile d’un ptérosaure découvert en Chine avec un de ses œufs parfaitement préservé a permis d’en apprendre davantage sur les différences morphologiques chez ces dinosaures, indique cette semaine la revue « Science ». La présence de l’œuf indique qu’il s’agissait d’une femelle, ce qui a permis aux scientifiques de comparer le mâle et la femelle de cette espèce appelée Darwinopterus.
Mieux encore, des détails de l’œuf laissent penser que la stratégie de reproduction du ptérosaure ne ressemblait pas à celle des oiseaux, comme le pensaient la plupart des chercheurs, mais plutôt à celle des crocodiles ou d’autres… reptiles. Junchang Lü et ses collègues de l’Académie des Sciences de Pékin ont mis au jour le fossile de Darwinopterus dans des roches sédimentaires de la province de Lioaning. Il s’agit d’un fossile vieux de 160 millions d’années. Le squelette presque complet montre que les mâles de cette espèce avaient un pelvis relativement petit et de grandes crêtes crâniennes ainsi que des extensions osseuses au sommet de leur crâne alors que les femelles avaient elles un pelvis beaucoup plus large et pas de crête crânienne.
Lü et l’équipe de chercheurs précisent que l’œuf est relativement petit comparé au corps du ptérosaure et qu’il devait être mou et recouvert d’une membrane. Ils notent qu’aujourd’hui les oiseaux de la taille des ptérosaures produiraient des œufs près de trois fois plus gros que le fossile.
La coquille molle fossilisée et ressemblant à un parchemin de l’œuf du Darwinopterus suggère plutôt que les femelles devaient enterrer leurs œufs comme les reptiles, les laissant alors prélever leurs nutriments du sol environnant, concluent-ils.