Jusqu'où doit on supporter l'insupportable, jusqu'où peut on préserver la douceur câline que l'on revendique, faite de concessions , de rondeurs, de compromis? Quand pouvons nous s'autoriser à dire à un con qu'il est con, à un malhonnête qu'il est malhonnête, à un branleur qu'il est un branleur????
En bref, quand pouvons nous cesser de nous excuser de nos colères, quand pouvons nous nous donner l'autorisation d'être aussi con, sadique que l'Autre que l'on ménage, par pure acquis de conscience? Etre égoïste, être bête de temps à autre marque t il un signe d'intelligence?!
Que cela soit avec les usagers ou dans la vie, simple civile, l'éthique devrait l'emporter malgré tout, l'idéal déontologique que l'on se donne, pour se supporter soi-même, devrait surpasser toutes les malveillances, contempler à distance ces misérables aspects, pour certainement se donner bonne conscience et se dire toujours à demi-mot "Je suis meilleure que cette médiocrité".
Les questions sont multiples: pourquoi tant de malveillances? Mon périmètre de sécurité n'est il pas assez gardé? Suis je donc si naïve pour laisser entrer un loup dans ma bergerie et le regarder dévaster ma prairie, sans broncher, ravalant ma colère, confirmant le fait que "je suis toujours toute seule au monde!!!!!!!!!!!!!!"
Mais une bonne colère ca fait du bien car c'est aussi dire à un con que non, on n'est pas aussi con que lui....
Alors oui, il est facile et bête à la fois de proclamer que:
-Y'en a marre de cette quantité de branleurs qui nous entoure, de ces tas de bien-pensants, enfermés dans leur certitude et leur univers, assainant à coups de phrases ampoulées, aux arguments futiles, leur vérité absurde.
-Y'en a marre de cette quantité de pseudos insoumis qui en réclament du système d'aide sociale, de l'économie équitable, de l'égalité des chances et qui sont les premiers à calculer leurs avantages, à faire leurs dossiers, logement social et allocations, pour faire des économies médiocres pour continuer à partir à l'autre bout du monde, contempler la misère des autres, larme à l'oeil et le coeur de travers, parce que c'est plus facile d'y trouver sa place que dans notre société qui marche à l'envers.
-Y'en a marre de cette quantité de bourgeois, bohêmes ou bien nés, qui s'enthousiasment de faire plus de trois gosses, en apprenant que la CAF les félicite de baiser suffisamment (et correctement?)
-Y'en a marre de ces travailleurs sociaux, plus crades, plus toxicos, alccolos et fous, que la misère dont ils ont la charge, et qui pestent contre le moindre signe de richesse, où leur dire bonjour c'est déjà s'excuser d'avoir l'haleine fraiche.
-Y'en a marre de ces illuminés, auto-proclamés artistes, qui détiennent le sens du monde, qui crament leur forfait et leur énergie à déblatérer leur langage informe à des oreilles studieuses, sous prétexte que l'expérience des années leur donne alibi d'assommer les autres.
-Y'en a marre des paroles sucrées, des promesses jamais tenues quant toi tu t'échines à les respecter, paroles sucrées noyées sous un tas d'ordures de bonnes intentions affichées.
-Y'en a marre des proverbes à la con exprimés et expliqués, parce qu'on ne sait pas s'exprimer soi-même et que l'usage des mots emprunté à l'autre donne une contenance soi-disante intelligente.
-Y'en a marre des faux-semblants, des dérivés de l'humilité bien pensante, des "je suis de gauche et je t'emmerdes" et des "je suis de droite et je t'emmerde aussi", à coups d'articles web médiaticos-scandaleux pour ameuter les foules "Regardez, regardez donc ce scandale" pour faire pâlir les foules que l'injustice c'est vraiment dégeulasseeeeeeee!!!!!!!!
Parce que oui, j'en ai marre du manque d'humilité et de délicatesse où le mot "tact" n'existe plus, la pudeur n'est plus de mise et où ça n'arrête pas d'avoir une opinion, un avis, parce qu'il faut PENSER, vous dis-je à défaut de se penser soi-même...
A tous, pauvre superAs que je suis, simple citoyenne, svp, ayez un peu plus d'humilité, artistes, bobos ou que sais je, car quand la misère et la grande détresse sont là devant vos yeux, face à vous, plus de proverbes, plus d'idéaux grandioses ou de droits sociaux, quand la souffrance explose, dans la voix d'une tchétchène et de ces enfants malnutris, on ne pense plus, on ressent et là, on se sent vraiment comme une conne.
Alors, loin de moi de penser, par le prétexte fallacieux "moi je vois alors je sais mieux que toi" parce que pour le coup, con je le serais aussi (en même temps, pourquoi pas?), loin de moi prétendre avoir un savoir que d'autres n'ont pas, loin de moi l'envie de baratiner à coups de culpabilité mal placées mais il serait peut-être bienvenu que chaque con reste à sa place: ca emmerderait moins le con d' à côté, pour une fois.
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