Au cours du XXe siècle, le fascisme s'est attaché à l'image de Napoléon III comme pour justifier historiquement une "nouvelle" conception du pouvoir.
Mais aussi des historiens anglo-saxons (sans doute animés de vieux poncifs aux relents francophobes) ont cherché des traits communs entre le bonapartisme et le fascisme et on fait de Napoléon III un ancêtre de Mussolini.
Également des historiens français ont, avec certaines nuances toutefois, émis des points de convergence entre les deux personnages.
Sur le fait notamment qu'ils accèdent au pouvoir après une crise sociale qui a réveillé les espoirs du prolétariat et effrayé la bourgeoisie, le même rejet d'un Parlement incapable et le soutien de l'armée et des milieux d'affaires ainsi que des masses populaires soucieuses d'un "retour à l'ordre".
De même, la politique suivie par Napoléon III et Mussolini : développement de l'industrie et de l'agriculture, soutien aux propriétaires, appui de l'Église et de l'Armée. Volonté de restaurer le prestige national.
Mais les ressemblances s'arrêtent là.
Certes, l'Empereur est un personnage autoritaire et il entend avoir toujours raison. Oui, sa volonté est force de loi (elle devient même la loi) mais il y a chez Napoléon III, comme chez tous les grands héros de la nation, un certain charisme et prestige personnel qui l'amène à vouloir rassembler le pays entier sous sa seule bannière, au-delà des partis et des factions jugées suspectes.
En outre, Napoléon III, à la différence de bien des sordides dictateurs qui ont émaillé le XXe siècle, s'inscrit dans la lignée des principes de la Révolution française de 1789, une chose que méprise les Mussolini et autres Franco...
Ensuite, il n'y a pas de "parti" au sens où nous l'entendons aujourd'hui et encore moins "unique", mais un rassemblement national autour d'une seule personne. Rassemblement dans lequel on trouve aussi bien des royalistes que des républicains et ne partageant pas spécialement la "foi" bonapartiste.
On reproche aussi à l'Empire d'avoir été répressif. Et bien non, pas plus que tout autre régime. Celui-ci a juste utilisé les mêmes méthodes de maintien de l'ordre "classiques" en temps de crise et chaque fois qu'il y a des débordements.
Certes, la presse était surveillée, mais comparé à aujourd'hui il y eut davantage de journaux et de brochures, d'opuscules de toutes tendances (parfois mêmes hostiles au pouvoir) qui furent imprimés et diffusés sous le Second Empire, période qui reste - et de loin - la plus prolixe du journalisme français.
Enfin, il faut savoir que dans une dictature, le pouvoir a tendance à se durcir avec le temps. Or il n'y a jamais eu d'autres régimes qui, en France, aient conduit des réformes ambitieuses concernant les ouvriers (surtout), les banques, la finance, le commerce, que le Second Empire.
En 1870, on peut même dire que celui-ci était franchement libéral, à tous les points de vue, autant que la Monarchie de Juillet eût put l'être, mais le suffrage universel en plus...
Le désastre militaire de Sedan fut la seule et unique tragédie fatale pour ce régime et une perte incommensurable pour la France.
En conclusion, nous devons énormément au Second Empire et à Napoléon III, un très grand chef d'État, peut-être le meilleur que la France n'ait jamais eu... mis à part Charles de Gaulle...
VIVE L'EMPEREUR !