Le pendule à Salomon

Ce symbole synthétise l'ensemble de la tradition des compagnons s'appuyant sur d'anciens apports hébraïques, égyptiens, grecs, celtiques et chrétiens. Tout l'art roman de la construction est fondé sur le tracé de la croix celtique, elle-même conçue, d'après une symbolique parfaitement codifiée, et des proportions qui ne doivent rien au hasard.

Cette croix, dit aussi croix druidique, est composée de trois cercles concentriques de diamètres établis dans les proportions suivantes : 9 - 27 - 81.

Le premier cercle, le plus grand, c'est le Keugant : il représente le chaos où n'existe rien, que Dieu. De ce cercle, du néant de Cytraul, Dieu fait naître les choses.

Dans le second cercle, d'Abred, passent les âmes, cercle de la vie terrestre, lieu et temps d'expression du bien et du mal.
D'Abred, les âmes peuvent retourner au néant ou bien s'élever en Gwenwed, dernier cercle, celui de la fusion en Dieu, de la Réintégration.

Villard de Honnecourt, maître d'œuvre de la cathédrale de Cambrai, construite entre 1225 et 1272, utilisa cette fameuse croix pour dresser plans et épures des "vaisseaux de pierre" qu'il devait bâtir. Par une série de tracés, on obtient un ensemble de carrés et de cercles. On découvre entre autres une triple enceinte carrée ; la quadrature du cercle se démontre de la même façon.