L'univers est naturellement animé par deux grandes forces : clair-obscur, négatif-positif, mâle-femelle, sans jamais s'opposer l'une à l'autre, elles sont égales l'une à l'autre et s'équilibrent parfaitement.
Vous remarquez un point noir dans la partie blanche et un point blanc dans la partie noire. Ce petit détail graphique n'est évidement pas un hasard. Il n'y a pas de hasard dans la pensée chinoise. Au contraire, ce détail nous rappelle à tous que tout élément mâle (yang) comporte un principe femelle (yin) et inversement. Ainsi, deux forces dualistes ne sont jamais opposées et s'interpénètrent, interagissent ensemble.
Ces deux forces ne peuvent exister ni agir l'une sans l'autre. Et c'est là que réside la grande sagesse de la philosophie chinoise qui ne rejette rien mais, au contraire de la pensée occidentale trop rationnelle, considère chaque chose comme faisant partie d'un même tout et s'équilibrant l'une par rapport à l'autre en un ensemble harmonieux que l'on appelle le TAO.
Le monde entier procède de ces deux principes.Du yin, procède tout ce qui est négatif, obscur, féminin, potentiel (virtuel), existentiel et naturel. Au yin sont aussi associées les ténèbres, le chaos primordial que la lumière a ordonné pour en tirer le Cosmos. La force yin, c'est aussi la fécondité, la Terre-Mère, c'est pour cette raison que l'on place toujours le yin avant le yang : car le yang nait de la virtualité. Le yang est lumière qui, surgissant des ténèbres, devient l'actuel, l'essentiel.
Le Maitre Tchouang-Tseu (ou Zhuangzi) définit le yin comme la "Quiétude, l'influence du négatif" et l'élément yang comme "le Mouvement, l'énergie du positif".
Et c'est de leur interaction que procède le phénomène de l'alternance qui régit le monde, le cosmos et l'univers tout entier : la mort succède à la vie et la vie à la mort. La lumière surgit des ténèbres avant de décroitre et de se confondre à nouveau avec les ténèbres. Tout est une question d'alternance : jour/nuit, froid/chaud, le nord/le sud, etc.
Le Sage, lui, sait naturellement tout observer et ne cherche pas à connaitre. Il vit tout simplement. Il respecte les lois immuables de la Nature et pratique la Vertu, cette Vertu implique qu'on vive en conformité et en harmonie avec elle. Sans quoi, on attire à soi des sanctions proportionnelles à la gravité de sa désobéissance : manque d'harmonie, isolement et affliction. Et le Ciel n'échappe pas à ces règles, puisque dans l'univers toutes choses sont interdépendantes.