Bombardements : un "bain de sang" pour l'ONU, Colombo "offensé"
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/asiepacifique/20090511.OBS6366/bombardements__un_bain_de_sang_pour_lonu_colombo_offens.html
Des milliers de civils tamouls, parmi lesquels plus de 100 enfants, ont été tués ce week-end lors de bombardements dans le nord-est du Sri Lanka, a rapporté, lundi 11 mai, le porte-parole de l'ONU à Colombo, Gordon Weiss. "La tuerie de civils, parmi lesquels 100 enfants durant le week-end, démontre que le scénario du bain de sang s'est concrétisé". L'évocation du "bain de sang" par le porte-parole a entraîné une vive protestation du gouvernement sri-lankais.
Le gouvernement et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) se rejettent la responsabilité des décès de civils dans les combats qu'ils se livrent depuis des mois dans le nord-est du Sri Lanka. Depuis plusieurs semaines, l 'ONU et des organisations non-gouvernementales s'élèvent contre une catastrophe humanitaire dans le nord-est de l'île. Des milliers de civils sont en effet pris au piège dans la zone des combats, interdite aux médias. D'après des estimations de l'ONU, 6.500 civils ont probablement été tués et 14.000 blessés entre fin janvier et mi-avril, lors de l'offensive de l'armée contre l'insurrection séparatiste. En quatre mois, l'ONU pense que près de 200.000 personnes ont fui les combats et ont été regroupées dans des camps.
Les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) ont affirmé lundi, par l'intermédiaire du site Tamilnet.com, favorable aux rebelles, que 3.200 civils innocents avaient été tués au cours du week-end par des pilonnages de l'armée gouvernementale. Les rebelles tamouls "bombardent leur propre population à l'arme lourde pour en faire accuser les forces sri-lankaises", a affirmé le ministère de la Défense. Aucune information n'est vérifiable dans cette zone coupée du reste du monde, totalement verrouillée par les autorités. Au terme de 37 années de violences, le Sri Lanka est convaincu d'avoir gagné la partie contre une rébellion redoutable qui contrôlait fin 2006 un tiers des 65.000 km² de l'ex-Ceylan.