Lettres ouvertes à Miss Mab ...

Chère Miss Mab,

Hier Très Chère Miss Mab (permettez-moi de vous citer ici en italique), vous m'avez écrit être flattée de susciter chez moi l'écriture de textes erotico-taquins dans la forme et dans l'intention et vous avez même rappelé avoir vos deux pattes (je vous cite toujours) solidemment ancrées dans la gadoue française tout en tenant à ajouter que votre condition de femme (re)mariée à un bipède mâle vous obligeait à une fidélité féroce.

J'ai aimé ce style enlevé dans lequel j'ai néanmoins observé une certaine résignation et même un conformisme certain, deux éléments qui tendaient à vous figer dans votre province verdoyante et bucolique.

Bel échange en vérité et que pouvais-je ajouter à vos sages propos ? "Rien" pourriez-vous me dire tout de go mais je tiens tout de même à ajouter un petit rien au vôtre, ce sera donc l'objet de cette courte missive à votre attention dominicale.

Ab initio, je vous prie de croire que l'animal (j'allais dire la bête) qui essaie parfois de sommeiller en moi sait apprécier aussi des échanges avec une femme d'un certain âge d'origine gauloise comme vous ! Un échange dépourvu d'envie et de désir (vous l'avez rappelé également hier, les miens ne sont suscités que par des créatures exotiques n'ayant pas encore en visée la perspective de la sagesse et la frontière de la ménopause) peut se révéler intéressant. Non pertubé par la courbe magnifique d'un sein ou par une ligne fessière aussi prometteuse que merveilleuse, il m'est ainsi loisible de me concentrer exclusivement sur l'échange intellectuel un peu comme je le fais avec quelques quinquagénaires hantant mon club de bridge le samedi soir : contrairement à mon autre club (l'échangiste du vendredi) alors, la luxure et le sexe n'ont rien à faire dans cet espace réservé aux virtuoses de la majeure cinquième (il ne s'agit pas d'une position du kamasutra mais simplement d'une méthode d'ouverture au bridge justement).

Ceci étant posé, nos deux mondes sont-ils inconciliables comme vous semblez l'affirmer ?

Sans doute que oui mais très vraisemblablement pas pour les raisons que vous avez mentionnées et que j'ai résumées ici-haut.

Si vous m'y autorisez, je peux essayer de vous le démontrer, de vous le plaider même, ci-après sans aucune conotation érotico-taquine.

Mes hommages très respectueux.

Votre dévoué.

De l'attachement à sa terre ...

Vous évoquez souvent un attachement vicéral à votre terre, un peu comme une espèce de fatalisme ou, pire encore, un peu comme l'expression de la certitude que cette terre serait le nec plus ultra de la chose ... ipso facto donc, vous vous coupez du reste (de la Terre) et, pire toujours, vous tendez à croire qu'ailleurs il ne saurait y avoir du meilleur.

Pour ma part, j'évoque très peu ce genre d'attachement - et pour cause - et je préfère les terres souvent lointaines et exotiques de découvertes et d'aventures.

Est-ce donc l'atavisme de la recherche de la Terre promise ou celle d'ancêtres pionniers qui fixe ainsi nos différences ? Peut-être ...

Mais qu'en est-il vraiment ?

Etes-vous vraiment satisfaite par le sinistre déroulé d'évolutions sociétales que vous et moi pouvons constater jour après jour, vous dans votre grand ouest et moi un peu plus au nord ? N'avez-vous pas le sentiment que tout ceci est dans l'impasse, voire au bord de la faillite ? " C'est la crise " disent les tenants et les instigateurs de cette débâcle, ceux là même qui vont faire semblant d'en découdre en mai prochain pour se redistribuer les prébendes.

Jadis certains prenaient les armes pour changer tout ceci ... et maintenant d'autres, plus pragmatiques peut-être, opèrent le constat, en tirent les conclusions et changent simplement d'air et prenant précisément les airs ... N'est-ce pas moins violent que de procéder ainsi ?

Cher André,


Si vous le permettez -mais sinon, qu'importe-, rectifions un chouillat les propos et le statut que vous m'attribuez (vous verrez, au cas où nous devrions poursuivre cet echange epistolaire, les bases sont essentielles) :
- tout d'abord, merci de ne pas parler de conformisme, c'est un peu tiede : je suis affreusement reac, avec une jubilation assumée.
- ensuite, le gaulois en moi (oh je vous en prie, hein...) est vraiment la part la plus aimable et civile; du coté de mon papa, je suis beaucoup plus mechante. Ce à quoi je suis attachée (par les deux pieds mais pas uniquement) releve avant tout de mes choix. Vous savez, il est plus important, pour etre à l'aise dans ses baskets sabots, de savoir ce que l'on veut plus que de connaitre d'où on vient.
- enfin, vous extrapolez dans le faux en decidant que ma condition d'epouse m'oblige à quoi que ce soit; en tant que mere, c'est evident, etant femme, egalement, mais il se trouve que dans mon mariage, je ne porte pas les chaines (d'ailleurs, la tradition n'est-elle pas que le mari porte les colis ?).


A mon tour de vous poser une question : c'est parce qu'Hugo (il) deserte que vous me trouvez une bonne tete de turc ?
Vous savez André -mais oui, vous savez-, n'attendez pas trop de notre discussion si vous la placez sur un plan intellectuel; vous et moi avons dejà une de ces petites idées l'un de l'autre qui pretent plus qu'elles n'eclairent les idées.
Mais nous pouvons surement, vous avez raison, moi à quelques années d'une menopause bien meritée, vous aux portes des facéties prostatiques, bavarder aimablement .
Du moins jusqu'à ce que l'un de nous deux devienne franchement desagreable


Mab

andre a écrit:

De l'attachement à sa terre ...

Vous évoquez souvent un attachement vicéral à votre terre, un peu comme une espèce de fatalisme ou, pire encore, un peu comme l'expression de la certitude que cette terre serait le nec plus ultra de la chose ... ipso facto donc, vous vous coupez du reste (de la Terre) et, pire toujours, vous tendez à croire qu'ailleurs il ne saurait y avoir du meilleur.

Mais bien entendu André, car voyez vous, je ne parle que pour moi; ceux qui ont des ailes aux pieds, ceux qui preferent le sable (comme Rosa, pardon, Zoreline) ou les villes, comme Biloulou, aiment autre chose et ça ne me contrarie pas du tout tant qu'on ne m'y oblige pas.


Le plus beau pays du monde est forcement celui que j'ai choisi; d'autant que ma terre ancestrale est à l'est, pas mal dispersée entre l'Oural et le Rhin, et je vous avoue qu'elle me laisse assez indifferente. Je comprends assez les vagues d'invasions en Gaule, vous savez, ce n'est vraiment pas mal, comme endroit.
Et maintenant, vous, au hasard : est ce que vous aimez tant l'Asie parce qu'elle est le berceau de votre maman, ou celui d'une arriere grand pere, ou bien parce que vous vous y sentez chez vous ? Vous sentez vous coupé d'Israel, de Washington ou de la Nouvelle Caledonie sous pretexte que votre but ultime serait de sillonner exclusivement les pays des gens aux yeux bridés ?
Non, bien sur...

Quant à decider de croire qu'il suffirait de quitter un lieu pour se detacher des risques d'une crise economique, financiere... Hum.
La mondialisation, chere aux marchands pour des raisons materielles et aux tres gauchistes pour des references pseudo-humanitaires, cette mondialisation se rit de votre plan.
De toutes façons, dans un ailleurs materiellement plus confortable, plus fricosaurement rassurant, vous n'auriez plus ni vos amis, ni vos voisins -les miens sont un peu consanguins mais j'y tiens, je sens bien que la mondialisation va diluer ça aussi-, vous n'emporteriez pas l'essentiel.

Je prefere serrer les coudes avec des gens qui iront dans le meme sens que moi, mais encore une fois, André... je ne parle que pour moi



Mab

4 -

Mara déchaînée a écrit:

mais il se trouve que dans mon mariage, je ne porte pas les chaines

Bonjour Chère Mabyca,

Est-ce du haut du mas de chez vous un hommage pragmatique que vous rendez au grand Alexandre qui écrivit : " Les chaînes du mariage sont si lourdes qu'il faut être deux pour les porter. Quelquefois trois. ". Votre dévoué André va rebelote vous gourmander à propos de l'option tierce.

Il vaut mieux être à plusieurs sur une bonne affaire,que seul sur une mauvaise .

Ungern the Po 8

Très Chère Miss Mab,

Vous êtes parfaitement dans le vrai lorsque vous tenez à rappeler que les bases sont essentielles lorsqu'il s'agit d'engager un échange épistolaire qui s'annonce déjà fécond.

Aussi, je tiens à vous rassurer d'emblée :

- ma glande prostatique ne me pose, pour l'instant (on ne peut certes rien garantir pour l'avenir), aucun problème particulier et je m'en réjouis,
- loin de moi l'idée de devenir désagréable, pas plus celle de vous affubler d'une tête ottomane,
- quant aux chaines, si vous le voulez bien, laissons les à mes soirées coquines du vendredi dans l'alcôve du sous-sol réservé à cet effet.

" Vous savez, il est plus important, pour etre à l'aise dans ses baskets sabots, de savoir ce que l'on veut plus que de connaitre d'où on vient." ... je reconnais bien là dans cette formulation, une femme déterminée et fière d'être droite dans ses sabots ! Permettez-moi même de compléter votre verbe : " ... et savoir en plus où l'on va ... " pour ne pas, le cas échéant, aller dans le mur bien sûr.

L'obligé que je souhaite être pour vous est une condition bien douce ... sans doute aussi agréable que le port des chaines par mes jeunes amies du vendredi ...

Puis-je m'autoriser une question quelque peu indiscrète en lien avec la pluie d'étoiles filantes de la nuit dernière ?

Je m'y autorise en préjugeant de votre accord préalable : " Avez-vous fait des voeux en voyant ce spectacle féérique ? " ...

Citation :

... est ce que vous aimez tant l'Asie parce qu'elle est le berceau de votre maman, ou celui d'une arriere grand pere, ou bien parce que vous vous y sentez chez vous ? ...

J'ai déjà expliqué ici même que la troisième option proposée était la bonne ...

Citation :

Vous sentez vous coupé d'Israel, de Washington ou de la Nouvelle Caledonie sous pretexte que votre but ultime serait de sillonner exclusivement les pays des gens aux yeux bridés ?
Non, bien sur...

Non bien sûr et j'aime franchir l'Atlantique le plus souvent possible ... encore plus loin, dans le Pacifique cette fois, il m'arrive d'y aller aussi mais j'ai toujours le sentiment de m'y ennuyer un peu. Nouméa n'est pas une ville inintéressante mais quelque peu tristounette même s'il est aisé d'y croiser de jeunes japonaises en mal de contacts. Il y a une tradition au Japon qui assure des voyages d'agrément sur "le caillou" ... tant qu'à aller par là-bas, je préfère la Polynésie et à choisir je préfère la Polynésie américaine à la Polynésie française ...

Citation :

La mondialisation, chere aux marchands pour des raisons materielles et aux tres gauchistes pour des references pseudo-humanitaires, cette mondialisation se rit de votre plan.

En cela, la brousse africaine est encore vierge de ces turpitudes ... pour l'Asie du sud-est que je chéris, j'ai le secret espoir qu'elle gardera au moins le temps qu'il me reste avant de partir dans une de ses cheminées, l'essentiel de ses attraits ... Ce n'est pas gagné, je vous le concède ... et j'ai parfois un peu de peine à la reconnaître ... mais je suis un éternel optimiste !

Très Chère Miss Mab,

Comme je le fais désormais assez rarement - pas plus d'une fois par mois - j'avais invité à déjeuner ce midi un de mes confrères à la Closerie des Lilas en haut du boulevard Montparnasse.

Non loin de nous - à la table voisine - deux jeunes femmes originaires de Russie semblaient hésiter devant la carte. Très courtoisement mon ami et moi-même conseillâmes sans hésiter à ces deux magnifiques étrangères de choisir sans hésiter le blanc de turbot au fenouil et choux verts, crème d'orange, notre mêt préféré.

Quelle ne fut pas leur surprise lorsque nous leur apprîmes que ce lieu fut fréquenté jadis par Lénine ... nous sentions visiblement que nous les captivions ...

Mais quel rapport avec vous Chère Miss Mab, allez-vous me dire ? ... et bien entendu, je vous rétorque : aucun rapport ... jusqu'à l'arrivée incongrue en ce lieu chargé d'histoire, d'une femme d'un certain âge vêtue de façon assez quelconque façon province reculée et à mille lieues de la sophistication des deux créatures de rêve avec lesquelles nous devisions.

C'est alors que mon confrère me dit - et aussitôt j'ai pensé à vous bien sûr - : " Voyez-vous mon cher André, je crois qu'avec l'âge, je préférerais me tourner vers des compagnes rustiques telles que celle-là ... "
Vous imaginez bien sûr ma surprise !

andre, que je hante entre la poire et la fromage, a écrit:

(...) jusqu'à l'arrivée incongrue en ce lieu chargé d'histoire, d'une femme d'un certain âge vêtue de façon assez quelconque façon province reculée et à mille lieues de la sophistication des deux créatures de rêve avec lesquelles nous devisions.

C'etait sûrement moi.
Mais je me demande bien ce que je venais fiche dans un lieu de perdition communiste ?
Et vous n'avez pas trouvé curieux mes talons aiguilles avec cette delicieuse robe-tablier à fleurs bleu ?
Vous voulez que je vous dise, Dédé, vous n'etes pas tres observateur, ça vous portera tort aupres des femmes...


A mon tour de vous raconter ma fin de semaine; non, vous n'y avez aucun rôle -je manque peut etre de diplomatie, mais au moins, je vous donne une chance de ne pas perdre votre temps.
Donc, ces derniers jours : j'ai été malade, oh rien de bien méchant, mais du genre tout de meme à vous flinguer une soirée d'anniversaire ou une primaire socialiste. Il est bien possible que la fievre soit pour quelque chose dans l'amnesie quant à mon voyage à... à ... Où etait votre fichu restaurant, à propos ? Votre Parnasse, c'est à Paris, je suppose ?
En tous cas, j'espere etre suffisamment remise pour honorer les invitations lancées le prochain ouikaind; car chez nous, André, on ne se contente pas de payer pour faire manger les amis, on les invite, on cuisine -on les cuisine aussi parfois, mais uniquement lorsqu'on les aime beaucoup-, on les sert et surtout, on ne partage le pain qu'avec les gens pour lesquels on eprouve une sympathie plus que passagere.

Je ne desespere pas de vous faire comprendre des notions un peu plus delicates et profondes que celles qui font lordinaire de votre vernis car je ne vous crois pas mechant homme. Mais il faudra du temps, sans doute.


Votre chere vieille Mab affectionnée

Citation :

Et vous n'avez pas trouvé curieux mes talons aiguilles avec cette delicieuse robe-tablier à fleurs bleu ?

Votre style campagnard à peine réaménagé pour votre sortie en ville n'a bien sûr pas échappé au regard de mon confrère et au mien. Un peu las peut-être de ces styles quelque peu convenus de l'avenue Montaigne (c'est dans le VIII ème ... et à Paris toujours) et adoptés par toutes ces jeunes femmes qui hantent notre quotidien, mon confrère n'a pas été insensible à votre tenue altière qui laissait malicieusement apercevoir votre peau encore fraîche et laiteuse ainsi que le léger duvet recouvrant vos bras solides et vos puissants mollets.

Vous savez, Chère Miss Mab (et si vous ne savez pas, je vous l'apprends), parfois des hommes comme moi préféront nettement les échanges avec des femmes toute simples et sans prétention ... des fermières de province, des jeunes filles des brousses et des rizières, des servantes accortes, ...

Les plaisirs simples ont toute leur place dans nos vies souvent trop compliquées maintenant à nos goûts ... surtout en temps de crise comme actuellement. Je suis certain que vous me comprenez parfaitement, le monde occidental connaît une inflexion significative ces temps-ci. Que sortira-t-il de tout ceci ? Très franchement, je n'en sais rien et pour tout vous dire cela m'indiffère assez. Si vous avez vous-même une idée plus précise de la sortie de crise, n'hésitez pas à me la faire partager dans notre échange épistolaire ici. Je lirai votre analyse avec une attention attentive et respectueuse.

Pour ce qui me concerne et comme je vous l'ai écrit déjà la semaine dernière, j'envisage à un terme que j'espère le moins éloigné possible de liquider mes actifs ici et là et de me redéployer ailleurs. Place aux plus jeunes ! Le temps des jeunes quadra des années 2000 est révolu : nous avons sans doute beaucoup donné et sans doute aussi beaucoup trop pris. Nos successeurs tireront profits de nos acquis et, le cas échéant, de nos errements ... ainsi va la vie finalement.

Hier,sur les tables qui ont vu passer outre Lénine, Filtzgerald, Piccasso, Appolinaire, Sartre et bien d'autres, ce fut exactement le sens de nos échanges avec mon confrère qui, comme moi, a bien envie de laisser sa robe austère au vestiaire (d'autant que celle-ci est bien moins agréable à regarder que la vôtre à fleurs bleues).

Citation :

... car je ne vous crois pas mechant homme. Mais il faudra du temps, sans doute.

Méchant moi ? ... jamais ! ... et je me félicite de votre constat à mon endroit ... du temps ? ... j'envisage d'en prendre justement ... l'écriture au bord du Mékong, vous vous souvenez ?

Très Chère Miss Mab,

Rassurez-moi ... votre santé que vous m'avez annoncée chancelante ces derniers jours, vous a-t-elle permis de reprendre vos communes activités ?

L'âge venant, les petites baisses de régime sont assez naturelles et comme le disait souvent ma défunte grand-mère : " Oh mon petit André, tu sais ta vieille grand-mère n'a plus 20 ans ! " ... ce qui ne l'empêcha, à quelques mois près, d'atteindre tout de même les 100 ans ... certes, la fin fut moins brillante que le début mais c'est hélas le lot du plus grand nombre de ces jeunes femmes désirables qui, telles des chrysalides, enchaînent de statuts divers ... à l'état de jeune femme désirable, succède celui de femme respectée puis celui de vieille rombière encombrante, ... etc ... jusqu'à la roborative délivrance finale.

Tous mes voeux de bonne santé donc !

andre a écrit:

Très Chère Miss Mab,

Rassurez-moi ... votre santé que vous m'avez annoncée chancelante ces derniers jours, vous a-t-elle permis de reprendre vos communes activités ?

Mais non, André, ma santé va tres bien, vous tirez des conclusions trop rapides.
Je vous remercie cependant de vous en inquieter, personne ne se demande jamais si je suis en forme ou pas, c'est agaçant à la fin de passer pour un chêne pluri centenaire.

Merci egalement pour mes bras puissants et mes solides mollets, je devine que ça ne voulait pas etre blessant, mais bon, ça flaire tout de meme son bûcheron de competition -et allez, encore une reference au vieux chêne. Je vais tâcher d'etirer mes branches jusqu'au metre qautre-vingts pour coller à l'image que vous vous faites de moi, ça risque de ne pas etre triste (je me demande comment je vais expliquer ça à mon mari ?)


Vous pensez vous vraiment sensible aux plaisirs simples, Dédé ?
Ce n'est pas l'impression que vous donnez; vous degagez -peut etre à l'insu de votre plein gré, pour paraphraser le grand penseur cycliste Virenque- ce petit côté précieux tellement typique des citadins, une forme de condescendance sans avoir l'air d'y toucher, que vos aspirations poetiques renforcent plus qu'elles ne les dementent.
Le temps qui passe doit vous etre parfois cruel. Rassurez-moi, vos envies d'evasion n'ont rien à voir avec ce que vous croyez etre la fin d'une epoque ? Vous savez, meme au bout du monde, on emporte sa memoire.
Contrairement à vous, les bouleversements qui agitent le monde occidental m'interessent beaucoup; il faut dire que j'ai l'intention de pulveriser le record de longevité de madame votre Grand-Maman, et que par consequent, ce qui arrivera dans les prochaines decennies (mettons 2, pour rester dans l'idée que vous vous faites de mon âge de bonne du curé) ne me laisse pas indifferente.
Bon ou mauvais, je ne sais pas, je ne suis ni devin ni assez au fait des turpitudes politico-financieres pour prononcer autre chose que des conclusions une fois les evenements echus (comme 90% des occidentaux, mais au moins, j'en ai conscience), simplement, mon intuition me souffle qu'il est temps que quelque chose se produise. Heu, non, pas un conflit majeur, vous serez gentil...

Cette survivance moyenne ageuse qui voudrait qu'une bonne guerre remette les compteurs à zero est sans doute elle aussi parvenue à son terme. Les drames qui se nouent dans les porte-monnaie et les conseils d'administration sont au final moins humainement condamnables que ceux qui remplissent les fosses communes.


A propos de changements, avez vous vu la toute nouvelle et jeune epouse du roi Dragon ?
Elle est absolument ravissante, jolie au point de renvoyer Kate Middleton au rang de patate endimanchée. Vous me direz si vous n'avez pas le sentiment, cependant, d'une legere coquetterie à l'oeil droit...


Mab

Très Chère Miss Mab,

Le Bhoutan n'est en principe pas sur ma route mais je dois convenir que le choix de Jigme Khesar en la personne de la jeune et sémillante Jetsun me semble particulièrement judicieux tant son teint de porcelaine aurait de quoi me satisfaire !

Un de mes bons amis est très accro à ce petit territoire et en ramène des photos très agréables.

Saviez-vous que là-bas on mesure le BNB ... le bonheur national brut ! Très enthousiasmant !

Vous pensez vous vraiment sensible aux plaisirs simples, Dédé ?

Rien n'est jamais simple chez un homme - vous le savez bien Très Chère Miss Mab (nous sommes des êtres complexes ...) -, ceci étant et même si les apparences ne jouent pas nécessairement en ma faveur pour assurer ma démonstration en ce domaine, même s'il est aussi vrai que quelques possessions personnelles pourraient nuire à ma démonstration, il n'en reste pas moins que les gens encastés et riches de leurs certitudes et pauvres de leurs doutes m'ont toujours fait prodigieusement chi ... (autorisez-moi cette trivialité) ... et les choses ne s'arrangent pas vraiment avec le temps qui passe. J'aime bien d'ailleurs en bonne société et au bon moment faire une sortie iconoclaste ... petit plaisir que j'adore m'autoriser !

... après une semaine de labeur, votre dévoué.

andre a écrit:

il n'en reste pas moins que les gens encastés et riches de leurs certitudes et pauvres de leurs doutes m'ont toujours fait prodigieusement chi ... (autorisez-moi cette trivialité) ... et les choses ne s'arrangent pas vraiment avec le temps qui passe.

Je comprends votre agacement intestinal, mais peut etre devriez vous envisager les choses davantage du point de vue du moment ?
Vous savez, ces instants où tout nous est insupportable, et ceux où nous faisons preuve de plus d'indulgence...

Les gens changent, André, et parfois, l'impetuosité et la ferveur avec lesquelles les gens expriment leurs opinions sont simplement des façons qui nous heurtent; nous sommes assez grands pour distinguer le fond de la forme, nous avons une part de responsabilité dans la maniere dont nous recevons les autres.

Et voyez vous, c'est ce que je trouve de curieux, aujourd'hui, ce qui est en train de se modifier dans ce monde que vous souhaitez quitter (je parle d'un espace tout à fait geographique, bien sur, je vous souhaite de longues et fecondes années sur notre terre), donc, disais je avant d'etre betement interrompue par moi-meme, le changement tient de la lame de fond.
Et si nos institutions ne s'adaptent pas, elles se reveilleront un matin la tete separée du corps, j'y crois profondement.


Mab

PS et UMP main dans la main : cette madame Dragon est decidement adorable; et son oeil qui dit zut à l'autre ne change rien à l'affaire...

Citation :

le changement tient de la lame de fond.
Et si nos institutions ne s'adaptent pas, elles se reveilleront un matin la tete separée du corps, j'y crois profondement.

Vous êtes sûrement dans le vrai, Très Chère Miss Mab, et j'ai moi-même le sentiment que plus grand monde ne croit à un avenir radieux dans la définition actuelle de cette société.

Qu'en sera-t-il "après" donc ? ... Très honnêtement, cette question n'est pas au centre de mes préoccupations puisque, vous venez de le rappeler, j'expédie les affaires courantes avant une roborative translation encore plus définitive vers ailleurs. J'essaie, avec une pugnacité souvent toute relative, de "montrer beau" et mes interventions sont encore faites avec des costumes (voire des robes) propres et bien coupés, les cheveux en ordre et la barbe rasée de près, toujours parfumé avec un Egoiste de Chanel ou un RL plus fruité qui ensorcellent l'intérieur cuir pleine peau de ma BMW X3.

Tout aussi honnêtement, je doute vraiment que l'échéance de mai, et peu importe son résultat, change grand chose à tout cela. Les gesticulations des uns et les génuflexions des autres me paraissent sans aucun intérêt.

andre a écrit:

Qu'en sera-t-il "après" donc ?

Cher André, pour la decennie à venir, je ne sais pas, mais dès les prochains mois, il sera plus compliqué pour les postulants à la nationalité française de l'obtenir; il parait qu'on va leur demander de parler français correctement...

Personnellement, je ne trouve pas ça si mal; d'abord parce que je suis sure ainsi qu'Ungern restera belgo-palestinien -non, j'avais juste envie de placer une vacherie special Ungern...-, ensuite, parce que causer la langue du pays me semble assez logique lorsqu'on espere vivre et d'epanouir dans le dit pays.
Vous me direz (si, vous medites) que vous n'avez pas ce genre de probleme en Asie, etant donné l'epanouissement" tres restrictif que vous y recherchez, mais enfin, tout les candidats à la nationalité franchouillarde ne le sont pas pour motivations sexuels.
Alors dans le principe, il me semble que ce n'est plutot pas mal... Seulement qu'est ce que ça fait bramer les journaux !
Sarko fait une telle unanimité contre lui que meme s'il parvenait à contenir la "crise" -pensez-vous qu'il y faille une majuscule, aussi ?- au-dela de nos frontieres avec ses petits bras musclés, on trouverait encore à y redire. Moi-meme, je l'avoue, c'est physique, je veux qu'il parte.

Bref, pour en revenir à nos patois, je vous laisse là, la charité chretienne m'impose des cours gratuits au petit B., charmant garçon que son accent risque de propulser prochainement dans un charter pour le Bresil, hors de l'Union Europeenne (en revanche, pour le jeune Franck R., footeux de son etat, je crains l'expulsion definitive vers Krétinistan avant Noel...)

Bien à vous,


Mab


PS et FN main dans la main : ne m'en veuillez pas, André, d'etre si peu sensible au luxe à logo, quelquefois c'est joli et ça sent bon mais toujours ça flaire son homme (ou sa femme) sandwich... Sauf Dior, bien sur.

Ungern a écrit:

Ne parle pas de femme sandwich à André !

Il est au regime ?


Mab

Zed a écrit:

Tu as une BMW X3 André?

C'est quand même fou ce que les riches sont obligés de s'acheter pour sauver sur l'essence

oui Zed et j'en change, pour des raisons fiscales, environ tous les ans.

Est ce que tu ne dois pas souvent partir en mision à l'étranger
pour pouvoir entretenir ton chateau à la frontière autrichienne ?





C'est Miss Trou de balle ...

Très Chère Miss Mab,

Vous êtes très cruelle à l'encontre de notre pauvre ami Ungern. Vous voudriez donc le déchoir de sa nationalité au prétexte qu'il s'exprime avec approximation dans votre langue ... mais moi, éternel optimiste, je suis certain qu'à l'oral, il doit être un peu moins mauvais qu'à l'écrit ! Laissez lui une chance de s'abonnir à notre contact.

Dans sa condition de fonctionnaire en position statutaire et réglementaire, il a manifestement beaucoup de temps dès lors qu'il ne le perde pas trop à hanter la machine à café ou à dormir sur sa table de travail ...

S'agissant de votre champion, je suis confiant puisque je crois avoir aperçu le pronostic suivant : Hollande 62 %, Sarko 38 % ... pour peu que ce sympathique garçon boucher ne se fasse pas surprendre dans un club échangiste seulement vêtu d'un string en cuir en train d'être sodomisé par son ami DSK lui-même enfourché par le ministre de la culture, tous les espoirs semblent permis pour le 6 mai prochain.

Votre dévoué André.

andre a écrit:

Très Chère Miss Mab,

Vous êtes très cruelle à l'encontre de notre pauvre ami Ungern.

Pas du tout, il adore ça.



Mab, bon coeur