> En 1936, la France est en pleine période pré-électorale et le nouveau roi d'Angleterre, Edouard VIII, qui abdiquera deux ans plus tard, est un germanophile convaincu.
Pour Hitler, c'est le bon moment pour remilitariser la Rhénanie. Il prend pour prétexte que le pacte franco-soviétique de 1935 viole l'accord de Locarno et fait entrer ses troupes en Rhénanie le 7 mars 1936. Il prend le contre-pied de ses généraux qui estimaient que c'était là un "coup de poker" ultra risqué.
Et pourtant Hitler avait vu juste.
La France ne réagit pas. A peine quelques protestations oratoires du genre : "laissera t-on Strasbourg sous le feu des canons allemands?".
Pourquoi une telle inertie ?
Tout simplement parce que l’État-major français réclamait le rappel d'un million d'hommes (pour arrêter 30 000 soldats allemands !
) et que des élections étaient prévues pour fin avril. Il ne fallait donc pas fâcher une opinion, entièrement acquise à la cause de la paix, avec des rumeurs de guerre qu'elle n'était pas prête d'envisager.
Quant aux Anglais, cette affaire ne menace en rien leurs intérêts, donc laissent faire.
Et la SDN ... "théâtre d'ombres" sur la scène internationale, elle se contente juste de constater que l'Allemagne a violé ses engagements.
Hitler s'offre alors le luxe de consulter les Allemands par plébiscite qui approuvent son affaire à 98% de "oui" ... il fait alors construire une ligne fortifiée (ligne Siegfried) sur la frontière, comme un défi à la ligne Maginot des Français.
La France, humiliée, venait de perdre le peu de primauté qu'il lui restait en Europe mais, plus grave, la confiance que, depuis la Grande Guerre, beaucoup de nation lui vouaient encore.
Désormais, c'était vers Berlin - organisateur triomphant des Jeux Olympiques - que les regards se tournaient, fascinés.
Au sud et à l'est de l'Europe, les démocraties firent place à des régimes autoritaires.