- Zed a écrit:
- Ok mon Coco, je veux bien, mais si alors il est mort, pourquoi la course a la bombe se poursuit-elle?
Serais-ce que le président n'en était qu'un pantin?
Et si oui, qui est donc le marionnettiste ?
PS: Tu le sais et moi aussi, mais faut bien que quelqu'un éduque ces ignares de la dernière chance
Le Mollah Iranien ne s'abaisse pas a parler a l'occident (qu'autrement que par un pantin de leur choix) se qui me fait dire que, ayant perdu leur pantin, nous avons tout a craindre.
Bien sûr, je dissertes, car qui peut véritablement savoir se qui se passe dans la folie musulmane?
L'Iran se sépare de son Président de la République?
« Dans la présente situation, le
régime politique du pays est Présidentiel et le Président de la
République est élu directement par le peuple, ce qui est une bonne
chose. Mais si un jour, dans un avenir lointain, nous avons le sentiment
qu'un régime parlementaire est un meilleur moyen pour choisir le chef
de l'exécutif, il n'y a pas de problème pour changer le système
actuel », traduisons-nous de la dernière allocution de Khamenei. Nous ne
sommes pas bien loin du « nul besoin d’avoir un Président »
Extrait de l'allocution d'Ali Khamenei, à Kermânchâh, le 16 octobre 2011
Selon les principes 113 et 114 de
la Constitution iranienne, la présidence de la République est la
deuxième plus haute fonction de la République islamique et le Président
doit être élu au suffrage universel direct. C'est donc une volonté
inconstitutionnelle qu'Ali Khamenei a présenté devant une assemblée
d'étudiants à Kermânchâh. L’Iran traverse depuis quelques mois, une
crise politique qui a notamment touché à son paroxysme à la fin du mois
d’avril dernier, quand le Président de la République, Mahmoud
Ahmadinejad, a disparu de la scène politique l’espace de dix jours, pour
exprimer sa contrariété au guide : tout a notamment commencé lorsque
Khamenei a imposé Heydar Moslehi comme ministre des Renseignements et de
la Sécurité nationale à Mahmoud Ahmadinejad, après que le Président a
accepté avec enthousiasme la démission du ministre. Le conflit a trouvé
une continuité dans l'affaire Esfandiar Rahim Mashai, premier
vice-Président, dont le guide exigeait l'éviction auprès de Mahmoud
Ahmadinejad. La personnalité jugée excentrique de Mashaie était devenue
gênante dans la sphère politique iranienne, et les refus d'éviction
opposés par le Président, une source de tension dans le bon déroulement
de la vie politique du pays. Plus récemment, Mahmoud Ahmadinejad a
également manifesté sa volonté de contrarier le guide suprême en gardant
le silence, quatre jours durant, face à l’accusation américaine
relative à la tentative d’assassinat de l’ambassadeur de l’Arabie
Saoudite à Washington. Les deux hommes n'accordent définitivement plus
leurs violons dans la direction du pays. La dernière manifestation de ce
désaccord consiste en un discours prononcé par Khamenei, le 16 octobre
dernier, à Kermânchâh, devant une assemblée d’universitaires : le poste
de Président de la République ne serait plus d’une nécessité absolue au
régime. Allusions ? Menaces ? Ou réel engagement d'une réforme
constitutionnelle ? L’hypothèse de la suppression du poste de Président,
ou encore de celle de l’élection d’un premier ministre par le parlement
compte un certain nombre de paramètres qu'il est urgent de considérer.
Une
telle réforme nous ferait revenir sur la nature même du régime, sans
paradoxalement toucher à son concept fondateur : l’actuel régime repose
sur le concept de
velâyat-e faghih (« gouvernance par le
savant-théologien »), concept incarnant le versant théocratique du
régime, la partie « islamique », en quelque sorte, de l’appellation
« République islamique ». L’autre partie, « République », trouve une
place "rafistolée" dans l’existence politique du Président de la
République ("
Res publica", "chose publique", semble peu
compatible avec le concept de théocratie...). La guidance du théologien,
concept religieux revisité par Khomeiny, premier guide suprême
(1979-1989), accorde, contre la tradition, pratiquement tous les
pouvoirs politiques à la sphère religieuse incarnée par le guide. La
présidence est donc plus un titre honorifique qu’effectif. Ce fut le cas
jusqu'en 1989 où un changement constitutionnel conférant au Président
de la République de plus grandes responsabilités vit le jour. Désormais,
selon la modification de 1989, le Président choisit les hommes
politiques du gouvernement, et dirige l'exécutif sans premier ministre
(dans une limite dessinée par les prérogatives du guide). C’est très
certainement ce pouvoir qui a été visé par la dernière allocution de
Khamenei : plongé dans la crise politique que l’Iran traverse
actuellement, il semble évident que le renforcement des pouvoirs du
Président né 1989 soit tout désignés comme devenant un frein au bon
fonctionnement du régime et aux volontés d'un guide peu enclin aux
débats.
Puis
finalement, tel est pris qui croyait prendre... C'est parce qu'Ali
Khamenei redoutait la puissance présidentielle qu'il avait justement
imposé Mahmoud Ahmadinejad, rangé sous l’étiquette de radical, après la
mascarade électorale de 2009. Radical, manipulable, Mahmoud Ahmadinejad
semblait être le candidat idéal au plein exercice du pouvoir du guide...
pour le guide. Mais la population, bien consciente des modalités qui
verrouillent les candidatures à la présidence de la République, pensait
au moins pouvoir montrer au monde qu’elle se sent plus proche des moins
durs du régime, d'où les soulèvements enfiévrés d'une population qui
s'est, certainement à juste titre, sentie trahie. La crédibilité du
régime a clairement été fragilisée. Dorénavant, aux vues de la nouvelle
dimension des relations entre le guide et l’actuel Président de la
République et d’une impossibilité évidente à réitérer l’expérience de
l’élection truquée à l’avenir, on comprend mieux l’intérêt qu’aurait le
guide à supprimer la présidence. Cela devient une question de pérennité,
d’autant plus que, comme nous l’avons dit, supprimer la présidence ne
mettrait pas en péril l’aspiration théocratique, seulement la nature
républicaine, ce qui n’engage pas, a priori, de révolution au sens
propre du terme, à savoir un changement radical des institutions et du
personnel politique en place.
La
question de la suppression de la présidence n’est d’ailleurs pas
nouvelle : déjà, il y a quelques mois, Hamid Reza Katouzian, le
Président de la commission de l'énergie au Parlement, et député
conservateur, parlait avec sérieux et rigueur du manque de nécessité de
poste de Président : « nul besoin d’avoir un Président » avait-il dit
devant l'Assemblée. La redondance de thème désormais abordé à nouveau
par Khamenei passe dès lors moins pour un caprice ou un emportement
rhétorique, que pour une perspective réellement envisagée.
La
bonne idée de Katouzian, semble définitivement arranger les affaires du
guide, d'autant qu'un passage d'une "République islamique" à un
"Gouvernement islamique", s'il va de pair avec le remplacement d’un
Président par un premier ministre ne saurait induire l’annihilation de
certaines attributions. Que ces attributions tombent entre les mains
d’un élu parlementaire ou du guide, ne saurait trop faire de différence,
car même si du point de vue des textes, les rôles sont définis, on sait
bien que les débordements du pouvoir du guide sont récurrents et font
partie d'un décor politique sur lequel on ne s'arrête même plus. La
conséquence visible, palpable et mesurable sera le durcissement du
versant dictatorial du régime avec la normalisation de la suppression du
sufrage universel.
Posted 29th October by setare.enayatzadeh
Setâre Enayatzadeh,
chercheuse en philosophie politique