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| 10 mai, journée de l'esclavage | |
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Êtes-vous pour ou contre le rétablissement de l'esclavage ? | Pour | | 80% | [ 4 ] | Contre | | 20% | [ 1 ] |
| Total des votes : 5 | | |
| Auteur | Message |
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Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 10 mai, journée de l'esclavage 10/5/2009, 13:16 | |
| À l'occasion de cette journée-commémoration festive de l'esclavage, j'ai trouvé utile de poster de texte d'une grande bienfaitrice de l'humanité, Mme Christiane Taubira, et de joindre un sondage sur l'opportunité de rétablir l'esclavage avec son cortège de bonnes choses...
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10 mai : commémoration de l'esclavage
A l'occasion de la journée nationale de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, ce texte de Christiane Taubira : Le bétail humain
Avant d'en arriver là dans le Nouveau Monde, ils sont déportés d'Afrique, après avoir été razziés, capturés, y compris dans les villages de fond de forêt, puis acheminés entravés jusqu'aux barracons ou esclaveries côtières de Gorée, Ouidah, Loango, après l'ère de prospérité de Zanzibar. Ils sont vendus par lots, ce qui permet aux négriers de charger plus vite et aux intermédiaires de vendre plus facilement les enfants, adolescents et adultes faibles. Les jeunes filles sont souvent soumises au rituel de l'appareillage, viol par les matelots, acte d'abus immédiat et investissement pour le capitaine qui en escompte des grossesses, donc une valorisation de sa marchandise. L'acheteur vérifie l'état de vigueur de chacun et scrute scrupuleusement les dents et les yeux. À Ouidah se trouve encore un caveau à ciel ouvert où les esclaves étaient entassés et exposés aux intempéries. Ce caveau est entouré d'une fosse aux caïmans auxquels étaient jetés ceux qui, avant le terme des trois semaines d'entrepôt, montraient des signes de faiblesse. Un autre large caveau en sous-sol servait à préparer les esclaves à survivre aux semaines de navigation en fond de cale obscure. Ceux qui présentaient des troubles de la vue servaient à gaver les caïmans. L'arbre de l'oubli autour duquel les esclaves devaient tourner, sept fois pour les femmes et neuf fois pour les hommes, selon les chiffres magiques attribués à chaque sexe, témoignent du sérieux avec lequel intermédiaires africains et négriers européens considéraient le ciment culturel susceptible de favoriser les révoltes. La transaction conclue, le « bétail humain » est marqué au fer rouge. La traversée de l'océan (the middle passage) dure plusieurs semaines, au risque des tempêtes, des attaques de pirates et des insurrections d'esclaves.
Le regroupement en fonction de langues différentes et parfois de communautés rivales a probablement compliqué et retardé les rébellions mais ne les a pas toutes empêchées. Quelques mutineries sont demeurées célèbres, celle, tragique, racontée par Prosper Mérimée dans Tamango et celle, victorieuse, du voilier Amistad. Elles sont simplement paradigmatiques des fréquentes révoltes constatées. Les esclaves, enchaînés deux à deux, sont alignés tête-bêche pour en caser le plus possible et ils effectuent le voyage nus pour éviter la vermine et réduire le taux de mortalité principalement dû au scorbut, que les historiens évaluent entre dix et trente pour cent. Les femmes sont souvent violées par les marins la nuit ou le jour, dans la pénombre, à même le sol. Les captifs sont contraints de dormir sur le flanc pour encore gagner de la place, côté droit pour dégager le cœur. Tous les quinze jours, ils sont conduits sur le pont pour prendre quelque exercice en courant ou en dansant, sous l'œil vigilant de matelots armés. Ils ont souvent mis à profit ces moments, soit pour se jeter aux requins, soit pour tenter une révolte qui, en cas d'échec, était impitoyablement réprimée. C'est probablement sur le pont des navires négriers qu'ils ont commencé à mêler les rythmes européens à leurs chants et les quadrilles à leurs danses.
Des meubles
À l'arrivée aux Amériques, aux Caraïbes et dans l'Océan indien, ils sont vendus par lots ou séparément. La plupart des plantations domaniales ou privées, de canne à sucre, de tabac, de café, de cacao ou de coton, requièrent une abondante main-d'œuvre. L'exploitation des minerais précieux, or, argent et pierres, plus encore. La durée de vie des esclaves est d'environ dix ans, d'où le fort besoin de renouvellement par la traite. Certaines habitations sont spécialisées dans la reproduction. Au marché aux esclaves, les maîtres choisissent des hommes forts, beaux et vigoureux qu'ils instaurent étalons et louent pour engrosser les femmes dans les plantations fort consommatrices de main-d'œuvre et fortement exposées au marronnage. Les fabricants de clichés y puisent une explication rationnelle au prétendu vagabondage sexuel des Antillais, dont il n'est toujours pas démontré qu'il soit plus élevé que la polygamie camouflée européenne.
Par l'article 44 du Code Noir, le roi de France (ci-devant Louis quatorze), « statuant et ordonnant pour tous les peuples que la divine providence a mis sous son obéissance » déclare « les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la communauté ». Ces biens meubles seront insérés dans le cheptel, tant dans les livres de comptes que lors des enchères, saisies, héritages ou transmissions - à condition d'avoir survécu aux multiples sévices autorisés aux articles 18, 34 à 38, 42 et 58.
La vérité assumée
Par ses institutions les plus prestigieuses, la République française s'est engagée dans la voie de cette vérité assumée. En 2001, elle a donné un nom et un statut au crime. « II y a crime contre l'humanité quand l'humanité de la victime est niée, en clair et sans appel » assène André Frossard.
Expliquer la France, la construction de l'identité nationale, son histoire et son économie, sa géographie et sa sociologie, sa diplomatie, son avance dans les sciences tropicales, le fumet grandiloquent de sa parole lorsqu'elle s'adresse au monde sans considérer ses trois siècles de présence au monde, c'est écarter un précieux matériau et mal comprendre la présence du monde sur son territoire, l'influence du monde sur ses lois et ses débats, sa persévérante notoriété et son rayonnement dans l'imaginaire universel.
Pourtant, le chantier demeure immense. « La dignité humaine est inviolable » rappelle la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Elle nous assigne, nous enjoint de porter le fer de cette éthique jusqu'où portent nos yeux et notre entendement. Très loin.
(Christiane Taubira, introduction aux Codes noirs, aux éditions Dalloz, 2006) | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 01- 10/5/2009, 14:38 | |
| Moi, pour le sondage, je ne sais pas encore, je me tâte... et puis, sans rien dévoiler du fond de ma pensée, je ne veux scandaliser personne... | |
| | | Invité Invité
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: 10 mai, journée de l'esclavage 10/5/2009, 17:12 | |
| Vous parlez d'esclavage mais chaque musulman est l'esclave du jugement de son voisin. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: 10 mai, journée de l'esclavage 10/5/2009, 17:20 | |
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| | | jam
Nombre de messages : 1404 Age : 69 Localisation : saint-nectaire land Date d'inscription : 02/11/2008
| Sujet: révisionnismes 10/5/2009, 20:05 | |
| à la même époque en france, il y avait le sevrage qui n'avait que très peu de différences avec l'esclavage le serf appartenait à la terre au lieu d'appartenir au propriétaire de la terre comme dans l'esclavage des colonies françaises (pas une énorme différence puisque la terre était au seigneur) l'histoire nous dit que sur le sol français (métropole?) il n'y aurait jamais eu d'esclavage...
la révolution c'était pour rien alors? bref, toutes ces histoires sont fortement révisionnistes les défenseurs actuels de l'aristocratie ont maintenant trop honte de défendre des coutumes barbares antiques ils nient donc en bloc la vérité et réécrivent les livres d'histoire
selon le bon vieil adage: les autres pays le font, on serait bien con de pas le faire aussi ou encore: c'était le système économique de l'époque (ce qui est vrai hélas, mais n'est pas pour autant une excuse) ou bien: ça existait mais on le faisait pas (histoire de faire croire qu'il y aurait eu des seigneurs "justes" et que si ça a été le cas, tous l'étaient donc "potentiellement")
maintenir le peuple dans l'ignorance, c'est bien la seule chose qu'ils peuvent encore faire mais dans quel but ...? | |
| | | EddieCochran Admin
Nombre de messages : 12768 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 03/11/2008
| Sujet: 6 - Le brâme du serf et droit de cuissage 12/5/2009, 22:48 | |
| - Le délit de grande boisson est franchi par le séditieux Jam qui a écrit:
- la même époque en france, il y avait le sevrage qui n'avait que très peu de différences avec l'esclavage
(Des paroles soûlantes pour les descendants d'esclaves). Si j'en crois le nombre de silhouettes noires qui décorent in memoriam accidentis les routes d'Auvergne m'est avis que le sevrage n'a pas encore été aboli dans les faits en France du XXI° s. et qu'il tarde même à prendre de la bouteille... Opposer servage et esclavage est une commodité - que Maître Taubira se garde de saisir - à l'usage du bon peuple avide d'inculture et friand de poncifs bien récurés comme neufs. Me Taubira l'écrit, l'esclave était réifié - càd réduit à l'état juridique de la chose comme un bien meuble ou un cheptel, alors que le serf avait la personnalité juridique et était lié à un fief par un contrat et non pas à un seigneur (même si la règle en France était en théorie pas de titre - de noblesse - sans terre, pas de terre sans titre). L'esclave était privé de droits, le serf était titulaire de droits dont celui de se libérer du contrat le liant à un fief. Dans les faits le servage façon image d'Epinal est tombé en désuétude après la guerre de Cent Ans. Sa mort juridique officielle fut l'abolition de tous les privilèges de l'Ancien Régime la nuit du 4 Août 1789. Je note qu'il n'y a pas que les seigneurs qui pondent des œuvres visant à maintenir le peuple dans l'ignorance, mais pour celles d'un certain autre je prends grand plaisir à leur ébouriffante et délicieuse lecture. | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 07- Bande de lâches ! 13/5/2009, 08:26 | |
| Regardez-moi ça, tout le monde tourne autour du pot dans des circonvolutions verbeuses mais personne ne s'aventure à remplir le sondage... ni pour ni contre... (Moi c'est normal, je ne veux influencer personne, mais si vous saviez ce que cette abstention me coûte... ) | |
| | | Gaïa
Nombre de messages : 109 Localisation : Dans les vallées boisées du nord est et dans les verts paturages du Limousin ! Date d'inscription : 06/01/2009
| Sujet: Re: 10 mai, journée de l'esclavage 13/5/2009, 09:37 | |
| Moi je veux bien un esclave ! hihi !!! | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 09- Enfin ! 13/5/2009, 09:43 | |
| Enfin, la franchise et la sincérité s'expriment honnêtement ! Hosanna ! (On cherche esclave volontaire pour Gaïa - faites la queue comme tout le monde, s'il vous plaît) | |
| | | jam
Nombre de messages : 1404 Age : 69 Localisation : saint-nectaire land Date d'inscription : 02/11/2008
| Sujet: Re: 10 mai, journée de l'esclavage 13/5/2009, 21:06 | |
| - EddieCochran a écrit:
- Le délit de grande boisson est franchi par le séditieux Jam qui a écrit:
- la même époque en france, il y avait le sevrage qui n'avait que très peu de différences avec l'esclavage
(Des paroles soûlantes pour les descendants d'esclaves). Si j'en crois le nombre de silhouettes noires qui décorent in memoriam accidentis les routes d'Auvergne m'est avis que le sevrage n'a pas encore été aboli dans les faits en France du XXI° s. et qu'il tarde même à prendre de la bouteille...
Opposer servage et esclavage est une commodité - que Maître Taubira se garde de saisir - à l'usage du bon peuple avide d'inculture et friand de poncifs bien récurés comme neufs. Me Taubira l'écrit, l'esclave était réifié - càd réduit à l'état juridique de la chose comme un bien meuble ou un cheptel, alors que le serf avait la personnalité juridique et était lié à un fief par un contrat et non pas à un seigneur (même si la règle en France était en théorie pas de titre - de noblesse - sans terre, pas de terre sans titre). L'esclave était privé de droits, le serf était titulaire de droits dont celui de se libérer du contrat le liant à un fief.
Dans les faits le servage façon image d'Epinal est tombé en désuétude après la guerre de Cent Ans. Sa mort juridique officielle fut l'abolition de tous les privilèges de l'Ancien Régime la nuit du 4 Août 1789.
Je note qu'il n'y a pas que les seigneurs qui pondent des œuvres visant à maintenir le peuple dans l'ignorance, mais pour celles d'un certain autre je prends grand plaisir à leur ébouriffante et délicieuse lecture. " ... le servage façon image d'Epinal est tombé en désuétude après la guerre de Cent Ans ..." c'est exactement ce que je disais : "ça existait mais on le faisait pas" mais ce que je disais aussi c'est qu'il s'agit de l'histoire "officielle" propagée par ceux qui veulent défendre une certaine idée de l'ancien régime humaniste en réalité, comme tu le soulignes, l'abolition des privilèges (qui n'a pas duré bien longtemps) a été décidée en 1789 c'est donc bien que ces privilèges existaient maintenant, si les serfs n'existaient pas, à quoi pouvaient bien servir ces privilèges?? à rien... mais dans ce cas, pourquoi les abolir? j'ai bien compris le servage n'existait pas donc il n'y avait pas de seigneurs etc... tssss qu'est-ce qu'il faut pas entendre! ça me fait penser à cette histoire qui s'est passée en 1936 pour les premiers congés payés les serfs eurent donc le droit de partir de chez eux pour la première fois de l'histoire de france (en dehors du service militaire et des guerres, bien sûr ... les marins n'étant pas considérés comme serfs) ben la plus grande peur des seigneurs (aussi appelé "patronat") c'était que les ouvriers ne reviennent pas travailler dans ces conditions et refusent de retourner vivre dans les cabanes qui leur étaient si généreusement octroyées ils avaient peur que de donner un peu de liberté à la plèbe ne leur permettre de voir un peu plus loin que leur horizon citadin, peur que ces fugues adolescentes ne les rende "libres" ou "rebelles" peur qu'il découvrent la vérité de leur situation ben non ils se sont aperçus de rien et en bons élèves, ils sont retournés à l'usine fiers de faire partie du glorieux empire français qui sait si bien traiter son peuple (je repense à michel serault dans je sais plus quel film qui fait des vocalises sur "j'aime le peuple") | |
| | | jam
Nombre de messages : 1404 Age : 69 Localisation : saint-nectaire land Date d'inscription : 02/11/2008
| Sujet: Re: 10 mai, journée de l'esclavage 13/5/2009, 21:09 | |
| - Gaïa a écrit:
- Moi je veux bien un esclave ! hihi !!!
c'est quoi tes conditions? | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 12- 14/5/2009, 08:49 | |
| LP est cindé en deux groupes pendus aux lèvres de Gaïa : les représentants du sexe fort prêts à tout accepter pour Gaïa, celles du beau sexe disposées à toutes les enchères pour Jam... | |
| | | jam
Nombre de messages : 1404 Age : 69 Localisation : saint-nectaire land Date d'inscription : 02/11/2008
| Sujet: Re: 10 mai, journée de l'esclavage 15/5/2009, 18:53 | |
| - Biloulou a écrit:
- LP est cindé en deux groupes pendus aux lèvres de Gaïa : les représentants du sexe fort prêts à tout accepter pour Gaïa, celles du beau sexe disposées à toutes les enchères pour Jam...
l'avatar y est pour beaucoup | |
| | | emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
| Sujet: Re: 10 mai, journée de l'esclavage 16/11/2010, 16:38 | |
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| | | emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
| Sujet: Re: 10 mai, journée de l'esclavage 20/12/2010, 13:33 | |
| Mauritanie: 6 anti-esclavagiste écroués http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/20/97001-20101220FILWWW00330-mauritanie-6-anti-esclavagiste-ecroues.php Six militants mauritaniens d'une organisation anti-esclavagiste en Mauritanie ont été inculpés et écroués pour "agression contre les forces de l'ordre" après une manifestation pour dénoncer deux cas d'esclavage. Ces membres de l'ONG Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (Ira) sont poursuivis, selon la même source, pour "rassemblement non autorisé, agression contre les forces de l'ordre et direction d'une association non reconnue". Ces militants, dont le dirigeant de l'Ira, Biram Ould Dah Ould Abeid, avaient été arrêtés le 13 décembre à la suite d'une manifestation dénonçant des pratiques présumées esclavagistes contre deux filles, âgées de 10 et 14 ans. Un porte-parole de l'ONG, Oubeid Ould Imigine, a annoncé que les militants avaient organisé hier un sit-in devant le Parlement pour exiger la libération "immédiate et sans condition" des militants en détention. | |
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