Le week-end dernier, ma blonde et moi avons invité des amis à notre maison de campagne.
Il y avait cinq adultes et cinq enfants.
Chacun dans sa chaloupe
Au cours de la soirée, trois quarts d'heure après le dessert, je suis allé dans la chambre de mon fils située à côté de la salle à manger pour voir ce que faisaient les petits.
Ils pitonnaient tous sur un gizmo, chacun dans son coin.
IPad, IPod, IPhone, DS: ils avaient tous un gadget électronique dans les mains, et étaient tous enfermés dans leur bulle.
Réunis dans le même lieu, mais côte à côte.
En les regardant, ça m'a frappé comme un bâton de baseball: voici l'image de la société occidentale moderne, la métaphore parfaite de notre époque.
La coexistence a remplacé le vivre-ensemble.
Au lieu d'être rassemblés sur le même paquebot, nous voguons chacun dans notre chaloupe.
«La société est une association d'êtres indépendants les uns des autres et réunis par un libre consentement», affirmaient les philosophes des Lumières. Trois cents ans plus tard, c'est plus vrai que jamais.
Les liens qui nous unissent n'ont jamais été aussi fragiles, aussi ténus.
L'auberge espagnole
Tenez, j'ai un ami qui a un bureau sur le Plateau. Sa secrétaire est russe. Chaque fois que je vais lui rendre visite, la dame écoute des animateurs russes commenter en russe ce qui se passe en Russie. Nous sommes ici, elle est là-bas.
Idem pour certains chauffeurs de taxi haïtiens, qui sont branchés à longueur de journée sur la radio haïtienne et qui écoutent des animateurs d'origine haïtienne commenter l'actualité d'Haïti en créole.
Récemment, dans la revue française Causeur, le philosophe Alain Finkielkraut (qui signe un essai magistral sur le vivre-ensemble) dit qu'il y a un an, il est allé visiter l'école où il a appris à lire.
«Ce pèlerinage a été très instructif, écrit-il. Sur une grande mappemonde, chaque élève avait écrit le nom de son pays d'origine. Je suis fier de venir de...
«J'ai été très frappé. Mes parents sont nés en Pologne, nous avons bénéficié d'une naturalisation lorsque j'avais un an. Jamais l'école ne m'a fait honte de mes origines. Jamais non plus elle ne m'a invité à m'en prévaloir. L'origine était hors sujet.
«Mais c'était une autre époque. Maintenant, la société doit être a-culturelle et la nation a-nationale pour permettre aux diverses identités qui la composent de s'épanouir sans entrave.
«Aujourd'hui, toutes les identités sont bienvenues en France, sauf l'identité française...».
Bref, nous n'habitons plus une patrie, mais une auberge espagnole.
Chacun sa niche
De toutes les crises qui frappent l'Occident, dit Finkielkraut dans son texte, la plus inquiétante et la plus difficile à dénouer est celle du vivre-ensemble.
Nous ne vivons plus ensemble, nous vivons côte à côte. La société ressemble au nouveau paysage audiovisuel: la télé généraliste a cédé la place à une kyrielle de canaux spécialisés.
On ne se regroupe plus dans le salon, on se divise, on se sépare, chacun dans sa chambre devant sa télé.
On ne met plus l'épaule à la roue, mais à SA roue. Comment intéresser les gens à participer à des projets collectifs quand le concept même de collectivité n'existe plus?
Richard Martineau
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C'est pourquoi je crois que justement ce projet de collectivité doit être '' Un pays une langue officielle''
Maintenant reste a savoir qui sera le plus valeureux guerrier entre le PQ et le CAQ (les PLQ je les emmerdes royalement)
PQ (Parti québécois) Pauline Marois
CAQ (Coalition Avenir Québec) François Legault (nouveau parti 2011)
PLQ (parti libéral du Québec) Jean Charest actuellement au pouvoir. La septième bête après le crapaud