L'école, là ou tout doit commencer

Sujet: L'école, là ou tout doit commencer 2/3/2012, 16:13

Dans Bonjour madame, merci monsieur, un essai sur la politesse et le savoir-vivre, Cécile Ernst, enseignante dans un lycée de Versailles, trace un lien entre la « culture de l’incivilité » dans laquelle nous baignons et le culte de l’égalité à tout prix.

Aujourd’hui, dit-elle, la hiérarchie est perçue comme une forme d’inégalité et le respect des codes est considéré comme une soumission aveugle à l’autorité.

Tout le monde est égal, donc tout le monde s’envoie promener et personne ne doit rien à quiconque.

Pour l’intellectuel français Renaud Camus, nous traversons une période de « décivilisation » générale : déculturation des élites, impolitesse croissante, irrespect, impertinence, insolence…

Comment lutter contre cette tendance ? Tout simplement en réhabilitant la notion d’autorité à l’école.

« L'école, dit-il, n'est pas le lieu du naturel. Elle est le site de la rencontre avec la forme. On n'y vient pas comme on est, on accepte de se soumettre à la règle. La politesse, la délicatesse et la gentillesse y sont chez elles, tandis que le relâchement du costume et la trivialité du langage n'y ont pas leur place, ni la violence ou la familiarité. »

« De plus, il faut rappeler que l’élève n’est pas l’égal du maître. Les maîtres devraient être aimés pour leur compétence, non pour leur complaisance… »

Rétrograde, cette vision de l’éducation ? Je dirais plutôt : nécessaire. Et urgente.

Nombre de messages : 17713 Date d'inscription : 18/05/2009

Sujet: Re: L'école, là ou tout doit commencer 2/3/2012, 16:45

Ungern a écrit:

L'école, là ou tout doit commencer 4493810

Sujet: Re: L'école, là ou tout doit commencer 2/3/2012, 16:57

Tragiquement vrai... Neutral

Sujet: Re: L'école, là ou tout doit commencer 2/3/2012, 18:19

Vous croyez que c'est grave docteur?

- Et bien vous souffrez de ce qu'on pourrait appeler ''une autorité anémique''.

Ça se soigne?

- Bien sûr, c'est une maladie bénigne (généralisée en occident)
Il suffit de quelques trans-visions de l'éducation et vous survivrez.

On en revient à la question du rôle de l’école. Toujours l’école ! Que cette idée surgisse au moment où elle s’est transformée en garderie perpétuelle n’est pas anodin. Elle s’est convertie à la pédagogie festive. Elle convainc le jeune de son génie, elle cultive sa créativité à tout prix.

Mais l’école ne transmet plus aucun savoir. Ni l’histoire, ni la philosophie, ni la littérature, ni la géographie. Pire, elle laisse croire que tout cela n’est qu’un par cœur ennuyant. L’arrogance d’une certaine jeunesse prompte à défiler derrière un slogan n’est peut-être pas étrangère à son ignorance.

Et ce savoir absent, la jeunesse n’a même pas commencé à le compenser par l’expérience de la vie. L’expérience n’encroûte pas nécessairement. Elle civilise. Elle modère. Évidemment, elle peut ronger les idéaux. Mais ce n’est pas fatal.

L’entrée dans le monde adulte, c’est le passage de l’âge des droits à celui des devoirs. Enfant, la société s’occupait de nous. Adulte, on doit s’occuper d’elle.

Qu’on me comprenne bien. Je n’ai rien contre la jeunesse et son élan généreux. Et ses défauts sont ceux que la société lui a inculqués. Mais on ne lui rend pas service en lui distribuant la citoyenneté comme un jujube.

Si nous voulons vraiment la préparer à la démocratie, il vaudrait mieux l’éduquer sérieusement.

C’est moins sexy. Mais c’est la seule posture responsable pour éviter le discours terriblement désuet de boomers racoleurs qui n’en finissent pas de courir après leur jeunesse sans voir qu’ils vieillissent mal.

Mathieu Bock Côté

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