> C'est l'Anglais
George Fox, fils d'un modeste tisserand du Leicestershire, qui fonda la secte des Quakers, ou de son vrai nom, la Société des Amis au XVIIe siècle.
Fox commença à prêcher en 1647, en pleine révolution anglaise. Comme bien d'autres sectes religieuses de cette époque, il voulait revenir au christianisme des origines, tel qu'il est enseigné dans les Evangiles. Mais lui, il alla beaucoup plus loin que ses contemporains. Les Amis n'avaient ni temples, ni prêtres, ni cérémonies et lorsqu'ils se réunissaient, c'était souvent dans une grange où ils demeuraient silencieux, attendant que le Saint Esprit vint inspirer l'un d'entre eux. Secoué par une sorte de transe (d'où leur nom : Quaker = "trembleur"), l'inspiré priait alors à voix haute, ou prêchait, ou chantait un hymne approprié aux circonstances.
Une égalité absolue était de règle entre les Amis, même entre hommes et femmes, ce qui n'était pas courant à cette époque, mais, disaient-ils, tous sont égaux devant Dieu. Les Quakers mirent leurs idées en application, en s'efforçant, très tôt, de faire abolir l'esclavage dans les colonies anglaises.
Bien évidemment, les Quakers furent rapidement persécutés en raison de leurs idées très avancées pour cette époque.
Non seulement on les accusait d'être de mauvais chrétiens, mais, en plus, on leur reprochait d'être des sujets rebelles et peu commodes. En effet, ils étaient pacifistes et refusaient de faire la guerre, d'obéir à une autorité quelle qu'elle fut et de prêter serment. Or, il fallait promettre sous serment d'être fidèle au Roi ou de dire la vérité dans les tribunaux.
Bon nombre de Quakers furent emprisonnés, près de 500 des leurs moururent d'ailleurs en prison. Mais ils ne cherchèrent pas à se cacher pour autant : leurs réunions étaient toujours publiques, et ils ne prenaient jamais les armes, même pour se défendre. Ils prônaient la résistance passive, longue, mais obstinée. Et ils finirent par avoir raison de l'intolérance des autorités anglaises.
On leur permit alors d'émigrer en Amérique où ils fondèrent la Pennsylvanie, une colonie fondée en 1681 par un des leurs,
William Penn.
L'Acte de Tolérance, édicté en 1689, les mit définitivement à l'abri des persécutions.