Tout s'explique s'agissant de l'état de Miss Mab qui s'est beaucoup envoyée en l'air : de longs voyages spatiaux accélérent le développement de la maladie d’Alzheimer !
Les longs périples dans l'espace, comme un voyage vers Mars, exposeraient les astronautes à des radiations qui accélèrent le développement de la maladie d'Alzheimer, c'est ce que montrent des expériences sur des souris en laboratoire, selon une recherche publiée lundi 31 décembre aux Etats-Unis.
"Les risques pour la santé d'une exposition aux radiations dans l'espace, tels que des cancers, sont connus depuis longtemps", relève le Dr Kerry O'Banion, professeur de neurobiologie au centre médical de l'université de Rochester (New York), principal auteur de ces travaux parus dans la revue scientifique PLOS ONE. "Mais cette dernière étude montre pour la première fois qu'être exposé à des niveaux de radiations équivalents à une mission vers Mars produirait des effets cognitifs néfastes et accéléreraient des changements dans le cerveau liés à la maladie d'Alzheimer", ajoute ce chercheur.
Sur Terre ou en orbite terrestre basse, le champ magnétique de la planète protège contre un bombardement constant de particules radioactives venant de l'espace. Mais pour des séjours prolongés dans l'espace profond il existe actuellement peu de moyens de se protéger, un danger qui préoccupe la NASA, qui envisage d'envoyer des astronautes vers un astéroïde en 2021 et une mission habitée sur Mars vers 2035. Le voyage aller-retour vers la planète rouge pourrait prendre jusqu'à trois ans.
Au cours des vingt-cinq dernières années, la NASA a mené des recherches afin de déterminer les dangers potentiels pour la santé des voyages spatiaux et mettre au point des protections ou tout simplement savoir si de tels périples justifiaient les risques encourus par les astronautes. Ces chercheurs, qui ont travaillé sur ce projet de la NASA pendant huit ans, ont surtout étudié l'impact d'une forme de radiation de particules de grande masse et de haute énergie propulsées à très grande vitesse dans l'espace par la puissance des explosions stellaires.
Ces particules peuvent pénétrer dans les parois protectrices des engins spatiaux, ce qui pose un problème difficile d'ingéniérie pour protéger efficacement les astronautes, note le Dr O'Banion. Les auteurs de l'étude ont reproduit dans un accélérateur de particules du laboratoire national de Brookhaven (New York) ces radiations cosmiques et ont soumis des souris à des niveaux comparables à ceux qui affecteraient des astronautes durant une mission sur Mars.
Les souris exposées aux radiations ont le plus souvent échoué aux tests de mémoire, ce qui laisse penser qu'elles souffraient de dégénérescence neurologique qui affecte normalement des animaux plus vieux. Le cerveau de ces rongeurs montrait également des signes d'altération vasculaire et une accumulation plus importante que la normale de bêta amyloïde, une protéine qui en s'accumulant, forme des plaques étouffant les neurones, une des principales caractéristiques de la maladie d'Alzheimer.