Jacques TURGOT - physiocratisme & libéralisme

> "Toutes ces maîtrises et toutes ces jurandes ont été inventées, écrit Voltaire, pour tirer de l'argent des pauvres ouvriers, pour enrichir les traitants et pour écraser la nation."

Le 6 février 1776, Turgot fait adopter l'abolition du système corporatif, mais sa chute, le 12 mai, en arrête l'application.

Prônant le libéralisme économique pour stimuler l'agriculture, l'industrie et le commerce, Turgot avait déjà aboli en 1774 les droits et taxes sur la circulation des grains. Il s'agissait, pour l'époque, d'une réforme très importante. En effet, la politique traditionnellement suivie depuis Colbert consistait, en réglementant le prix du blé, à comprimer dans ce prix la part de salaire qu'y représentait la main-d'oeuvre. Avec Turgot, la libre-circulation des grains laisse place à une revalorisation du travail - ici agricole, mais ailleurs ouvrier (dans les manufactures).

Toujours pour favoriser le développement d'une agriculture moderne, il met en route les premières réformes qui allaient permettre de réduire les terrains communaux improductifs, l'assolement forcé et le droit de pâture, grâce auquel on laissait paître le bétail sur tous les terrains moissonnés.

Il fallut attendre la Révolution de 1789 pour que soit supprimé le paiement d'un droit d'entrée sur les marchandises aux barrières de Paris, soit près de 25 ans après les réformes de Turgot. Un "premier May" fut, pour la circonstance, donné par l'Assemblée nationale à la barrière des Champs-Elysées, consacrant la joie populaire.

Deux années au pouvoir ne suffisent pas pour se faire un nom dans l'histoire. Toutefois, celui de Turgot nous est resté comme un précurseur de l'économie moderne, favorable à la liberté du marché, à l'initiative individuelle.

Un "Adam Smith" à la française.