La peinture hollandaise

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Quand Franz Hals peint, en 1627, ce "Banquet des Officiers du Corps de Saint-Adrien", Haarlem est depuis plus d'un siècle un centre pictural réputé.

Un musée qui aujourd'hui porte son nom a été aménagé dans l'ancien hospice des vieillards, où il a fini ses jours. Son importante série de "tableaux collectifs" est supérieure à celles qui abondent dans toutes les grandes collections néerlandaises.

Hals semble avoir ici obéi à quelque géométrie imprécise: deux groupes égaux occupent chacun la moitié de l'espace et forment deux diagonales qui se coupent au point central sur le verre et le pot d'étain que l'hôte tient en main.

Pieter de Hooch est un autre de ces artisans de la peinture dite "de genre" où excellent les peintres hollandais. Qu'a t-il voulu nous montrer avec ces "Joueurs de Cartes" (1658) exposés au Musée du Louvre ?



Plus qu'une simple partie de cartes, quelque tour malicieux par lequel une jeune femme défie un jeune homme. Mais le décor, fait de belles matières, l'architecture de la haute cheminée, tout ce qui exprime la quiétude intérieure (élément fondamental de l'âme hollandaise), ont autant de présence que les personnages et l'on en oublierait presque ce couple qui, dans l'espace de la fenêtre, est en train de s'adonner à quelques plaisirs licencieux.

L'aviez-vous remarqué de prime abord ?


Dans un pays où la Réforme a décroché et mis au rancart les tableaux d'église, Rembrandt réintroduit, par les seuls usages du jaune, de l'ocre, du marron et du blanc, le rayonnement de la peinture sacrée.



Attentif à l'aventure spirituelle du peuple juif, à qui les grandes cités marchandes néerlandaises ont fourni refuge et source de prospérités nouvelles au moment où dans quasiment toute l'Europe ils sont chassés de partout, Rembrandt se veut le peintre des âmes aussi bien que des corps.

Dans le même esprit, Jan Vermeer de Delft (mon préféré), alliant rigueur, réalisme et poésie, a peint, il est vrai, une œuvre peu abondante mais qui lui donne cependant l'une des toutes premières places dans la peinture hollandaise.

Sa "Jeune fille au turban", que l'on peut admirer au musée Mauristhuis de La Haye), peinte vers 1660, l'apparente tout autant aux plus grands primitifs italiens qu'aux meilleurs romantiques français, tels Delacroix qui saura s'en inspirer pour sa "Jeune fille au cimetière".



Ne dirait-on pas une sorte de madone "laïque", ce regard qui semble vous interroger, vous scruter, peut-être vous défier. Tout l'esprit de la Réforme hollandaise est contenu dans ce regard.

N'oublions pas à cette époque où la plupart des pays d'Europe ont encore un roi, les Provinces-Unies sont de loin une république très prospère économiquement et qui jouit déjà d'un grand esprit de liberté.

j'ai entendu dire que la fille au turban ça serait pas de vermeer

Il se peut, effectivement, que Vermeer ne soit pas l'auteur de tous ses tableaux.

Comme bon nombre de grands peintres, ils avaient des ateliers et faisaient travailler leurs élèves. Mais cela n'empêche pas que le Maître apportait son coup de pinceau pour les finitions.

je comprends qu'on peut avoir des tableaux de grandes écoles qui sont pas du maître
mais dans le cas de vermeer qui doit avoir une vingtaine de tableaux connus à son actif, si un petit malin arrive à en faire passer un faux, il fait un gros coup