La Patrie et idées dérivées – Discussion libre .
Qu’est ce que « La Patrie » ? Question intéressante, surtout au moment où tout un chacun se rend intuitivement compte que cette notion, d’une façon ou d’une autre tend à disparaitre sans que pour autant il soit possible d’en définir les contours .
Reprenons les versions les plus courantes .
La première version qui nous vient à l’esprit est « La Terre de nos pères » . Fort bien . L’avantage de cette définition est qu’elle est fort claire . L’inconvénient de cette définition est qu’elle ne répond absolument en rien à l’analyse actuelle, où ¼ de la population de notre pays est d’origine étrangère .
Même le concept de « terre » est flou : de quelles terres s’agit-il ? De la Terre actuellement reconnue comme faisant partie de la Belgique me direz-vous . … Cela semble tomber sous le sens . Mais encore une fois cela ne résiste pas à l’analyse … Pourquoi faudrait-il faire preuve d’un amour immodéré pour cette terre et pas pour d’autres , Pourquoi pas pour la Rive droite de l’Escaut par Exemple qui aurait du nous revenir en 1830 ?
Sans rentrer dans le labyrinthe des frontières héritées de l’Histoire (: la Flandre Française, le Grand Duché de Luxembourg, les Cantons Rédimés, etc…),on voit bien que cette définition ne « tient pas » .
Une autre définition s’impose donc .
La version suivante est encore plus floue : le Bien Collectif que tout Belge estime faisant partie intégrante de son territoire légitime sous peine de perdre son « honneur » .
Cette définition est encore plus oiseuse que la précédente ,en particulier qu’entend-on exactement par « Territoire Légitime » au moment où le pays est à deux doigts de voler en éclats ?
Et je n’aborde même pas le point suivant « perdre son honneur » ; c’est non seulement une notion personnelle et très relative ,mais pire encore l’actualité nous montre chaque jour qu’il est fort possible de vivre et même de prospérer sans aucun honneur .
Encore une fois ,il faut trouver « autre chose ».
De fils en aiguilles, on quitte le lyrisme pour le matérialisme le plus pur : les sous ,le travail et la pension. Jusqu’il y a peu en effet le pays était la structure de référence qui nous garantissait notre pension . Mais c’est de moins en moins le cas, et si les choses continuent à évoluer comme prévisible, ça ne sera bientôt plus du tout le cas !..
De plus, la « pension » si on y réfléchit ce sont des « dettes » ,et nous serions donc unis par « des dettes » comme un vieux couple qui n’achève pas de mourir ?
Ca au moins, c’est « clair » pas très encourageant, pas très enthousiasmant mais « clair » .
Mais si on poursuit le raisonnement si le pays c’est la pension, alors si il n’y a plus de pension, il n’y a plus de pays …. En outre peut-on légitimement envoyer nos enfants sur base de la défense de nos pensions futures ? En outre, vu la modicité de celles-ci, cela en ferait des mercenaires au rabais …
Ce n’est certainement pas avec cette notion que le lendemain d’un massacre on couvrira le pays de monuments aux morts sensés exorciser la culpabilité collective d’hier tout en justifiant à l’avance une nouvelle …
Mais je vois au loin s’esquisser l’ébauche d’une évocation du dernier carré de la garde : un espace de vie et de traditions sous tendus d’un consensus commun concernant les lois et les institutions .
Fort bien… Mais qui est encore d’accord avec « nos lois et nos institutions » ? Qui est encore d’accord avec ce que le pays est devenu ? Qui est encore d’accord avec ce pays divisé en 2 en 3 ou en 4 suivant la grille de lecture ? Qui est encore d’accord avec ces institutions que même un Kafka en plein délirium n’aurait pas pu imaginer ? Qui est encore d’accord avec ces lois faites au grés des circonstances et sous la pression de l’émotion de l’actualité sans en prévoir les conséquences à long terme ? Des lois qui sont faites pour les petits mais pas pour les grands . ?
Même le substratum « matériel » du pays est en train de disparaitre sous nos pieds ; les routes ne sont plus que des ornières parsemées de nids de poule, le rail est à bout de souffle, l’enseignement, la justice et la magistrature sont en faillite, les banques ont été cambriolées par leur Conseil d’Administration, les caisses de l’Etat ont été pillées par les politiciens, leurs sponsors et leurs complices, même les pompiers commencent à manquer de matériel de première nécessité !!!
La loi »Onkelinckx » nous a confisqué nos armes… C’était sans doute « prudent » …
Enfin … je me dis que la Saint Barthélemy aurait tout aussi bien pu avoir lieu sans armes à feu … Et puis « même »… compte tenu de la gravité et de l’étendue du problème,il faut bien admettre que la « solution individuelle » au Colt 45 ou au 7.62 à lunette n’a aucun sens …
Certains ont encore un petit espoir dans la « solution de masse » … le nitrate fioul … même au prix actuel du fioul …Dieu saura reconnaitre les siens dit-on … Bien que je craigne fort que dans la situation actuelle il ne puisse reconnaitre grand monde … Même « avant l’explosion » …
Tout cela est donc fort théorique ,une fois de plus .
Pour ma part, il n’y a plus d’espoirs, mais uniquement des illusions ….
« L’illusion est la seule réalité du monde » disait Mussolini, et quand on y pense …. Il n’était pas plus ridicule avec ses rodomontades, ses tics et ses chapeaux à floches, que bien d’autres que nous connaissons tous, que nous voyons tous les jours sur nos écrans, et qui « s’y croient » …
Toute la boutique serait donc un gigantesque théâtre, et la pièce serait non seulement totalement improvisée , mais en plus jouée par des acteurs « de rencontre » ?
Ca me semble effectivement fort « crédible » .
Les conclusions que l’on peut en tirer sont toutes fois « effrayantes »…