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| Le Monde selon Nico | |
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OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Le Monde selon Nico 18/6/2009, 19:04 | |
| - Citation :
Il s'efforce de gommer certaines aspérités de sa personnalité. Il tente d'apprivoiser le temps. Il découvre des horizons culturels inattendus. Nicolas Sarkozy a décidé de se réformer lui-même.
Pour le chef de l'Etat, le moment est en effet venu de se montrer sous un autre jour. Et de créer ainsi un nouveau lien avec les Français. Un travail de longue haleine, qui permet au président de la République de préparer, malgré les difficultés engendrées par la crise financière, l'élection de 2012.
C'est ce qui s'appelle se sculpter une autre silhouette, et même se forger un nouveau personnage. Nicolas Sarkozy n'est plus seulement un président qui pratique le jogging: il fait aussi de la musculation. Nicolas Sarkozy n'est plus un président qui se jette sur les chocolats: il surveille sa ligne.
Nicolas Sarkozy n'est plus seulement un président qui compte les militants de son parti comme autant d'affidés, même s'il a lui-même réclamé le lancement d'une campagne d'adhésions: il veut cultiver son lien direct avec les Français.
Dorénavant, il se présente sans lunettes de soleil lors des cérémonies officielles ; il prend désormais l'avion de ligne pour ses week-ends au cap Nègre ; il veut afficher son calme en public... même si ses réactions, en privé, restent « présidentiellement incorrectes" : en février, devant un visiteur interloqué, il gratifie d'un bras d'honneur la Commission de Bruxelles après ses réserves sur le plan automobile français.
Lever le pied en voyage
S'il ne supporte toujours pas d'attendre, son épouse l'invite à donner un peu de temps au temps. Au second jour de la visite d'Etat en Espagne, en avril, la femme du président s'était plainte du rythme du déplacement. Le cortège avait roulé à 130 kilomètres à l'heure et elle détestait cela. Pourquoi la délégation n'avait-elle pas quitté l'hôtel plus tôt ? Et puis le programme était trop chargé... L'Elysée étudie un rythme allégé pour les prochains voyages, avec, si possible, une seule allocution par jour et des étapes moins expéditives.
Polir son image
Avoir ainsi intériorisé la fonction ne suffit toutefois pas à échapper aux contraintes du réel. Jusqu'à présent, c'est pour définir sa vision de la France que Nicolas Sarkozy a le plus peiné. Il n'a pas renoncé à sa "politique de civilisation" - "J'en avais parlé trop tôt", a-t-il répété récemment à des parlementaires - et cherche à se transformer en régulateur, voire en fondateur d'un système économique. "La crise nous rend de nouveau libres d'imaginer, déclarait-il, le 15 juin, à Genève. C'est le moment d'aller le plus loin possible." Vaste programme... "Il est dans l'action-réaction, souligne l'un de ses fidèles. Cela peut donner l'impression qu'il part dans tous les sens, d'où les difficultés à trouver la cohérence. Mais il ne la recherche pas. Il agit en homme de chantiers, il a la science pour les scénariser."
Ce n'est pas un hasard si, lors de l'importante séquence politique qui commence avec la réunion du Congrès et se poursuivra avec le remaniement, le chef de l'Etat mettra en scène sa tentative de réconciliation avec deux publics qui lui sont hostiles. Il s'adressera aux Antillais, les 25 et 26 juin, à l'occasion d'un hommage républicain aux "dissidents" de la Seconde Guerre mondiale, puis à Aimé Césaire. A la rentrée, il multipliera les initiatives en faveur des jeunes.
Polir son image et lui redonner du lustre: le 13 juillet, France 5 diffusera un numéro spécial de la série A visage découvert, dirigée par Christian Malar. Il sera consacré à Nicolas Sarkozy et à ses deux années de politique internationale. Une dizaine de dirigeants étrangers ont accepté de témoigner, parmi lesquels Angela Merkel, Gordon Brown, Shimon Peres, Hosni Moubarak, Lula da Silva et Bachar el-Assad. L'opération reconquête n'a pas de frontières .
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/la-metamorphose-du-president-sarkozy_768264.html?p=2 | |
| | | Aérienne
Nombre de messages : 162 Localisation : Nagigia Island / Fiji Date d'inscription : 06/11/2008
| | | | OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Le Monde selon Nico 22/6/2009, 18:27 | |
| - Citation :
'Je suis venu vous dire les conséquences que je tire de la crise', a expliqué Nicolas Sarkozy devant les parlementaires réunis en Congrès à Versailles, lundi 22 juin.Ainsi, le chef de l'État a jugé que 'le temps est venu que s'établisse entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif des relations apaisées', et affirmé sa 'gravité' et son 'humilité', alors que 'la crise n'est pas finie', avant de reprendre le discours social qu'il a récemment fait sien.
Il entend 'protéger nos concitoyens les plus fragiles', car 'l'exclusion, c'est sans doute ce que la crise peut générer de plus grave'.
'Rien ne sera plus jamais comme avant', il faut 'une remise en cause profonde', car 'la crise annonce un monde où la demande de protection sera plus forte', où 'le message de la France sera mieux entendu', et elle crée 'des circonstances favorables pour mettre l'économie au service de l'homme et non l'inverse'.
Intégration. Nicolas Sarkozy a dressé un sombre tableau d'une France qui s'inquiète de l'avenir de ses enfants. 'Notre modèle d'intégration ne fonctionne plus'. Il ne 'veut pas rouvrir le débat sur le terme discrimination positive'. Aussi, il faudra et c'est 'une priorité' donner plus à ceux qui ont moins non, sur des critères ethniques, mais sur des critères sociaux. Il a notamment promis de 'parler', avec les représentants de l'outre-mer, 'des moyens juridiques et matériels pour l'égalité'.
Laïcité et voile. La laïcité 'n'est pas le rejet du sentiment religieux', et 'il 'ne faut pas se tromper de combat'. Mais le port de la burqa (voile intégral), qui doit faire l'objet, selon le député communiste André Gerin, d'une commission d'enquête parlementaire, est 'un problème de liberté, de dignité de la femme', selon le chef de l'Etat, et non 'un problème religieux'. 'C'est un signe d'asservissement, d'abaissement de la femme', a-t-il insisté, précisant qu'elle 'n'est pas la bienvenue sur le territoire de la République', et qu''il faut un débat', sans 'avoir peur de nos valeurs'.
Hadopi. 'Quand il n'y a pas de règles, ce n'est pas la liberté', a estimé le président, qui entend appliquer ce précepte au capitalisme, mais aussi à Internet : 'Il faut défendre le droit d'auteur, qui est l'avenir de la création. [...] C'est pourquoi j'irai jusqu'au bout', prévient-il dans une allusion à la loi Création et Internet, dite Hadopi, contre le téléchargement illégal, dont une partie a été invalidée par le Conseil constitutionnel.
Prisons. 'L'état de nos prisons est une honte pour notre République', a dénoncé Nicolas Sarkozy. Construire de nouveaux établissements pénitentiaires et des places dans les hôpitaux psychiatriques est 'une nécessité morale, un impératif pour le prochain gouvernement'.
Dépenses publiques, fiscalité, emprunt. 'Je ne ferai pas la politique de la rigueur car la politique de la rigueur a toujours échoué', a assuré Nicolas Sarkozy, réaffirmant son refus d'augmenter les impôts, et appelant à 'changer radicalement la façon de poser le problème' : il faut selon lui 'distinguer le mauvais déficit' bureaucratie, frais de fonctionnement du 'bon déficit', causé par les dépenses 'jouant un rôle d'amortisseur social' et celles qui financent l'avenir, justifiant un emprunt national. Il a aussi défendu la suppression de la taxe professionnelle pour lutter contre les délocalisations, y voyant 'l'occasion de repenser la fiscalité locale'. Et promis d''aller le plus loin possible sur la taxe carbone'. Mais 'pour la crédibilité de la parole publique', 'nous ne pouvons plus nous fixer des priorités et ne pas mettre les moyens nécessaires'. Aussi, après un remaniement du gouvernement, qu'il a annoncé pour mercredi, débutera une large consultation, durant trois mois, à laquelle seront associés le Parlement, les partenaires sociaux et les universités, pour fixer les 'priorités stratégiques'. Elles permettront de fixer le montant et les modalités de l'emprunt national, qui sera levé soit sur les marchés financiers soit auprès des Français.
Social, éducation. 'Le travail doit être justement rémunéré. [...] Tout licencié économique doit pouvoir garder son salaire et recevoir une formation pendant un an', et il faut 'réindustrialiser', car c'est 'mieux que de subventionner l'inactivité' et 'l'assistanat'. Il faut dans la même logique 'proposer une solution à tous ceux qui sortent du système scolaire à 16 ans sans rien', réformer les filières de l'éducation nationale pour qu'elle soient toutes 'd'excellence', 'poursuivre dans la voie de l'autonomie des universités', 'investir dans les campus et le logement étudiant', a encore dit Nicolas Sarkozy....
http://fr.news.yahoo.com/64/20090622/twl-sarkozy-veut-mettre-la-france-en-mou-acb1c83.html | |
| | | OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Le Monde selon Nico 23/6/2009, 00:14 | |
| - Citation :
"Ramener le déficit structurel à zéro"Le Président Nicolas Sarkozy a tracé les voies d'un "nouveau modèle de croissance" pour l'après-crise en promettant de parachever des "réformes courageuses" et en annonçant le lancement d'un emprunt d'Etat.
Le chef de l'État s'est employé à dépasser le clivage droite-gauche et a invoqué l'héritage du Conseil national de la Résistance et des Trente glorieuses pour appeler la classe politique, les partenaires sociaux et la société civile à inventer la France de demain, tout en avouant son incapacité à déterminer dans le temps la sortie de crise.
"Ce que je vous propose, c'est le mouvement. Ayons le courage de changer", a-t-il déclaré.
Dans cette seconde phase du quinquennat, le président a assigné au gouvernement, qui sera remanié mercredi, la mission prioritaire de ramener à zéro le déficit structurel - le "mauvais déficit" - et de consacrer l'intégralité des recettes de la croissance à la résorption du déficit dû à la crise.
Nicolas Sarkozy a de nouveau écarté pour remèdes l'augmentation des impôts et une politique de rigueur, qui ne dit toutefois pas son nom lorsque le chef de l'État appelle instamment à ne pas gaspiller un euro d'argent public.
De même, le gouvernement ne transigera pas non plus sur le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Face à l'urgence - le déficit public de la France dépassera les 7% du PIB en 2009 et 2010 -, le chef de l'État a assuré que le gouvernement irait "plus loin" dans la maîtrise des dépenses de santé et "jusqu'au bout" de la réforme de la carte administrative et de la refonte territoriale : "Nous ne nous déroberons pas devant la réduction du nombre des élus régionaux et départementaux."
Le Président a promis également de trancher la réforme des retraites à la mi-2010 après avoir examiné toutes les options, y compris le relèvement de l'âge de cessation d'activité, actuellement fixé à 60 ans en France.
http://fr.news.yahoo.com/4/20090622/tts-france-congres-sarkozy2-ca02f96.html | |
| | | OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Le Monde selon Nico 24/6/2009, 20:02 | |
| - Citation :
"Des idées et de l'audace"Une feuille de route en forme de serrage de boulons au lendemain de la nomination d'un gouvernement dont le chef de l'État a éliminé les poids morts, redistribué les postes clefs à des ministres de confiance et renforcé la composante UMP.
Ainsi, Nicolas Sarkozy a demandé à sa nouvelle équipe remaniée de montrer "audace réformatrice", solidarité et prudence dans l'expression publique.
"Il nous a aussi demandé d'être porteurs d'idées, de projets politiques, et donc d'être autonomes vis-à-vis de notre administration", a rapporté le nouveau ministre de l'Education, Luc Chatel.
Et aussi d'être très présents au Parlement et de travailler "très en amont" avec les parlementaires, tirant ainsi les leçons des couacs qui ont jalonné ces derniers mois les relations entre le gouvernement et la majorité présidentielle.
En matière d'ouverture, Nicolas Sarkozy a toutefois fait, cette fois, preuve d'une audace très limitée - une façon de réduire les risques de dérapage.
On attendait l'ex-socialiste Claude Allègre ou le radical de gauche Paul Giacobbi. C'est finalement le sénateur centriste Michel Mercier (MoDem), nommé à l'Aménagement du territoire, qui joue le rôle du ministre d'ouverture dans ce remaniement.
Quant à la nomination à la Culture de Frédéric Mitterrand, neveu du président socialiste défunt, elle relève plus de la captation de label politique que de l'ouverture.
La période qui s'ouvre et qui conduira aux élections régionales de 2010, n'en est pas moins lourde de dangers, des conséquences de la crise économique, qui continue à faire flamber le chômage et à creuser les déficits publics, au lancement de réformes potentiellement explosives.
Dans son discours devant le Parlement réuni en congrès à Versailles, Nicolas Sarkozy a énuméré lundi une litanie de réformes déjà engagées ou envisagées, qu'il a dit vouloir mener "jusqu'au bout".
C'est le cas du projet de loi Hadopi visant à lutter contre le piratage des oeuvres artistiques sur internet, censuré par le Conseil constitutionnel le 10 juin et repris sous forme d'un nouveau texte présenté mercredi en conseil des ministres - un projet défendu désormais par la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, et non plus par le ministre de la Culture.
C'est aussi le cas de la réforme des collectivités territoriales, qui promet de belles empoignades avec les députés et sénateurs, et celle des retraites, pour laquelle Nicolas Sarkozy a dit que tout devrait être mis sur la table, y compris l'âge de cessation d'activité et la durée de cotisation.
La mise en chantier de la réforme des retraites sera l'une des tâches de Xavier Darcos, que le chef de l'Etat a finalement choisi de nommer aux Affaires sociales à la place de Brice Hortefeux, dont le bilan à ce poste, qu'il n'occupait que depuis six mois, est plus que mitigé.
L'ancien ministre de l'Education laisse lui-même à son successeur, Luc Chatel, deux chantiers inachevés, la réforme du lycée et celle de la formation des enseignants, et la patate chaude de la suppression de 16.000 postes en 2010.
Pour le reste, les ministres sont invités à plancher au cours des trois prochains mois sur les "priorités nationales" qui seront financées par le grand emprunt que Nicolas Sarkozy a annoncé lundi à défaut de tracer plus précisément les "nouveaux horizons" promis la semaine dernière par l'Elysée.
http://fr.news.yahoo.com/4/20090624/tts-france-gouvernement-ca02f96.html | |
| | | OmbreBlanche
Nombre de messages : 11154 Age : 51 Localisation : Nord Franche-Comté (25) Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Le Monde selon Nico 1/7/2009, 19:29 | |
| - Citation :
"Nicolas Sarkozy reconnait avoir commis des erreurs"Deux ans après son élection, Nicolas Sarkozy affronte dans un environnement tourmenté la seconde partie de son quinquennat.
Crise, chômage, retraite, bouclier fiscal, ouverture, médias ou justice… Dans un entretien exclusif pour le Nouvel Observateur, il répond aux questions de Denis Olivennes et de Michel Labro.
Extraits.
N. O. – On se souvient encore de l’échange plutôt vif que vous aviez eu avec Laurent Joffrin, le patron de "Libération" – il vous reprochait d’avoir "instauré une forme de pouvoir personnel, voire de monarchie élective" –, lors de votre conférence de presse de janvier 2008...
N. Sarkozy. – Je ne l’aurais plus aujourd’hui. Pas seulement en raison de la considération que j’ai pour l’intéressé. Mais en raison de l’idée que je me fais de ma fonction. Est-ce de cela dont je suis le plus fier dans mon début de mandat ? Certainement pas.
N. O. – Tout récemment encore, à Bruxelles, vous avez éconduit un journaliste de l’AFP qui vous interrogeait sur les rebondissements dans l’enquête judiciaire sur l’attentat de Karachi.
N. Sarkozy. – Si ce journaliste m’avait demandé: "L’assassinat de nos compatriotes est-il lié à un différend franco-pakistanais à propos de commissions non payées ?", je lui aurais répondu que je n’en savais rien et qu’il fallait que la justice aille jusqu’au bout de la recherche de la vérité. Mais la question était : "Vous étiez ministre du Budget, vous souteniez Balladur dans la campagne présidentielle, il y a l’attentat de Karachi, est-ce que vous étiez dans le coup ?" Je fais de la politique depuis trente-cinq ans, je n’ai jamais été associé à un scandale quel qu’il soit, et pourtant on a enquêté sur moi sous tous les angles. Cela devrait vous rassurer d’avoir un président pointilleux sur les questions d’honnêteté. J’en ai connu d’autres qui disaient à la télévision: "Des écoutes ? Moi, jamais." Je ne suis pas capable d’une telle hypocrisie ! (...)
N. O. – Dans les deux premières années de votre mandat, vous n’avez donc commis aucune erreur ?
N. Sarkozy. – Certainement pas : j’ai commis des erreurs. Est-ce que tout ce qui m’est reproché l’est injustement ? Non. Il faut un temps pour entrer dans une fonction comme celle que j’occupe, pour comprendre comment cela marche, pour se hisser à la hauteur d’une charge qui est, croyez-moi, proprement inhumaine.
N. O. – La soirée du Fouquet’s, au soir de votre élection par exemple, c’est le péché originel du sarkozysme: le CAC 40, les patrons de presse amis, le show-biz !
N. Sarkozy. – Lorsque le général de Gaulle est revenu au pouvoir, en 1958, il avait organisé une conférence de presse dans un grand hôtel parisien, l’hôtel La Pérouse. Un de vos confrères a écrit: "Le général de Gaulle a reçu les journalistes dans cet hôtel où il a ses habitudes." Notons que le standing du La Pérouse ne faisait pas alors débat… Je n’avais pas mes habitudes au Fouquet’s. J’observe d’ailleurs que les critiques sur mes amis, ma vie…
N. O. – …Votre côté bling-bling !
N. Sarkozy. – Ces critiques avaient commencé bien avant le Fouquet’s. Cela correspondait à une époque de ma vie personnelle qui n’était pas facile et où j’avais à me battre sur plusieurs fronts. Je n’avais pas attaché à cette soirée une importance considérable. J’ai eu tort. En tout état de cause, à partir du moment où quelque chose n’est pas compris et fait polémique, c’est une erreur. Et si erreur il y a, ce n’est pas la peine de la recommencer (…)
N. O. – Lorsque vous vous attaquez à un humoriste comme Stéphane Guillon sur France-Inter parce qu’il prend pour cible DSK, Martine Aubry ou vous-même d’ailleurs, vous sortez de votre rôle.
N. Sarkozy. – Je ne m’attaque à personne même si je considère que traiter sur le service public Mme Aubry de "pot à tabac" n’est pas respectueux de la dignité des personnes.
N. O. – Mais c’est un humoriste qui dit cela.
N. Sarkozy. – Si M. Le Pen disait cela, je suis sûr que vous le dénonceriez.
N. O. – Le prince doit laisser le bouffon faire son métier.
N. Sarkozy. – Je le pense tellement que c’est ce qui m’avait conduit en pleine campagne présidentielle à soutenir "Charlie Hebdo" dans son procès à propos des caricatures du Prophète.
N. O. – Et ce Marseillais convoqué devant un tribunal pour avoir dit: "Sarkozy, je te vois", lors d’une intervention policière. Cette crispation autour de la protection de l’image du chef de l’Etat, c’est inquiétant pour les libertés.
N. Sarkozy. – Je suis désolé de cette affaire que j’ai apprise par la presse. C’est ridicule. J’en ai été choqué. Je n’ai porté plainte en aucune manière. Je ne comprends pas pourquoi cet homme a été poursuivi devant un tribunal de police. D’autres choses ont pu me blesser – et je n’ai pas réagi pour autant. Il y a des centaines de livres, d’articles dans lesquels je suis attaqué. Je n’ai jamais réagi, quoi que j’en pense. Je ferai ainsi tout au long de mon mandat. C’est le respect que je dois à ma fonction. Je ne peux pas réagir comme un simple citoyen, y compris au Salon de l’Agriculture !
N. O. – Contrairement à vos prédécesseurs, vous n’hésitez pas à saisir la justice. Vous vous êtes porté partie civile dans le dossier Clearstream, dont le procès se tiendra à la rentrée.
N. Sarkozy. – Pour Clearstream, je suis étonné qu’on s’en étonne. J’ai le droit de savoir et le devoir d’agir. Si on trouvait votre nom sur le fichier d’une banque luxembourgeoise, cela ne vous intéresserait pas de savoir comment on se retrouve dans une histoire comme celle-là ? Que la justice dise ce qu’il en est. Tranquillement, sereinement. Point.
N. O. – Et le fait que le parquet ait ordonné le renvoi de Dominique de Villepin ?
N. Sarkozy. – C’est la justice. Deux juges dont l’indépendance d’esprit est notoire ont instruit l’affaire. Ils ont demandé l’avis du parquet sur le renvoi de Dominique de Villepin. Le parquet pouvait dire non. Il a dit oui. Les juges pouvaient dire non. Ils ont dit oui. Laissons faire la justice pour que plus jamais des officines ne puissent salir en toute impunité. (…)
N. O. – Et le remaniement ? Fin de la diversité, pas de nouvelle ouverture, exit le secrétariat d’Etat aux Droits de l’Homme, vous rentrez dans le rang…
N. Sarkozy. – La diversité: regardez les choix que j’ai faits pour le ministère de l’Outre-Mer, ou pour le secrétariat d’Etat aux Aînés. Je continue dans la diversité parce que c’est mon devoir. J’ai beaucoup regretté que Rama Yade refuse la liste européenne car c’était très fort pour la diversité qu’une formation de droite la présente en Ile-de-France. Quel exemple pour la jeunesse ! C’est facile de faire avancer la diversité par les nominations gouvernementales. Mais l’élection au suffrage universel de cette jeune femme, cela aurait été magnifique comme signal. Je suis reconnaissant à Rachida Dati de l’avoir compris. La fin du secrétariat d’Etat aux Droits de l’Homme, ce n’est pas la fin des droits de l’homme, on l’a vu sur l’Iran où la France est à l’avant-garde. Bernard Kouchner a mis toute sa vie au service de cette juste cause. Quant à l’ouverture, Frédéric Mitterrand, la caractérise magnifiquement. J’avais trouvé son livre "la Mauvaise Vie" courageux et talentueux ; il a fait un étonnant travail à la Villa Medicis ; il a de l’enthousiasme. Ce n’est en rien la fin de l’ouverture. L’un des grands problèmes de la France, c’est le sectarisme. Ceux qui me reprochent l’ouverture, me proposent-ils de faire campagne sur la fermeture ? La France a besoin d’une équipe diverse. Regardez le travail formidable que fait Martin Hirsch : je n’ai pas envie d’arrêter cela. Le problème de l’opposition aujourd’hui c’est d’être à ce point fermée. Nous avons connu cela nous-mêmes. L’erreur qu’a commise la droite à l’époque du Pacs ! C’était ridicule et outrancier. On s’est trompé. J’en ai tiré des conséquences définitives. Jamais il ne faut se raidir. Jamais il ne faut se bunkériser, jamais il ne faut détester. (…)
N. O. – A la fin, à quoi vous jugerez que vous avez accompli la mission que vous vous êtes fixée ?
N. Sarkozy. – Je ne me regarde pas agir. J’agis. Je ne suis pas narcissique, je ne vais pas commenter ma propre action. C’est vous qui direz, librement, de manière critique, ce qu’il y a lieu d’en penser. J’ai un travail à faire. C’est mon devoir. J’ai pour moi-même et ceux qui travaillent à mes côtés une immense exigence, autour d’une obsession: moderniser notre pays. Faire en sorte que la France sorte plus grande et plus forte de la crise qu’elle n’y est entrée. Et je veux aussi que, quand je partirai, nous ne laissions rien à nos successeurs que nous n’aurions pu accomplir nous-mêmes.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/politique/20090701.OBS2703/nicolas_sarkozy__jai_commis_des_erreurs.html | |
| | | jam
Nombre de messages : 1404 Age : 69 Localisation : saint-nectaire land Date d'inscription : 02/11/2008
| Sujet: Re: Le Monde selon Nico 4/7/2009, 16:50 | |
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| Sujet: Re: Le Monde selon Nico | |
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| | | | Le Monde selon Nico | |
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