Marc et son machin

Citation :

Marc Machin, rattrapé par ses «pulsions» ?


Fait divers . L’ex-inculpé du pont de Neuilly en garde à vue.

Il y a des nouvelles que l’on n’a pas envie d’apprendre, et encore moins de relayer. Marc Machin, cet homme de 27 ans qui, selon toute vraisemblance, a été accusé à tort d’un meurtre commis en 2001 sous le pont de Neuilly, ce garçon devenu symbole de l’erreur judiciaire après sept ans de prison pour rien, a été placé en garde à vue, lundi, pour agression sexuelle. Il a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Sa victime, une femme de 35 ans, l’a formellement identifié.
«Pas vraiment suivi»,«pas du tout soigné» selon ses proches depuis sa sortie de prison, Marc aurait cédé à «une pulsion». Lorsque nous l’avions rencontré, en novembre 2008, il avait évoqué spontanément ses deux antécédents d’agression sexuelle, confiant sa «honte» et ses «regrets». Des faits pour lesquels il a été jugé et condamné, et qui remontent bien avant «l’affaire du pont de Neuilly». «Je ne veux plus que cela arrive, jamais», nous avait-il répété, évoquant ses «rêves» d’avenir : devenir soigneur de chevaux, «construire une famille»… Mais après un tourbillon médiatique, livre, magazines et plateaux télé, Marc Machin s’est retrouvé très seul. «Il a enchaîné quelques stages de palefrenier, raconte un de ses proches. Sans jamais aucun débouché.»
Voisins. A Libération, il répétait qu’il attendait «avec impatience» qu’on le déclare «officiellement innocent». Mais la justice a son propre tempo. Cela fait maintenant plus d’un an qu’un SDF, David Sagno, a avoué en détail «le meurtre du pont de Neuilly» pour lequel Marc Machin a été condamné à dix-huit ans de prison. Plus d’un an que l’ADN de David Sagno a été retrouvé sur le corps de la femme assassinée, Marie-Agnès Bedot. Mais la procédure de révision de la condamnation de Marc Machin s’apprête seulement à connaître sa première étape décisive, mercredi prochain. Saisie par la garde des Sceaux, la commission de révision doit se prononcer. Si sa décision est favorable, le dossier sera transmis à la Cour de révision.
Pendant ce temps, quoique libéré depuis la suspension de sa peine le 7 octobre 2008, Marc Machin restait officiellement condamné. Et donc ne pouvait pas prétendre à d’éventuelles réparations financières.
Selon plusieurs sources judiciaires, le 5 juin, il aurait suivi une femme qui rentrait chez elle, dans le XX^e arrondissement de Paris. Puis voulu «filmer sa culotte» avec un téléphone portable. La femme l’aurait giflé, il l’aurait frappée à son tour, et se serait jeté sur elle à terre. L’arrivée de voisins, alertés par les cris, les a séparés.
La jeune femme a une dent cassée et trois jours d’ITT (interruption du temps de travail). Marc Machin sera déféré au parquet cet après-midi, à l’issue de sa garde à vue, prolongée hier de vingt-quatre heures.
Défonce. Placé à l’âge de 3 ans, violé à 7 ans, Marc Machin a connu une enfance de misère, une adolescence de défonce, puis la prison, à 19 ans. «J’ai besoin de me reconstruire. Enfin, de me construire tout court, nous disait-il, il y a six mois. Parce que pour l’instant, c’est sûr, je ne suis pas construit du tout.»

Cette femme fait bien des histoires pour une simple affaire de photos sur sa culotte ... en portait-elle une au moins ?