Victimes millénaires de la stigmatisation, les Gitans se révoltent !

« Ni voleurs, ni fainéants, nous sommes ferrailleurs »

Le Pays.fr

« L’image des voleurs de poules nous colle à la peau, déclare Patrick Haerter. Il est dommage que l’on nous rende responsables de tous les maux de la terre ».

Les familles Reinhardt et Haerter bien connues dans le canton de Giromagny, comme les « Gitans de la Noye » revendiquent le patrimoine culturel et linguistique de leurs origines manouches. « Comme Django Reinhardt » , souligne Anne Haerter.



« Être stigmatisé par la population nous a rendu solidaires » , explique Anne Haerter, maman de quatre enfants : Patrick 22 ans, Nina 21 ans, David 19 ans et Mickaël 12 ans qui intégrera le collège Val de Rosemont à la rentrée. « Alors qu’il avait 5 ans , raconte-t-elle, Mickaël est rentré de l’école très triste et m’a dit : "Maman pourquoi les enfants m’ont dis que j’étais un sale gitan, gitan je sais, mais je ne suis pas sale ! " Ces mots sont très douloureux pour une mère ». Et d’ajouter la larme à l’œil : « Nos familles ont souffert des exactions de la Seconde Guerre mondiale, maman et plusieurs membres de ma famille ont vécu les camps d’internement aux Salines d’Arc-et-Senans. Cette histoire, celle d’un peuple me passionne. Les mentalités doivent changer, il faut apprendre à vivre ensemble malgré nos différences. Nos jeunes trop souvent exclus dérangent. Ils ne sont pas mauvais, ils n’ont simplement pas trouvé leur place dans une société qui les stigmatise ».

Et comme elles le soulignent à l’unisson, ces familles cherchent le contact avec autrui : « Enfermez-nous et nous mourrons. Chez nous la porte est toujours ouverte. »