Un élu parisien propose d'accueillir des Roms dans le XVIe arrondissement
Lundi, Ian Brossat, élu communiste à Paris, déposera un vœu proposant la création d'un village d'insertion dans cet arrondissement de l'ouest parisien.
Ian Brossat, élu au conseil de Paris et chef de file du PCF pour les prochaines municipales de la capitale, déposera lundi 14 octobre un vœu qui risque de faire du bruit: établir dans le XVIe arrondissement parisien un village d'insertion à destination de familles roms. Une structure comme il en existe en Seine-Saint-Denis, à Strasbourg ou à Grenoble. Arguant que ces familles sont «originaires d'états membres de l'Union Européenne», il explique son initiative.
Le Figaro. - Pour quelles raisons souhaitez-vous engager ce débat pour l'ouverture d'un village d'insertion dans le XVIe arrondissement de Paris?
Ian Brossat. - Il y a deux raisons principales au dépôt de ce vœu. La première, c'est un climat politique actuel qui pousse à une stigmatisation et à une instrumentalisation de la question de ces populations, entretenue d'ailleurs par Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur. La seconde, c'est la nécessité de trouver sur ce sujet des solutions positives. Nous proposons l'établissement de ce village d'insertion dans l'ouest parisien parce que par solidarité, l'effort doit être mieux partagé. Il n'y a pas de raison que les seuls communes de Seine-Saint-Denis soient concernées par le sujet, alors que 10.000 des 17.000 roms présents en France vivent en Ile-de-France.
N'y a-t-il pas une envie de provoquer en citant l'exemple de cet arrondissement?
Je tiens surtout compte de la réalité de cet arrondissement. C'est le plus grand arrondissement parisien, c'est aussi, après le XIIe, le moins densément peuplé de Paris. Par ailleurs, sa population a décru selon l'Insee de plus de 40.000 habitants entre 1968 et 2009…
Pensez-vous que cette initiative ait des chances d'aboutir?
Je fais ce vœu au nom du groupe du Parti Communiste et des élus du Front de Gauche au Conseil de Paris, qui compte 10 membres, mais je suis convaincu d'être entendu. Je sais déjà que ma proposition est accueillie avec intérêt par de nombreux élus. Il ne m'a pas échappé qu'il risque d'y avoir une certaine opposition à ce projet de la part des élus du XVIe, mais c'est au Conseil de Paris de décider de cette implantation.