Un acolyte verviétois viré car il était homosexuel? «A 22 ans, il est trop âgé», répond le doyen !
Ghislain Tenret est fâché. Car, selon lui, il ne peut exercer la fonction d’acolyte à cause de son homosexualité. Ce que dément le doyen de Verviers, pour qui il est trop âgé.
Devant Notre-Dame des récollets, à Verviers, Ghislain Tenret, l’acolyte écarté, et son copain Geoffrey van Acker, qui, lui, aurait voulu mettre sur pied une chorale
Ghislain Tenret est un Verviétois âgé de 22 ans. On le connaît aussi sous le nom d’Alexy Prada, pseudo d’artiste pour shows transformistes. De 8 à 12 ans, il avait été enfant de chœur à Hodimont. Voici un mois et demi, il a décidé de reprendre du service, à Notre-Dame des Récollets et Saint-Antoine. Il a ainsi servi la messe trois semaines avant de s’éclipser deux semaines. Quand il est revenu, pour servir à nouveau la messe, il en a été empêché.Il en est persuadé : « On m’a rejeté parce que j’ai l’air efféminé ». De plus, il dit ne pas cacher son homosexualité et selon lui, cela aurait aussi pesé dans la décision de l’écarter. Ce que le doyen, François-Xavier Jacques, nie.
Du coup, l’acolyte s’est plaint à l’évêque, Jean-Pierre Delville. « L’évêque m’a répondu qu’en droit, on peut être acolyte toute sa vie. Le ministère n’est d’ailleurs accordé qu’à des hommes mûrs, quand il est conféré officiellement. » En théorie, c’est vrai, concède le doyen de Verviers, François-Xavier Jacques. Mais dans les faits, c’est souvent différent.
Il compte mobiliser les associations de gays et lesbiennes pour une manif face à Notre-Dame des Récollets. Il empêcherait les fidèles d’y entrer.
Le doyen confirme avoir demandé à Ghislain Tenret de cesser d’être acolyte, « mais parce que c’est un monsieur de 22 ans ». Or, dans la région, on est enfant de chœur jusqu’à 12 ans environ. La première fois que le doyen l’a rencontré en tant qu’acolyte, il avait déjà servi la messe avec d’autres prêtres. « À la sacristie, il n’y avait pas d’aube à sa taille et il en a pris une de prêtre. Et à la sortie, il s’est mis à côté de moi et a serré la main aux gens, qui se demandaient si c’était un nouveau séminariste ou un futur diacre. » Une fois, « il a traversé l’église, canette à la main, en faisant « bonjour » à tout le monde. »
Le doyen lui a alors proposé d’autres fonctions. « Mais ça n’a rien à voir avec de l’homophobie. Ce qui me dérange, c’est qu’il utilise son homosexualité pour nous mettre en difficultés. J’aurais eu la même réaction avec un hétérosexuel. Il y a un minimum de tenue à avoir. »