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 Déni de réalité pour le G8

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MessageSujet: Déni de réalité pour le G8   Déni de réalité pour le G8 Empty12/2/2014, 19:52

Le gou­ver­nement de David Cameron a investi plu­sieurs cen­taines de mil­liers d’euros [1] pour cacher la misère dans le village de Belcoo, en Irlande du Nord, près de l’endroit où s’est déroulé le G8 les 17 et 18 juin 2013 [2].

L’objectif était de donner l’impression aux diri­geants des pays les plus puis­sants du monde (Etats-​​Unis, Canada, Angle­terre, Alle­magne, France, Italie, Russie, Japon) qui pas­seront en voiture à travers Belcoo que comté de Fer­managh prospère, alors qu’i a été touché par le crise écono­mique et les mesures de rigueur décidées par l’Angleterre. [3]

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Biloulou

Biloulou


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MessageSujet: Re: Déni de réalité pour le G8   Déni de réalité pour le G8 Empty12/2/2014, 20:01

Quel beau pays !
Pourvu que les vertes prairies, les îles souriantes, les étendues d'eau limpide que l'on voit à la fin, ne soient pas de simples panneaux décoratifs...  Laughing
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MessageSujet: Re: Déni de réalité pour le G8   Déni de réalité pour le G8 Empty12/2/2014, 20:44

Zut cela fait plus que 4 lignes

Citation :
Remarques sur les médias des 19 septembre 2012
dimanche 30 septembre 2012


Chers tous,

Les remarques ci-​​après se rap­portent au deuxième sujet (après les cari­ca­tures de Mahomet de Charlie Hebdo) du journal télévisé de 13 h de France 2 de ce jour : le Traité (ou Pacte) bud­gé­taire européen.

Elise Lucet :

   Le deuxième grand titre de l’actualité, c’est la loi d’application du traité bud­gé­taire européen, qui a été pré­sentée ce matin en conseil des ministres. Les deux textes seront soumis au Par­lement début octobre et ça n’est pas gagné pour Jean-​​Marc Ayrault. Ce qui est para­doxal, c’est que le Premier ministre va béné­ficier du soutien de nom­breux élus de droite, alors qu’à gauche la grogne monte et que cer­tains députés affirment déjà qu’ils ne voteront pas pour. Sophie Brunn, Pascal Caron.

[Voix off de la journaliste].


   Pas moins de cinq ministres pour accom­pagner Jean-​​Marc Ayrault à la tribune. Visi­blement il faut faire bloc sur le traité européen.

[Pré­sen­tation du Premier ministre].

Jean-​​Marc Ayrault :

   Le vote du Par­lement, que je sou­haite massif, sera un vote qui donnera encore plus de force à la voix du pré­sident de la Répu­blique dans les pro­chains rendez-​​vous euro­péens. Plus le message par­le­men­taire, plus le vote sera fort, plus la voix de la France sera forte et plus nous pourrons continuer à la réorien­tation de l’Europe.

[Reprise de la voix de la journaliste avec vues de A. Merkel et N. Sarkozy"].

   Para­doxa­lement, c’est à droite que Jean-​​Marc Ayrault fera le plein de voix. Car le traité européen a été négocié par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. L’UMP et les cen­tristes n’ont aucune hési­tation à le voter.

[Vue et propos de F. Fillon].

   C’est le traité que nous avons négocié, qui a été négocié par le gou­ver­nement français dont j’étais le res­pon­sable sous l’autorité de Nicolas Sarkozy. Il n’y a pas une ligne qui a changé, il n’y a pas une virgule qui a été modifiée. Donc nous serions tota­lement inco­hé­rents de ne pas le voter. Bien sûr que nous allons le voter.

[Vue et propos de J.-.L. Borloo]

   On va évidemment le ratifier. Je ne vois pas où est la dif­fi­culté.

[Question du jour­na­liste à Borloo : "Pas d’état d’âme ?" Réponse : "Aucun état d’âme !]


[Vue de F. Hollande et voix de la journaliste] :

   C’est bien là le pro­blème pour une partie de la gauche. Même si depuis l’élection de François Hol­lande un volet crois­sance a été ajouté au traité, une ving­taine de députés socia­listes devrait voter contre, tout comme les com­mu­nistes et une grande partie des Verts.

[Vue et interview du sénateur vert Jean-​​Vincent Placé] :


   Plus d’austérité, plus de rigueur, qui sera durable, d’ailleurs, avec ce traité. Je crois que ça ne cor­respond pas aux enjeux. Il devait être rené­gocié, il ne l’a pas été ou pas suffisamment.…

[Vue du Parlement et voix off de la journaliste].


   Malgré les défec­tions de cer­taines voix à gauche, le traité devrait être adopté grâce à la droite, sans difficulté.

[Retour à Elise Lucet]

   Il faut être honnête : ce traité bud­gé­taire reste un peu obscur pour la plupart d’entre nous. Alors que contiennent ces deux textes qui vont être soumis au Par­lement ? Quelles sont les consé­quences, les chan­ge­ments qu’ils impliquent pour la France ? Valéry Lerouge nous a rejoints sur ce plateau. Valéry, bonjour, on va essayer d’y voir un petit peu plus clair avec vous. Il y a d’abord le volet dis­ci­pline budgétaire.

Valéry Lerouge :


   Oui, avec l’instauration de la fameuse règle d’or, c’est-à-dire que les pays s’engagent à avoir des budgets à l’équilibre, ça paraît évident, mais ça fait 40 ans que ça n’est pas arrivé en France. Alors, il y a une petite tolé­rance. Le traité fixe un déficit dit struc­turel, de 0,5 % de son PIB, de la richesse nationale. Struc­turel, ça veut dire qu’on ne tient pas compte, qu’on exclut les dépenses un peu extra­or­di­naires qui viennent plomber le budget une année, comme par exemple un plan de sau­vetage pour l’automobile. A titre de com­pa­raison, ce déficit struc­turel est cette année de 3,2 % pour la France, il y a donc du chemin à par­courir. Le traité prévoit, c’est le deuxième point, des sanc­tions. Si un pays sort des clous, eh bien la cour de justice euro­péenne prévoit une amende allant jusqu’à 0,1 % du PIB. J’ai calculé, pour la France, ça ferait quand même la coquette somme de 2 mil­liards d’euros.

Elise Lucet :

   Valéry, pourquoi cer­tains craignent-​​ils une perte de sou­ve­raineté ? Qui va contrôler le budget du pays si ces deux textes sont votés ?

Valéry Lerouge :

   Tou­jours le gou­ver­nement français. Mais désormais, il sera sur­veillé [Ici, avec deux doigts de chaque main il esquisse comme des guillemets à ce terme "sur­veillé" qu’il vient de pro­noncer] , encadré par le Haut conseil des finances publiques, une ins­tance indé­pen­dante qui sera nommée pour l’occasion. Huit membres, quatre nommés par la Cour des Comptes, quatre autres par le Par­lement et ce conseil, eh bien, devra publier une alerte si un pays dépasse la règle d’or, n’en tient pas compte, et le gou­ver­nement sera obligé d’en tenir compte. En clair, le gou­ver­nement n’a plus tout à fait les mains sur son budget, il sera soumis à ce haut conseil.

Elise Lucet :


   Merci, Valéry Lerouge, pour ces expli­ca­tions et ces pré­ci­sions tout à fait nécessaires.

Remarque 1.

Le mécon­ten­tement de la gauche pro­tes­ta­taire est qua­lifié de grogne, terme débou­chant sur deux sens péjo­ratifs. Le premier est connoté au terme "animal" de groin (museau du porc), qui suggère que les pro­tes­ta­taires mani­festent à l’égard du traité un mécon­ten­tement infra-​​humain, ins­tinctif, non articulé - et donc non rai­sonné. Ils sont contre, mais ne savent pas pourquoi : ils sont contre, mais bêtement. Le second renvoie aux "gro­gnards" de la Grande Armée, qui gro­gnaient sans arrêt… mais qui mar­chaient ! [Et qui mar­chaient de Madrid à Moscou]. Sug­gestion implicite : tous ces "gro­gne­ments", c’est de la comédie : les pro­tes­ta­taires finiront par voter le traité, comme les copains…

Remarque 2.
On ne peut pas dire qu’une part égale ait été laissée aux deux parties. Pour le traité, on nous pré­sente Ayrault, Fillon et Borloo (qui pro­noncent 133 mots). Contre le traité Jean-​​Vincent Placé (33 mots). Et, bien entendu, on ne sait pas, à la fin du reportage, pour quelle raison [sûrement pour de la "grogne"…] cer­tains par­le­men­taires ne le voteront pas.

Remarque 3.
Valéry Lerouge parle de "budgets à l’équilibre", qui devraient être une "évidence", ce qui est tout… sauf, pré­ci­sément, évident ! Car, avec cette "évidence", Valéry Lerouge essaie de faire passer ce gros men­songe de la droite, qui pré­sente abu­si­vement le budget national sur le modèle du budget familial. On ne doit pas dépenser plus qu’on ne gagne ! Ce qui, pour le budget de l’Etat est absurde car, pré­ci­sément, l’Etat agit au rebours du ménage : il détermine d’abord ses dépenses et adapte ses recettes en consé­quence. Ce que vise la droite, ce n’est pas tant "l’équilibre" que les attri­bu­tions de l’Etat dont elle estime qu’elles seraient mieux rem­plies par le privé : à savoir tout, sauf l’armée. Et encore…

Deuxième "men­songe" : les budgets sont tou­jours pré­sentés à l’équilibre. Le total des recettes équi­libre tou­jours celui des dépenses. Ce que ne veut pas la droite - et qu’elle ne précise pas - c’est que ce qui n’est pas couvert par l’impôt est couvert par l’emprunt. [Réflexion d’autant plus éton­nante qu’une des acti­vités favo­rites de la droite au pouvoir est de lancer des emprunts (emprunt Pinay, emprunt Giscard…) qui fonc­tionnent comme une énorme pompe à aspirer l’argent des classes moyennes et popu­laires vers les classes riches.]

Remarque 4.

Lorsque Valéry Lerouge attribue au seul gou­ver­nement français la com­pé­tence de sur­veillance du budget (pour dis­si­muler la com­pé­tence d’instances supra­na­tio­nales), il lâche un gros men­songe… par omission. En effet, c’est non seulement la Cour de justice euro­péenne - comme il l’indique en passant, et comme si de rien n’était - qui sur­veillera la France (ou n’importe quel pays), mais aussi la Com­mission euro­péenne, mais aussi le Conseil des ministres, mais aussi tout Etat qui estime qu’un autre Etat "sort des clous" et qui peut donc le dénoncer à la Cour de Justice [Comment,en même temps, oser dire aux enfants, qu’il est laid de "cafter" ses petits cama­rades auprès de la maî­tresse ?]. Valéry Lerouge dis­simule sciemment que ce traité repré­sente une perte de sou­ve­raineté du pays auprès d’instances non élues : car les citoyens des pays d’Europe n’ont élu ni la Com­mission, ni le Conseil, ni la Cour de Justice…

Remarque 5.
Il m’avait semblé entendre, avant les élec­tions pré­si­den­tielle et légis­lative, que le Parti socia­liste refusait de voter la règle d’or. Mais je devais avoir mal entendu…

Remarque 6.
Ce traité repré­sente, pour tous les pays d’Europe, une consi­dé­rable dimi­nution de leurs puis­sances sou­ve­raines. Il est une atteinte à la démo­cratie. Il va se tra­duire par une aus­térité féroce pour les salariés, les retraités, les assurés sociaux. Et une aus­térité féroce, qui durera des années… et ne fera qu’aggraver encore plus la situation à laquelle il est censé remédier ! [Comme Gri­bouille qui se jette à l’eau pour ne pas être mouillé]. Mais France 2 ne semble pas faire de grands efforts pour en dévoiler les tenants et abou­tis­sants. Il est vrai que les cari­ca­tures de Mahomet ou les seins de la duchesse de Cam­bridge sont des sujets autrement importants…

Je vous saurais gré de vos remarques, pré­ci­sions, rec­ti­fi­ca­tions et critiques.

Bien à vous,
​Philippe Arnaud
​Membre des Amis du Monde Diplomatique
​Membre d’ATTAC
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