Personnellement, je ne comprends pas cette stratégie qui ne peut être qu'une vision à court terme, mais il est vrai que l'essentiel actuellement est de faire l'incontournable buzz !
Darty, aussi sexiste que discriminant
La femme représentée y est ici clairement un objet. On a touché le fond avec des magasins de bricolage mettant en scène des «chattes bricoleuses» pour attirer les clients dans les magasins pour la Journée internationale de l'homme. La vidéo de Perrier, pleine de sous-entendus sexuels, est la dernière d'une longue série de parti-pris sexistes et graveleux des marques. Darty n'y a pas résisté non plus, pour vanter la qualité du SAV de l'enseigne. Le géant de l'électroménager réussit l'exploit d'être aussi sexiste que discriminant en affichant un homme avec cette accroche : « Face à la technologie, on est tous un peu blonde. »
Le récidiviste du mauvais goût en la matière est assurément Veet. La marque en a fait une stratégie assumée au détriment de son image à long terme et de sa réputation, considérant qu'il était trop difficile de faire un buzz positif. Veet avait assuré avoir tiré les leçons de sa campagne « minou tout doux », retirant la vidéo des chattes glabres avec des rubans sur la tête. Pourtant, ses stratèges digitaux n'ont rien trouvé de mieux que de récidiver avec une campagne proclamant « Ne prenez pas le risque de devenir un homme ». Véritable échec, la chaîne YouTube de la marque démontre que la quasi-totalité des internautes n'ont pas aimé la publicité. Face aux critiques, l'enseigne a tenté maladroitement de se défendre via un communiqué sur son site.
Le plus grand sexisme possible
Le magazine pour hommes Summum choisit, lui, de faire sa publicité avec un message censé parler à sa cible masculine : "Oui, on retouche nos photos. Parce que vous voyez déjà assez de vergetures et de cellulite dans une journée". Eden Park présenta quant à lui une nouvelle campagne publicitaire "For you, guys" ("Pour vous, les mecs"), dans laquelle la marque mettait en scène des jeunes femmes effectuant des tâches ménagères. Le brief de l'agence Les Gaulois était manifestement de jouer sur le plus grand sexisme possible pour faire parler d'elle. Mission accomplie. Le record du sexisme dégradant et du message de mauvais goût a incontestablement été atteint par un futur site de co-voiturage dont les publicités affichent un message rien de moins qu'insultant et vulgaire «Elles sont bonnes, mais qu'est-ce qu'elles sont connes» ou encore «accompagnez Audette pour son dernier voyage».
Faire parler de soi, en bien ou en mal
Comment un groupe comme Casino peut-il lancer une campagne pour la fête de mères basé sur une promotion de produits ménagers ? Comment Lego peut-il lancer une gamme de produits dont l'un de ses personnages portant une paire de lunettes de soleil lance un «Hey Babe » à une femme ? Comment ces marques peuvent-elles sciemment jouer avec les clichés les plus dégradants pour faire parler d'elles ? En dénigrant et en attaquant ainsi la femme dans sa dignité, la marque choisit délibérément de s'asseoir sur toutes les valeurs d'égalité pour faire parler d'elle. Elle reste agrippée au vieux principe « En bien ou en mal, l'essentiel, c'est qu'on parle de vous » Mais en l'espèce, tous ces bad buzz ont nuit aux marques qui ont pourtant payé pour les initier. Ces enseignes choisissent de considérer que leurs marques ne valent rien, que le Marketing Brand Value ne sert à rien. Elles devraient se rappeler à quel point une marque est un repère mental pour le consommateur. Toutes les études démontrent que les consommateurs sont à la recherche d'expériences qui répondent à leurs valeurs.