eh oui !! et pourtant....... l'argent ne les intéresse pas .............
Luz quittera-t-il Charlie Hebdo à la rentrée?Le dessinateur phare de l'hebdomadaire satirique aurait annoncé son départ de la rédaction pour septembre alors que Charlie Hebdo traverse une crise.
Charlie Hebdo peut-il se permettre de perdre un dessinateur phare à ce moment de son histoire? Selon Medipart, Luz, survivant de l'attentat contre l'hebdomadaire et dessinateur de la première Une post-attentat, aurait annoncé son départ de la rédaction. Il "a confié récemment qu'il n'en pouvait plus et a annoncé son départ", écrit le site d'information. Il y a quelques semaine, Renald Luzier de son vrai nom, avait déjà annoncé qu'il ne dessinerait plus Mahomet.
Cette nouvelle arrive alors que le journal traverse une zone de turbulence, après les attentats et la manne soudaine dont il a bénéficié. Plusieurs querelles sont devenues publiques: les reproches financiers d'anciens membres de la rédaction, les attaques de Jeannette Bougrab sur le plan personnel et professionnel, et tout récemment l'interview d'une salariée de Charlie Hebdo, une journaliste sociologue, qui s'alarme de faire l'objet d'un entretien préalable de licenciement.
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article paru dans le MIDI LIBRE en mars 2015
La belle unité née après les attentats ayant frappé "Charlie Hebdo". les survivants de la rédaction se déchirent à propos de la répartition du capital, qui a recueilli 30 M€.
Deux mois après l'attentat qui a décimé Charlie Hebdo, les survivants se divisent : onze salariés demandent que tous les collaborateurs deviennent actionnaires à parts égales du journal, qui a recueilli près de 30 millions d'euros depuis la tuerie.
"Laurent Léger (journaliste de Charlie Hebdo, ndlr) a annoncé mercredi en conférence de rédaction avoir créé un collectif pour ouvrir des négociations sur une répartition égalitaire du capital", a indiqué l'un des avocats du journal, représentant de la direction, qui n'a pas souhaité être nommé.
Création d'un collectif pour ouvrir des négociations
Dans un courriel à la rédaction, Laurent Léger précise que ce collectif réunit onze collaborateurs, dont l'urgentiste Patrick Pelloux et le dessinateur Luz. Ce collectif a engagé deux avocats, dont Antoine Comte, qui a notamment défendu Rue89, le Syndicat de la magistrature et Olivier Besancenot.
Charlie Hebdo est détenu actuellement à 40% par les parents de Charb, ex-directeur de la publication tué dans l'attaque du 7 janvier, à 40% par le dessinateur Riss, blessé à l'épaule, devenu le nouveau directeur du journal, et 20% par Eric Portheault, co-gérant. Juste avant l'attentat jihadiste qui a tué douze personnes de l'équipe, le journal, au bord de la faillite, ne se vendait qu'à 30 000 exemplaires.
Il a depuis vu affluer les dons et les abonnements, et vendu à plus de 7 millions d'exemplaires son "numéro des survivants" du 14 janvier. De nombreux collaborateurs vivent désormais sous protection policière. "Nous prenons acte des souhaits des salariés d'être associés à la vie du journal. Mais nous sommes encore très loin de la réflexion sur l'actionnariat", a commenté l'avocat du journal, expliquant que les dirigeants étaient "navrés" de cette initiative.
"L'argent ne nous intéresse pas" "Riss est encore à l'hôpital, les parts de Charb sont gelées par (sa) succession. Tout cet argent fait plus de mal que de bien. Cela fait penser à ces enterrements où on se bat déjà en revenant du cimetière pour les bijoux de la grand-mère", a-t-il regretté.
"Nous devons d'abord penser à sortir un journal tous les mercredis. Il faut aussi régler des problèmes fiscaux, puisque par exemple les dons sont taxés à 60%. Les dons iront aux familles des victimes. Le produit des ventes ira dans la caisse du journal. Il servira aussi à créer une fondation, notamment pour enseigner la liberté d'expression à l'école", a expliqué l'avocat.
"Pour le moment, on n'est pas associé aux choix. Il n'y a rien contre la direction actuelle, aucun conflit avec qui que ce soit, mais par rapport à ce qui s'est passé les salariés veulent être davantage acteurs de l'entreprise", a déclaré Patrick Pelloux.
"A partir du moment où une entreprise est décimée, vous vous sentez complétement liés à elle. Il ne s'agit pas de se partager le gâteau. L'argent ne nous intéresse pas", assure-t-il. Laurent Léger a seulement répondu qu'il s'agissait de "discussions internes au journal". Dans son courriel à la rédaction, il insiste sur son souhait d'un contrôle collectif des comptes.
"Riss partira pas avec la caisse sous son bras"
"Cette nouvelle répartition du capital permettra de rendre compte de la manière la plus transparente qui soit de l'utilisation de l'incroyable afflux de fonds dont le journal a été destinataire (...). Nous avons pris acte de l'engagement des actionnaires actuels de bloquer l'argent, mais plus le contrôle est large, plus les décisions de ce type sont prises collectivement et mieux c'est pour tout le monde", ajoute-t-il.
Il réclame aussi "un audit de la situation financière". L'initiative a provoqué jeudi un vif débat au sein de la rédaction. Dans un courriel, un des dessinateurs, qui ne fait pas partie du collectif, a reproché aux membres du collectif de "parler de son argent (de Charb, ndlr)", alors que "les asticots ont même pas fini de le bouffer", même si "la question de l'actionnariat devra se poser".
"Les actions de Charb s'envoleront pas si c'est ça qui vous inquiète, Riss partira pas avec la caisse sous son bras (...) et Eric (Portheault, ndlr) a pas ouvert de compte en Suisse", a-t-il ajouté, en soulignant les sacrifices financiers consentis par ces deux derniers pour le journal ces dernières années.