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| La recherche fondamentale | |
| | Auteur | Message |
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kalawasa
Nombre de messages : 10293 Localisation : En haut à droite Date d'inscription : 29/12/2012
| Sujet: La recherche fondamentale 24/5/2016, 09:49 | |
| J'ai entendu ce matin que le budget de la recherche va être amputé de quelques centaines de millions d'€ . S'il y a un poste budgétaire à privilégier, c'est bien celui de la recherche ! Mais non, on préfère créer des emplois aidés-bidon, des stages-bidon , des formations de chômeurs-bidon ( faut bien inverser la courbe du chômage...), planquer les copains dans les collectivités locales....etc...
Par contre , il faut absolument réorganiser de A à Z notre soi-disant fleuron de la recherche : le CNRS !
Ci_après un florilège de commentaires à ce sujet pêchés sur Médiapart...Pour les sciences humaines et sociales, qui constituent le secteur qui m'est le plus familier, un certain nombre de chercheurs du CNRS n'ont pas de raison d'invoquer des arrêts-maladie pour rester chez eux, puisqu'ils sont déjà, dans nombre de cas, des travailleurs à domicile et que le contrôle de l'activité de recherche, pour le moins discret, est pour l’essentiel effectué par eux-mêmes. les documents que toute équipe, soit du CNRS soit associée au CNRS, doit régulièrement fournir à son administration centrale ont toujours été d'une précision parfois ubuesque, allant par exemple, pour une équipe associée, jusqu’à devoir évaluer le coût de financement de l'université d’accueil à l'équipe en cause pour ce qui touche le balayage des locaux. Je crois qu’en matière de complication et de pinaillage administratif, le CNRS n'a de leçon à recevoir de personne CNRS : le Jurassic Park de la science stalinienne auquel je ne peux d'ailleurs que renvoyer pour l'ensemble de ces problèmes (Paris, l'Harmattan, 2013). « Chaque année, un chercheur passe donc plusieurs mois à remplir des formulaires ultraprécis beaucoup de temps d’organismes européens ou de l’Agence nationale de recherche (ANR) avec, chaque fois, neuf chances sur dix de voir son projet retoqué. « Pour chaque projet échelonné sur trois-quatre ans, il faut développer, mois par mois, le temps consacré par chaque membre à chaque activité, explique Anne Atlan, chargée de recherche CNRS en biologie évolutive à Rennes. Comme s’il était possible d’anticiper à ce degré de précision ! En recherche, par définition, on ne sait jamais ce qu’on va trouver… » Il n'y a plus d'édition scientifique en France. La plupart des revues scientifiques, imprimées de façon traditionnelle, sont à l'agonie pour le CNRS dont on se demande à quoi peuvent bien servir les milliards qu’il nous coûte et quel rôle ont les dizaines de milliers de personnes qu'il emploie, surtout quand on rapporte l'énormité de ces coûts à la faiblesse, pour ne pas dire au caractère dérisoire de ses résultats, Conseil aux jeunes qui rêvent d'un avenir tranquille : rentrez au CNRS ! En réalité, la situation n'a guère changé depuis 30 ans car les chercheurs n'ont que de trois solutions : 1. se tenir tranquilles dans leurs coins faire son jardin, aller au labo ou à la « cafet’ » selon ses habitudes « professionnelles », 2. se glisser dans un projet d'une équipe, largement financée sans grand examen, dans la mesure où son responsable est arrivé à se faufiler dans les instances directives directions de direction du CNRS ou y a des copains (vous voulez des noms ?) ; 3. Cas le plus rare : aller chercher l'argent ailleurs qu’au CNRS et parfois en trouver, à condition bien sûr d’en avoir recherché. | |
| | | EddieCochran Admin
Nombre de messages : 12768 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 03/11/2008
| Sujet: Re: La recherche fondamentale 24/5/2016, 14:10 | |
| 1 -
Ayant pour ma part commis quelques années d'activité au sein d'une unité de recherche sise dans le magnifique parc ensoleillé de Sophia-Antipolis à l'ombre des grands pins odorants et bercé par le chant stridulant des cigales estivales je ne puis rester insensible à la critique formulée par l'article publié ici par notre excellent camarade Kalawasa duquel je salue une curiosité intellectuelle et éclectique qui me parle.
Je suis retourné aux sources évoquées par Kalawasa pour lire l'intégralité d'un billet de bloc-notes ouvert sur le site de Mediapart : Help! Burn-out au CNRS ! signé Robert Chaudenson qui vient faire de la retape pour un pensum qu'il a publié chez l'Harmattan en 2013 intitulé : CNRS : le Jurassic Park de la science stalinienne.
Je souscris mollement à ce qu'il écrit sauf à mettre le doigt sur les incongruités de la bureaucratie francaouie et sur le chevauchement de compétences de toutes ces émanations administratives qui se chapellisent et s'amusent à faire de la redondance en recouvrant les activités pour lesquelles d'autres entités ont été spécialement mises en place, selon un paradigme magnifiquement étudié par Cyril Northcote Parkinson dans la loi éponyme.
J'ai personnellement été surpris par l'intrusion de plus en plus massive des universitaires qui se parent du titre d'enseignant-chercheur et qui créent ex nihilo des pompeusement intitulés laboratoires et instituts affublés d'une raison sociale apparentée aux écoles doctorales qu'ils chapeautent et qui sont intégrés dans des unités de recherches en général pluridisciplinaires puisque ce montage permet à de petits groupes de gens de faire masse derrière des frontons empruntés à des institutions qui ont déjà pignon sur rue.
Ceci serait évidemment anodin dans la mesure où de telles manœuvres s'avéraient propices à la production étoffée de trouvailles de qualité et reconnues par la communauté scientifique internationale...
Pour vous faire sourire je ne puis résister à coller ici un paragraphe amusant emprunté au bloc-notes qui ouvre ce fil :
"Un lion est embauché un jour au CNRS ; quelques mois plus tard, il est traduit en commission de discipline après avoir mangé trois femmes de ménage. La commission lui en fait reproche et lui signifie clairement qu’au prochain incident de ce genre, il sera sévèrement châtié. Le lion interroge alors le président de la commission et demande: « J'avoue que j'ai bien mangé ces trois femmes de ménage et que je mérite donc d'être puni, mais comment se fait-il que personne n'a rien dit pour les sept chercheurs que j'avais mangés auparavant ? ».""
Eh oui, comment se fait-il ? | |
| | | kalawasa
Nombre de messages : 10293 Localisation : En haut à droite Date d'inscription : 29/12/2012
| | | | EddieCochran Admin
Nombre de messages : 12768 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 03/11/2008
| Sujet: Re: La recherche fondamentale 24/5/2016, 14:54 | |
| 3 - - kalawasa a écrit:
- Ahhh , bonjour cher Eddie : vous vous faites rare sur LP en ce moment ! Passez-vos déjà votre temps à
la plage , occupé par les jpc , comme Lawrence ?
Bonjour Cher Kalawasa, Hélas j'habite sur les hauteurs et comme le temps au niveau de la mer s'écoule différemment qu'en altitude ma plage horaire n'est pas assez longue pour aller m'occuper des jpc là-bas. Par contre hier matin à la gym... (UMPS : au CNRS point de Géo Trovetou mais beaucoup de Génio Trouvemou) | |
| | | kalawasa
Nombre de messages : 10293 Localisation : En haut à droite Date d'inscription : 29/12/2012
| | | | EddieCochran Admin
Nombre de messages : 12768 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 03/11/2008
| Sujet: Re: La recherche fondamentale 24/5/2016, 20:43 | |
| 5 -
Bon apéro-goulash dînatoire Mon Cher Kalawasa.
(Les récoltes furent si précoces cette année que je ne les ai même pas vues passer !) | |
| | | kalawasa
Nombre de messages : 10293 Localisation : En haut à droite Date d'inscription : 29/12/2012
| Sujet: Re: La recherche fondamentale 26/5/2016, 10:03 | |
| Le lendemain de l'annonce de la coupe budgétaire, rétropédalage (comme d'hab) . Le problème serait réglé par une astuce comptable typiquement énarquienne . Je l'ai lue en détail , et je n'ai évidemment strictement rien compris ! Aucun programme de recherche » altéré, vraiment ? Ces coupes budgétaires ont été qualifiées de « suicide scientifique et industriel » par huit grands chercheurs dans une tribune au Monde le 23 mai. « Nous savons combien les budgets de ces organismes sont tendus depuis de longues années », écrivent-ils. La ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, Najat Vallaud-Belkacem, a répondu à ces critiques à l’Assemblée nationale le lendemain De même, il peut en effet être envisagé de « recalibrer » de la trésorerie sans toucher directement aux dépenses courantes. « On peut faire des décalages de trésorerie, et par exemple faire en sorte qu’une partie des subventions de fin d’année soient plutôt versées au début de l’année d’après », reconnaît le président du CNRS. Mais là aussi, difficile de nier qu’il s’agit bien d’une baisse des moyens à terme, sauf à augmenter les crédits l’année suivante pour compenser. | |
| | | EddieCochran Admin
Nombre de messages : 12768 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 03/11/2008
| Sujet: Re: La recherche fondamentale 26/5/2016, 14:10 | |
| 7 - - kalawasa a écrit:
- Le lendemain de l'annonce de la coupe budgétaire, rétropédalage (comme d'hab) . Le problème serait réglé par une astuce comptable typiquement énarquienne . Je l'ai lue en détail , et je n'ai évidemment strictement rien compris !
(...) De même, il peut en effet être envisagé de « recalibrer » de la trésorerie sans toucher directement aux dépenses courantes. « On peut faire des décalages de trésorerie, et par exemple faire en sorte qu’une partie des subventions de fin d’année soient plutôt versées au début de l’année d’après », reconnaît le président du CNRS. Mais là aussi, difficile de nier qu’il s’agit bien d’une baisse des moyens à terme, sauf à augmenter les crédits l’année suivante pour compenser. En cas de contrôle fiscal retenez bien ce mot : recalibrer. Si le contrôleur de Taxemanie vous reproche de faire de la cavalerie, des carembistouilles, des trucages ou des reports indus, répondez solennellement : " Monsieur (ou Madame) le contrôleur conformément aux instructions ministérielles je n'ai fait que recalibrer ma trésorerie". Cétipabolavie ? Cette astuce est connue depuis longtemps par les gens qui établissent les bilans. Pour les administrateurs publics qui doivent faire coïncider les lignes budgétaires avé les consommations des crédits alloués depuis fort longtemps les triturages de fin d'année consistant à consommer - lire gaspiller - les crédits de l'année en cours pour pouvoir prétendre aux mêmes dotations budgétaires pour l'année suivante étaient la règle. Tous ceux qui ont fait leur service militaire savent que les deux derniers mois de l'année les moteurs des camions tournaient à vide pour brûler tout le carburant de la dotation afin de ne pas voir l'allocation être diminuée l'année suivante. Depuis que la politique d'austérité est devenue la règle il faut que l'administrateur public se débrouille pour faire plus avé moins. Alors lorsqu'en fin d'année la situation des crédits disponibles est très tendue, il faut piquer sur ceux de l'année suivante grâce au jeu d'écriture consistant à ne comptabiliser les consommations de novembre et décembre sur janvier et février de l'année suivante, puis de se tenir à carreau le plus longtemps possible avant de reprendre un rythme de croisière budgétaire normal. Je me souviens des coupes claires dans le budget des dépenses téléphoniques de la Gendarmerie. A l'époque du Minitel, les premières impulsions étant gratuites, les sections de recherches envoyaient aux suspects et aux témoins un bref message les priant de rappeler le numéro des enquêteurs. Nous en étions dans ce ridicule qui ne tue pas l'Administration à demander aux voyous de bien vouloir accepter les frais de communication avé ceux qui allaient les mettre au gnouf. Vous me direz que c'était sûrement plus acceptable pour le contribuable que ne l'est aujourd'hui le fait d'avoir à payer sur ses deniers les frais de justice des terroristes venus tuer ses enfants... Les dépenses générées par la charge de "la conduite accompagnée" des détenus et prévenus de la prison de Tulle par exemple à un juge d'instruction à Strasbourg si elles survenaient en fin d'année et que tous les crédits dédiés à cette mission étaient consommés, il était inévitable de les imputer par anticipation sur le budget de l'année suivante, sauf à trouver une astuce en transférant un reliquat d'une ligne de crédit non apurée vers celle des transfèrements, les bien nommés en la circonstances ! Et l'histoire de la compta publique fourmille de millions de saynètes de "recalibrage" du même acabit ou de plus corsées encore. Quant à la même séquence de prestidigitation dans les errements bilantiels des entreprises privées elle constitue pour les redresseurs de Taxemanie un filon inépuisable de redressements et de verbalisation. | |
| | | kalawasa
Nombre de messages : 10293 Localisation : En haut à droite Date d'inscription : 29/12/2012
| | | | EddieCochran Admin
Nombre de messages : 12768 Age : 64 Localisation : Countat da Nissa Date d'inscription : 03/11/2008
| Sujet: Re: La recherche fondamentale 26/5/2016, 20:17 | |
| 8 - - kalawasa a écrit:
- Excellent article, cher Eddie . Je me rappelle en effet des séances de "brûlages" de carburant à l'armée . Il nous arrivait de prendre un gros GMC pour aller à la poste , en faisant un gras détour !
Ce gaspillage me fait penser à une discussion que je viens d'entendre sur RTL à propos des cantines scolaires : le jour de brocoli ou épinard , les gestionnaires savent que systématiquement 50% sera foutu en l'air , mais ils n'ont pas le droit de diminuer les quantités ! ....Et malheur aux employés qui oseraient emmener une portion chez eux : c'est considéré comme vol ! Reconnaissons que si les épinards et les brocolis sont réputés dégueux, il est normal que les employés des cantines scolaires ne mangent pas de ce pain-là ! Dans l'épisode que vous relatez Car Kalawasaà propos des gestionnaires coincés par les textes vous introduisez une autre aberration de ces gaspillages générés par les diktats bureaucratiques : il est interdit de faire livrer les restes des immangés aux éleveurs de porcs ou de volailles car ils pourraient contaminer les pauvres bestioles. Conclusion, ce qui est sain pour les écoliers de la fabrique de crétins de masse est toxique pour les animaux de la ferme. | |
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