Quelques chiffres
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La ceinture de sécurité a 50 ans
(AP | 13.08.2009 | 10:00)
Ca fait un demi-siècle qu'on la boucle. Lancée par Volvo le 13 août 1959, la ceinture de sécurité fête ce jeudi ses cinquante ans. Une invention qui, selon les estimations, a permis de sauver plus d'un million de vies sur les routes du monde.
Mise au point par l'ingénieur suédois Nils Bohlin, la ceinture de sécurité en trois points (qui part de l'épaule pour rejoindre le bassin des deux parts) apparaît pour la première fois sur une Volvo PV544 livrée le jeudi 13 août 1959 à un concessionnaire de la ville suédoise de Kristianstad. Couvert de prix pour son invention géniale, Bohlin prendra sa retraite en 1985, avant de s'éteindre en 2002 à l'âge de 82 ans.
Sitôt conçu, le brevet sera rapidement vendu à d'autres constructeurs automobiles et le "clic" de la ceinture se répandra vite dans le monde. En France, l'obligation de port intervient en 1973, seulement hors agglomération, avant d'être généralisée à l'ensemble du réseau routier six ans plus tard. En 1990, la ceinture de sécurité devient obligatoire à l'arrière des véhicules.
"Je considère que la ceinture de sécurité a été l'un des éléments principaux d'amélioration de la sécurité à l'intérieur des véhicules", estime Michèle Merli, déléguée interministérielle à la Sécurité routière, jointe par l'Associated Press. "Ca a été une très longue maturation avant qu'on considère que c'est un objet qui est tout à fait essentiel et nécessaire. Il faut rappeler comment les gens ont réagi au début: ils ne voulaient pas la mettre, disant que c'était dangereux et qu'on ne pouvait pas bouger sur son siège".
"Il a fallu beaucoup de sanctions pour qu'elle soit acceptée", souligne Mme Merli, qui dresse le parallèle "avec la volonté actuelle de faire baisser la vitesse sur les routes, qui s'impose peu à peu, malgré des résistances".
Selon le Conseil européen de la sécurité des transports (ETSC), une ONG militant pour la réduction des accidents de la route, la ceinture de sécurité a permis d'épargner plus d'un million de vies humaines dans des accidents de la circulation depuis 50 ans. "Pour la seule Union européenne, les ceintures de sécurité ont sauvé 13.000 vies en 2008", assure l'ETSC. "Au moins 4.300 décès supplémentaires auraient pu être évités cette même année si tous les passagers de voitures impliquées dans des accidents avaient porté leur ceinture".
Toutefois, selon l'ETSC, le port de la ceinture reste actuellement en dessous de 90% à l'avant, et sous les 70% à l'arrière des voitures dans les 27 pays de l'UE.
En France, le non-port de ceinture est le troisième facteur d'accidents, selon la Sécurité routière, qui estime à 375 le nombre de vies qui pourraient être sauvées chaque année si tous les occupants bouclaient leur ceinture (70% pour les conducteurs, 14% pour les passagers avant et 16% pour les passagers arrière).
"Là où l'on a fait beaucoup de progrès grâce à la ceinture, c'est dans le domaine des traumatismes crâniens. Avant, les personnes n'étaient pas attachées et étaient propulsées contre les pare-brise", souligne Michèle Merli.
En 2008, le taux de port de la ceinture pour les places avant des véhicules légers était de 98,9% hors agglomération, contre 93,2% dix ans plus tôt. En milieu urbain, la progression est de 22 points: 73,9% de taux de port en 1998, 95,9% en 2008. A l'arrière, le taux de port est plus faible: 86,7% hors agglomération, et 79,5% en milieu urbain.
Preuve, pour Michèle Merli, de la nécessité de poursuivre les campagnes de prévention et de sanction. "La ceinture de sécurité est entrée dans les moeurs en ce qui concerne l'avant", estime-t-elle. "On considère qu'elle est quasiment systématiquement mise à l'avant mais, malheureusement, pas aussi systématiquement à l'arrière".