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| Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau | |
| | Auteur | Message |
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emma
Nombre de messages : 3845 Date d'inscription : 08/12/2008
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau 14/9/2009, 22:16 | |
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| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Re: Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau 14/9/2009, 22:21 | |
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| | | bénédicte
Nombre de messages : 1217 Age : 54 Localisation : Presqu'île de La Hague Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau 15/9/2009, 00:11 | |
| Vive Paris ! Vive les parisiennes ! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau 15/9/2009, 15:57 | |
| https://www.youtube.com/watch?v=vac7UxmaYS8 |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Re: Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau 16/9/2009, 18:40 | |
| Le Parisien sans peine (et sans reproche) (17.09.2009 | Pauline Harris, Simon Kuper | Financial Times)
Arrogant et désagréable, le Parigot ? Allons donc ! Et s’il suffisait de pister le révolutionnaire qui sommeille en lui ? Ou d’apprendre à dire non au bon moment ? Le très sérieux Financial Times s’y est essayé.
Lorsque les Parisiens manquent de politesse à l’égard d’un visiteur, c’est souvent parce qu’ils estiment que celui-ci s’est montré impoli. A Paris règne une étiquette surannée, et il n’est pas rare que de malheureux touristes la piétinent allégrement de leurs baskets blanches. Dès l’âge le plus tendre, le Parisien est censé avoir une tenue vestimentaire, une expression et un comportement impeccables. Or cette gageure les rend rigides, et ricaner des bévues des autres leur permet de se détendre. Les étrangers sont des proies faciles : ignorant les règles de l’art de vivre à la parisienne, ils sont condamnés à dire, porter ou faire ce qu’il ne faut pas.
Le respect de quelques règles essentielles permet de réduire de 40 % l’impolitesse du Parisien. Avant de prononcer le moindre mot, dites bonjour. Lors de sa récente apparition dans l’émission américaine de Jon Stewart, The Daily Show, la ministre des Finances, Christine Lagarde, a coupé la rafale de questions du présentateur d’un “Bonjour, first of all [pour commencer]”. Stupéfait, Jon Stewart lui a répondu en espagnol : “¡Hola!” Si une conversation s’engage, évitez de parler fort, de sourire et d’utiliser des superlatifs, qui sont interprétés comme autant de marques de niaiserie. En vous séparant de votre interlocuteur, dites toujours : “Au revoir !” TOUJOURS ! Après avoir dépouillé une de nos amies, sous la menace d’un revolver, dans l’ascenseur de son appartement, près de la Bastille, son agresseur a pris congé d’elle en lui souhaitant : “Bonne soirée !”
À Paris, on ne sert pas un client, on interagit avec lui
Ne vous promenez pas en tenue de sport, avec un tee-shirt arborant un gros logo ou une casquette sur la tête. Récemment, nous avons croisé dans le métro un homme à l’air étonnamment français coiffé d’une casquette, mais un examen plus attentif a fini par nous révéler qu’il souffrait de troubles mentaux. Mais ne passez pas non plus six heures à vous habiller. Les Parisiens cherchent à être impeccables sans en avoir l’air. Et oubliez les bedaines molles apparentes et les décolletés sur soutien-gorge push-up – en particulier si vous êtes un homme. La Parisienne choisit des vêtements appropriés à sa morphologie, à son âge et à son style. Il n’est qu’un seul domaine de la vie parisienne où aucune règle n’a cours : la conduite automobile.
Un ami américain essaya récemment d’acheter son journal à un kiosque parisien. Le marchand de journaux, ignorant sa main qui lui tendait de l’argent, continua sans broncher à ranger son stock. “Mais pourquoi ?” s’est inquiété cet ami plus tard. “Il ne veut pas de mon argent ou quoi ?” Eh bien non, il s’en fiche totalement. L’employé de magasin ou le serveur parisien est animé d’une profonde indifférence pour le chiffre d’affaires de l’entreprise où il travaille ou pour le fonctionnement de son système kafkaïen. Il ne “sert” pas un “client” : il est un individu en interaction avec un autre individu. Ce qui est en jeu, c’est ce que chacun peut tirer de cette interaction : du respect, du pouvoir ou un petit drame pour faire passer le temps.
Une des explications à ce phénomène est qu’il n’y a pas de flexibilité du marché du travail à Paris. Occuper un emploi précis exige impérativement des qualifications précises, car les employeurs comprennent rarement l’idée de “compétences universelles”. D’où ces légions de Parisiens surqualifiés employés à des postes subalternes qu’ils détestent. De plus, en chaque employé parisien sommeille un révolutionnaire qu’on n’achète pas. Il est utile d’avoir en tête que la quintessence de la forme d’expression collective des Parisiens est la manifestation. On trouve d’ailleurs le même service maussade dans d’autres pays où le capitalisme n’a pas toujours été l’idéologie dominante, comme l’ex-URSS ou Cuba.
Selon l’Office du tourisme de Paris, 20 % des personnes travaillant dans la ville dépendent directement ou indirectement du tourisme. Ce qui ne signifie pas pour autant, aux yeux des Parisiens, qu’il faille se mettre à genoux devant les visiteurs. Pour eux, le proverbe “Le client a toujours raison” ressemble trop au vieil adage fasciste italien “Mussolini a toujours raison”. C’est pourquoi il est contre-productif d’essayer de presser un serveur parisien. Ce n’est pas votre boy. Sa mentalité est ainsi : plus ils me bousculent, plus je prendrai mon temps. Si vous traitez le serveur en égal (par exemple, en lui demandant conseil sur les vins), il se pourrait qu’il en fasse autant à votre égard.
Grincheux avec tout le monde, y compris entre eux !
Imaginez 2,5 millions de grincheux entassés sur une superficie minuscule derrière le périphérique, vivant les uns au-dessus des autres sur des parquets grinçants datant du XIXe siècle. Forcément, l’enfer du Parisien est son voisin ronchon. Et la plus grosse erreur parisienne, que l’un de nous a commise, fut d’acheter une bouteille de porto pour calmer un de ces spécimens – geste que ce dernier s’empressa d’interpréter comme une capitulation, une sorte d’Austerlitz du voisinage.
Ici, c’est en ne vous laissant pas marcher sur les pieds que vous vous ferez respecter. Le non habituel du Parisien ne doit jamais être pris pour le no moins ambigu en anglais. A Paris, non veut dire “Voyons voir ce que tu as dans le ventre”. Plus on met d’emphase sur une réponse négative, plus ça plaît, manifestement. Dans un rayon des Galeries Lafayette, l’un de nous a récemment demandé s’il y avait des écharpes. Réaction : un lent mouvement de tête à 180 degrés accompagné d’un “Du tout, du tout, du tout”, que l’on peut traduire grossièrement par “Absolument pas, n’y comptez pas, jamais de la vie”. Pourtant, après une courte conversation animée, les écharpes apparurent comme par magie. Persévérez avec dignité, voire, si nécessaire, avec agressivité. A Paris, ne vous avouez jamais vaincu.
Dans la comédie Bienvenue chez les Ch’tis, le plus grand succès de l’histoire du cinéma français, on annonce à un postier sa sanction, une mutation depuis sa Provence idyllique vers un endroit horrible. La tête entre les mains, il fait sa première hypothèse : “Paris !” Son supérieur secoue la tête avec tristesse : “Pire que Paris.” Mais le postier est incrédule : “Pire que Paris ?” Les Parisiens sont grincheux avec tout le monde, y compris entre eux. S’ils sont méchants avec vous, ce n’est pas parce que vous êtes étranger. C’est tout simplement parce que, comme le reste de la Terre, vous ne connaissez pas leurs règles. | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: Re: Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau 16/9/2009, 18:43 | |
| La Ville lumière brille (17.09.2009 | John Lichfield | The Independent)
Quelle autre ville que Paris pourrait sérieusement prétendre au titre de capitale de l’Europe continentale ? Bruxelles est en droit de revendiquer ce rôle sur les plans politique et administratif, mais non culturel et spirituel. Berlin réunifié, jeune et dynamique, n’est pas encore redevenu le maelström intellectuel et artistique qu’il était dans les années 1920. Et Rome, malgré tout son charme, sa beauté et son histoire, est à peine capitale de l’Italie, alors de l’Europe, n’en parlons pas.
Paris demeure la capitale mondiale de la mode. Il reste, avec ses dix restaurants récompensés par trois étoiles au Michelin, l’une des capitales de la gastronomie. Sa réputation est-elle surfaite sur ce point ? Oui et non. Les restaurants parisiens ne sont pas aussi divers ethniquement, ni aussi audacieux, que ceux de Londres. Si vous y tenez, vous pouvez manger mal et cher dans les zones touristiques. Mais, restaurants étoilés mis à part, les innombrables établissements de quartier, brasseries, bistrots et autres cafés pratiquent des prix raisonnables et renvoient à leur mincemeat [plat traditionnel de viande hachée] les “pubs gastronomiques” londoniens et leurs additions salées.
Transiter par l’aéroport Charles-de-Gaulle, l’un des plus fréquentés d’Europe, se révèle moins cauchemardesque que passer par celui de Heathrow, près de Londres. Paris peut également prétendre au statut de plate-forme ferroviaire – et de patrie spirituelle – pour le magnifique réseau de trains à grande vitesse qui sillonnent le continent. Londres, elle, fait dans ce domaine figure de parent pauvre, et devrait hélas le rester.
Paris compte deux opéras (quand ils ne sont pas en grève), quatre orchestres symphoniques, mais, curieusement, aucune salle de concert digne de ce nom ni d’envergure mondiale. Bertrand Delanoë, son grand et bon maire, prévoit d’en construire un [à la Villette]. Avec le Louvre, Paris possède en outre le plus grand et le plus riche musée du monde. Le musée d’Orsay abrite la plus belle collection mondiale d’œuvres de la fin du xixe siècle. Le Centre Pompidou et le Palais de Tokyo, quant à eux, sont des institutions de tout premier ordre en matière d’art contemporain.
La capitale française est sans doute, quoique Francfort puisse lui contester ce titre, le deuxième centre financier du continent derrière Londres. Elle accueille la seule industrie cinématographique d’Europe qui fonctionne vraiment, quoique avec force subventions. Tous les jours, quelque 350 salles obscures continuent de projeter des films en tout genre, des Marx Brothers au dernier Gérard Depardieu. Sur le plan littéraire, plus d’un millier de livres y sont publiés chaque année. Mais Paris n’est plus le haut-lieu de la vie intellectuelle qu’il était dans les années 1950 et 1960, et seuls des existentialistes japonais en devenir hantent encore les fameuses brasseries littéraires de Montparnasse et de Saint-Germain-des-Prés.
Paris est aussi une ville où il fait bon vivre. Les Parisiens se plaignent des loyers et du prix astronomique des appartements, mais le marché immobilier reste pourtant plus accessible qu’à Londres ou à New York. Les transports en commun sont bon marché et particulièrement pratiques. Dans l’ensemble, les écoles publiques et les services médicaux se maintiennent à un niveau tout à fait correct, quoi qu’en disent les Français.
Et l’avenir ? La ville doit-elle croître en hauteur ou repousser ses limites, voire les deux à la fois ? Pour son maire socialiste, Paris, malgré ses atouts culturels et sa beauté, est menacé de stagnation, à l’étroit dans ses murs et bridé par des règles d’urbanisme qui prohibent les gratte-ciel. Lui faut-il chercher d’autres moyens d’élargir son périmètre, de manière à reprendre contact avec la jeunesse et l’énergie bouillonnantes, parfois violentes, de ses banlieues ? Ou doit-il lever son embargo sur les tours et autoriser la construction de nouvelles structures, hardies et enthousiasmantes, non dans le centre historique mais dans les quartiers périphériques de l’est ou du nord, plus décrépis ? Paris sera toujours Paris. Mais le Paris de l’avenir pourrait bien ne pas rester figé dans une uniformité élégante, distinguée et prévisible. Tant mieux*.
* En français dans le texte. | |
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| Sujet: Re: Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau | |
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| | | | Parisiens, têtes de chien, Parigots, têtes de veau | |
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