Les troupes africaines lors du 14 Juillet font débat

Initiative «néocolonialiste» ou célébration du cinquantenaire des indépendances? Le défilé de treize contingents de pays africains sur les Champs-Elysées pour la fête nationale suscite des critiques.

http://www.24heures.ch/actu/monde/troupes-africaines-14-juillet-font-debat-2010-07-13

Cette année, le traditionnel défilé militaire sur les Champs-Elysées aura belle allure. Il sera ouvert par la «compagnie des Amazones», femmes soldats de l’armée béninoise placées sous le commandement de la colonelle Aminata Quenum. A leur suite, douze autres compagnies issues d’autant de pays africains frapperont le sol parisien de leurs pas cadencés. Hier, le président Nicolas Sarkozy a invité à déjeuner les douze chefs d’Etat de ce continent qui ont accepté de faire le déplacement. Pour le gouvernement français, il s’agit de célébrer le 50e anniversaire de l’indépendance des anciennes colonies. Mais cette invitation provoque de vives controverses en Afrique et, dans une moindre mesure, en France. Sur les 53 000 hommes des Forces françaises libres, 32 000 appartenaient aux troupes coloniales. Malgré cela, les pensions des anciens combattants africains étaient moins élevées que celles des autres. Mais le président Sarkozy a annoncé, hier, la fin de cette inégalité de traitement. Les pensions des vétérans d’Afrique seront donc multipliées par quatre, en moyenne. Cette nouvelle a été fort bien reçue par les chefs d’Etat invités à Paris. Toutefois, elle n’apaise pas les critiques de nombreux médias africains qui voient en ce défilé le symbole de la «Françafrique». Cette expression, forgée jadis par feu Félix Houphouët-Boigny - à la fois ancien ministre d’Etat du gouvernement français et premier président de la Côte d’Ivoire –, évoque aujourd’hui les liens corrupteurs tissés par des dirigeants politiques et économiques de l’ancienne métropole avec nombre de responsables africains.

Au niveau des pensions, il était vraiment injuste qu'ils recoivent moins que les français.

Il était temps de rectifier en effet.

La France a eu parfois une drôle d'attitude avec ceux qui sont venus lui prêter main forte, comme pour les harkis avec qui on a été particulièrement nuls ..

Un défilé qui va nous coûter bonbon ! Combien la facture ?

Economies sur le raout du 14 juillet à l'Elysée et gabegie en faisant venir tout ce petit monde

Mandela est-il raciste ?

N'empêche que lorsque la France en a eu besoin, elle a bien su les "trouver"... un grand respect pour tous ces combattants d'Afrique qui ont fait le sacrifice de leur vie pour venir nous libérer !

Bernard75 a écrit:

Mandela est-il raciste ?

Lui, je ne sais pas, mais ses successeurs oui, indiscutablement!
Il existe par ailleurs des lois raciales en vigueur an AFS actuellement.

Le défilé des troupes d'ex-colonies divise la presse africaine

Des troupes maliennes s'entraînent à descendre les Champs-Elysées, lundi 12 juillet, avant le défilé officiel, mercredi.



http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/07/14/le-defile-des-troupes-d-ex-colonies-divise-la-presse-africaine_1387690_823448.html

"La France ne serait-elle pas finalement tellement dépendante de l'Afrique qu'elle ne peut plus s'en passer ?, interroge avec ironie le Fasozine. En invitant, sur les bords de la Seine, les chefs d'Etat d'anciennes colonies françaises d'Afrique, Nicolas Sarkozy prouve son incapacité à tourner la page de la France-Afrique dans laquelle il a lui aussi fini par s'engluer." Plusieurs observateurs se demandent notamment pourquoi la France ne s'est pas davantage investie dans les célébrations organisées dans chacun des quatorze pays ayant accédé à l'indépendance. "Le 14-Juillet demeure une fête exclusivement française, poursuit le bimestriel burkinabé. Y inviter les présidents des pays qui étaient autrefois sous le joug de la France, c'est une manière de continuer à maintenir un lien de subordination qui ne veut pas dire son nom." C'est en tout cas le point de vue de la Côte d'Ivoire, qui a décidé de boycotter la cérémonie. "C'est notre anniversaire, nous le fêtons à la maison, chez nous. Nous ne voyons pas bien les raisons profondes de cette volonté de fêter le cinquantenaire d'Etats indépendants en France. C'est une initiative très ambigüe", avait expliqué l'ambassadeur de Côte d'Ivoire en France, Pierre Aimé Kipré. Le Patriote se montre très critique à l'égard de cette absence ivoirienne : "Gbagbo, qui se proclame le chantre de la liberté, ne devait en aucun cas manquer ce grand rendez-vous de la démocratie." Le Faso.net revient sur l'origine de l'invitation à défiler sur les Champs-Elysées : l'initiative "2010 année de l'Afrique", lancée en juin 2009 et coordonnée par Jacques Toubon, président de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Le quotidien congolais Le Potentiel se fait l'écho des accusations portées par des ONG françaises, dont Survie et la Fédération internationale des droits de l'homme, qui ont dénoncé la présence, parmi les invités, de "criminels" etde "coupables de violations des droits de l'homme".

Un défilé de "criminels" sur les Champs-Elysées ?

Des soldats de Centre Afrique lors du défilé du 14 juillet.



Des ONG se disent "gravement préoccupées par le fait que les délégations puissent comprendre des personnes responsables de graves violations des droits de l'Homme".

La Fédération internationale des ligues de droits de l'Homme (FIDH) a demandé mardi 13 juillet aux autorités françaises de publier la liste des délégations reçues aux célébrations du cinquantenaire des indépendances africaines à Paris, afin de vérifier qu'elles ne comprennent pas de criminels. La FIDH et la LDH se disent "gravement préoccupées par le fait que les délégations de certains pays (...) puissent comprendre des personnes responsables de graves violations des droits de l'Homme". Il s'agit, selon les deux organisations, de "permettre à la justice française de poursuivre les personnes devant lui rendre des comptes plutôt que les associer au défilé qui commémore le 212e anniversaire de laRévolution française". La semaine dernière, un collectif d'ONG françaises et africaines s'était ému de la présence possible au défilé du 14 juillet d'un général du Congo-Brazzaville, Noël Léonard Essongo, ancien membre des milices "cobra" accusé par plusieurs d'entre elles de crimes pendant la guerre civile de 1997 dans son pays.

La charge de Rufin contre un Quai d'Orsay «complètement marginalisé et sinistré»



http://www.liberation.fr/monde/0101645500-la-charge-de-rufin-contre-un-quai-d-orsay-completement-marginalise-et-sinistre

L'écrivain Jean-Christophe Rufin, ex-ambassadeur de la France au Sénégal, nommé à Dakar en 2007 par Nicolas Sarkozy, et débarqué fin juin sur insistance du président Abdoulaye Wade, détaille par le menu cette diplomatie si paradoxale: «D'un côté, il y a un Quai d'Orsay qui sert de vitrine à la fois "people" et morale, et, de l'autre, une realpolitik faite par derrière et par d'autres.» Selon lui, «le Quai d'Orsay ne pèse plus rien dans les affaires africaines». Celles-ci sont gérées par Claude Guéant. «Très influent», l'ancien préfet «agit d'autant plus librement qu'il n'en répond ni devant l'Assemblée ni devant le gouvernement». «Il dépend du seul président de la République, dont j'ignore s'il est complètement informé des initiatives de son collaborateur», s'inquiète Rufin. L'ancien président d'Action contre la faim s'en prend aussi aux «intermédiaires officieux qui ont été remis en selle depuis trois ans». «Les réseaux se sont reconstitués», explique-t-il, «on a quelque chose de très opaque». «Absolument pas représentatifs de l'intérêt général», ces lobbyistes «sont payés» pour faire valoir leur point de vue.