Charlie Hebdo ou la liberté de blasphémer

Rappel du premier message :

> L'incendie des locaux du journal satirique, qui publiait mercredi un numéro baptisé «Charia Hebdo», a suscité l'émotion auprès de la classe politique, des médias et de nombreuses associations.

Citation :

«Charlie Hebdo»: «Nous défendons la liberté de blasphème»

http://www.20min.ch/ro/news/monde/story/16990192

«Libération» d'abord, puis le «Nouvel Observateur», ont offert l'asile à la rédaction dans la matinée, l'incendie ayant détruit tout le matériel dans la nuit, sans faire de victime. «Les équipes de 'Charlie Hebdo' sont les bienvenues, le temps qu'elles retrouvent des locaux et des ordinateurs. On se serrera», a tweetté le directeur de la rédaction de «Libé», Nicolas Demorand, avant de confirmer leur venue pour 13 heures. Le «Nouvel Obs» avait proposé, aussi sur twitter, de les héberger «par solidarité».

Le Premier ministre français, François Fillon, a fait part de son «indignation», rappelant que «la liberté d'expression est une valeur inaliénable de notre démocratie». Il a demandé au ministre de l'Intérieur, Claude Guéant - qui a lui même appelé «tous les Français à se sentir solidaires» - que «toute la lumière soit faite» et que «les auteurs soient poursuivis». «Les intimidations dont a fait l'objet Charlie Hebdo ces derniers jours et l'attaque de sa rédaction (...) sont intolérables», a affirmé le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, estimant qu'«il n'y a pas de démocratie sans irrévérence, sans parodie ou sans satire».

«Le fondamentalisme religieux sous toutes ses formes doit être dénoncé»

Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, condamne «fermement» l'incendie si son caractère criminel est confirmé, jugeant la Une présentant un dessin de Mahomet moins «violente» que les caricatures publiées par l'hebdomadaire en 2006. La classe politique unanime a condamné l'incendie criminel: «Répugnant» pour Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), profondément choquant pour le ministre du Travail Xavier Bertrand. Un acte commis par des «ennemis de la démocratie» pour Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), un «attentat» pour le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé, s'il était avéré.

«Le fondamentalisme religieux sous toutes ses formes doit être dénoncé», a affirmé François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle, ajoutant que «le combat pour la liberté d'expression demeure, hélas, d'une désolante actualité». «Totale solidarité» de Martine Aubry, première secrétaire du PS, et le maire de Paris, Bertrand Delanoë, «révolté», propose même d'aider l'hebdo «à retrouver des locaux».

«Ceux qui brûlent des journaux, brûlent la liberté et la démocratie»

L'équipe de campagne de Marine Le Pen (FN) affirme de son côté qu'il est «temps que les pouvoirs publics réagissent fermement» à cette nouvelle forme de «terrorisme». Le philosophe Bernard-Henri Lévy estime que «ce n'est pas juste la liberté d'expression qui est en cause. C'est le droit au blasphème. C'est le droit imprescriptible de rire de toutes les religions». «Le Monde», dans un éditorial intitulé «Pourquoi il faut soutenir Charlie Hebdo», met en avant le positionnement de la publication: «Quoi que l'on puisse penser des choix éditoriaux de Charlie Hebdo, de l'esthétique de ses couvertures et de la délicatesse de son style, l'hebdomadaire annonce clairement la couleur satirique».

«Ceux qui brûlent des journaux, brûlent la liberté et la démocratie», écrit Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité, faisant part de la «solidarité active» de sa rédaction. La présidente de Ni putes Ni soumises, Sihem Habchi, s'est rendue sur les lieux de l'incendie pour soutenir une rédaction «qui a toujours été du côté des femmes», comme Dominique Sopo, président de SOS Racisme, qui a affirmé: «Nous défendons l'idée d'un droit au blasphème». La Ligue des droits de l'Homme s'est dite «solidaire» de «toute l'équipe et tous les salariés».

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