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 LA FRANCE DE SÉGOLÈNE

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Lawrence

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MessageSujet: LA FRANCE DE SÉGOLÈNE   LA FRANCE DE SÉGOLÈNE Empty7/5/2014, 17:33

Madame,

Vous voici donc presque reine de France ! Rayonnante de votre beauté académique, (après chirurgie esthétique et soins onéreux) vous avancez, distribuant vos éclatants sourires comme autant d'aumônes, prête à guérir les écrouelles, à soulager les scrofuleux. Votre retour en grâce est un triomphe ! Vous dégustez, savourez sans barguigner cette éclatante revanche. Vous interdisez les décolletés, vous obligez qu’on se lève à votre passage, lorsque vous déjeunez il est interdit de faire du bruit etc. dans votre ministère.

Un temps, fort long selon votre goût, car la Cour vous a proscrite, reléguée, bannie, pestiférée. Elle s'est moquée, gaussée de la litanie de vos malheurs. Stoïque, vous n'en avez rien laissé paraître, Madame, vous montrant fort aimable sans jamais grincer sur le sort qui vous était réservé, insensible que vous fûtes aux vilénies que l'ancienne favorite du roi s'employa à ourdir à des fins de causer votre perte. Quant vint le temps de sa disgrâce, vous vous tîntes coite : mais votre cœur s'emballa à l'idée de connaître la fin d'un pesant exil.
L'avenir, radieux, vous sourit à nouveau : le roi vous a adoubée en faisant de vous sa ministre des Fleurs des champs et des Petits oiseaux, une charge que les Pastoureaux de la Mère Duflot ont dédaigneusement rejetée.

A vous donc, Madame, gloire et beauté : vous voici à présent ointe des huiles les plus raffinées, des onguents les plus rares, ceux qui vous confèrent ce teint éclatant adorné de ce ravissant chignon qui sied à ravir.

Vous ne manquerez pas de poser aux côtés du roi ... Quel couple de vitrail ! Lui, précédé de sa petite bedaine d'oyer-rôtisseur, toujours aussi boudin de figure, hésitant, tremblotant dans ses surtouts si tristement et maladroitement coupés. Vous, Madame, lumineuse telle une madone de transept, nimbée de votre gloire de Niquée.

Mais vous avez trop souffert, Madame, pour ignorer que ce délicieux madrigal dissimule une réalité où le noir le dispute âprement au rose.

Souffrez donc, Madame, qu'une marquise un peu décatie, rafraîchisse votre esprit de quelques vérités que vous serez si prompte à oublier tant votre audace et vos emportements viennent à troubler votre vue.

Ce retour à la Cour est une comédie bouffe ! Les gazetiers étrangers ont ainsi trempé leurs plumes dans une encre d'une âcreté sans égale pour se gausser, jaboter, ironiser sur l'étrangeté de votre élévation. Après avoir chassé du Château son encombrante et rétive favorite d'alors, le roi s'est donc pris de faire revenir près de lui la mère de ses enfants qu'il avait répudiée pour s'enfuir dans le lit d'une audacieuse courtisane dépourvue de scrupules. Ces mêmes gazetiers, ha!!! les impudents que voici ! ne craignent pas un instant écrire qu'une telle pièce de boulevard n'aurait jamais été donnée pour cause de ridicule et de bouffonnerie.

Mais le Flou a tant de choses à se faire pardonner : il n'a, pas un moment, songé au caractère fantasque, saugrenu, inédit et pour tout dire, désinvolte de sa décision. Car il s'agit bien de sa décision, et non celle du comte Valls, son nouveau Grand chambellan, qui ne vous souffre guère. A l'instar du comte Fabius de Pomponné qui vous moqua cruellement quand vous briguâtes la couronne de France.
Sachant la tradition des sans culottes de s'entre-dévorer même et surtout en place publique, voici qui nous promet de belles heures, même si, à présent, personne ne se prend de moufter : pardonnez, Madame, la trivialité de mon propos.

Le roi et son Grand chambellan n'auront guère le loisir de connaître la sérénité qui commande l'exercice du pouvoir. Vous êtes, Madame, impétueuse, parfois irréfléchie ; vous êtes rebelle à toute forme d'autorité et personne ne peut se targuer d'avoir un jour réussi à vous faire entendre raison. Si la comparaison n'était pas si peu flatteuse, l'on vous verrait telle une vachette landaise, grattant le sol avec frénésie, prête à encorner le premier des culs qui s'offre.

C'est bien là l'un des nombreux cauchemars qui troublera bientôt le sommeil du comte de Catalogne. Le voici qui va devoir encore toréer sans fin pour apaiser les conflits qui ne manqueront pas d'éclater entre le duc de Montebourg et Monsieur de Monbeausapin désormais cousus aux finances, tels deux chats entiers jetés dans un sac de jute.

Ce portrait d'une famille un temps décomposée puis recomposée sous les plus sombres augures serait incomplet si l'on ne faisait ici état de la bouderie de la duchesse de Flandre qui, si elle en avait l'heur, vous ferait servir, Madame, le plus expéditif des bouillons de onze heures. L'on l'imagine à grogner, pester, ronchonner, clouer ses ennemis au pilori. Ha!!!! Le roi n'est pas son cousin. Vous n'êtes pas non plus sa cousine, Madame.

Sur ordre du roi, à n'en point douter, vous avez du renoncer à votre duché du Poitou ! Au fond, peu vous chaut. L'affaire semblait perdue. Vous êtes à présent ministre et tout laisse à croire que vous ne ferez pas longtemps votre content de la charge qui vous échoit. Votre charmant sourire trahit votre nature carnassière .... C'est votre seul point commun avec le comte Valls.

Si fait, Madame, une dernière question : qui de vous-même ou du Grand chambellan se fera servir la tête du roi ? Puisque nous vivons des temps assez irréels, imaginons qu'il vous vienne à l'esprit de réserver au roi le sort du tsar Pierre III ? Convaincue de son incapacité à régner, la tsarine Catherine, la grande Catherine, le fit égorger et monta alors sur le trône de l'empire russe. Vint alors un règne que Madame de Staël qualifia de "despotisme tempéré par strangulation."

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kalawasa

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MessageSujet: Re: LA FRANCE DE SÉGOLÈNE   LA FRANCE DE SÉGOLÈNE Empty8/5/2014, 00:08

Très beau texte, Lawrence !
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EddieCochran
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EddieCochran


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MessageSujet: Re: LA FRANCE DE SÉGOLÈNE   LA FRANCE DE SÉGOLÈNE Empty8/5/2014, 01:54

2 -

Lawrence a écrit:
Madame,

  Vous voici donc presque reine de France ! Rayonnante de votre beauté académique, (après chirurgie esthétique et soins onéreux) vous avancez, distribuant vos éclatants sourires comme autant d'aumônes, prête à guérir les écrouelles, à soulager les scrofuleux. Votre retour en grâce est un triomphe ! Vous dégustez, savourez sans barguigner cette éclatante revanche. (...)
  Vous ne manquerez pas de poser aux côtés du roi ... Quel couple de vitrail ! Lui, précédé de sa petite bedaine d'oyer-rôtisseur, toujours aussi boudin de figure, hésitant, tremblotant dans ses surtouts si tristement et maladroitement coupés. Vous, Madame, lumineuse telle une madone de transept, nimbée de votre gloire de Niquée.
(...)
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Un anonymat très facile à percer, il s'agit de M. Hervé Kalerskind, contributeur au journal L'Espress en ligne sous le pseudo de Bongobi (Bel ahuri en parler marseillais) qui rédigea le texte à la manière de madame de Sévigné (Cf. "Souffrez donc, Madame, qu'une marquise un peu décatie,...).

Vous pouvez le retrouver ici :
http://www.lexpress.fr/actualite/avec-la-duchesse-marie-segolene-la-vie-du-roi-ne-sera-pas-un-conte-de-fees_1505841.html

Si vous êtes sous le charme du style de Bongobi vous trouverez ses interventions à l'Espress ici :
http://communaute.lexpress.fr/membre/Bongobi/contributions

L'orthographe Niquée interpelle, cette graphie ancienne se love ici dans l'acception moderne et argotique que tout le monde comprend et qu'au gré de ses sensibilités et de sa connaissance du CV de la personne ici brossée chacun pourra mettre en perspective avé tel ou tel épisode de la vie de la Victorieuse du Poitou. 
Quels autres internautes que notre camarade Alande et votre serviteur dénicheront sous cette Niquée celle qui prêta son nom à notre Nice la Belle ? Son AOP déflorée, vous l'aurez tous reconnue, il s'agit ici de la Nikê grecque, la déesse incarnant la Victoire et dont l'évocation la plus célèbre est sa splendide statue découverte en 1863 à Samothrace par  Champoiseau et que le public ébaubi peut admirer au musée du Louvre sous son apparence toute récemment toilettée.
 Poussant plus loin leur sens critique, les gens de classe auront immédiatement identifié cette Nikê comme étant l'inspiratrice de l'emblème  de calandre en argent massif de Rolls Royce connu sous la désignation de Spirit Of Ecstazy (à consommer avé modération pendant une rave).


Il est fait  une allusion à ce Sud-Ouest si cher au cœur de notre Chère et fidèle Mab à travers l'emploi du vocable oyer-rôtisseur, le cuisinier spécialisé dans le rôtissage de l'oie celle-ci étant le mets de prédilection des rois d'antan, bien qu'ici il ne s'agisse que d'un temporaire roitelet de Tulle, une ville des marches du Limousin, un ensemble territorial et culturel qui tiendrait plus du plateau des Millevaches que du Sud-Ouest des gaveurs en-deçà de la Garonne, bien que je ne dirais pas la même chose de Brive-la-Gaillarde la ville corrézienne où je vécu mes plus beaux coups de cœur et qui n'a rien à voir avé les mille vaches...
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MessageSujet: Re: LA FRANCE DE SÉGOLÈNE   LA FRANCE DE SÉGOLÈNE Empty8/5/2014, 09:24

Eddie, chabada again, a écrit:
bien que je ne dirais pas la même chose de Brive-la-Gaillarde la ville corrézienne où je vécu mes plus beaux coups de cœur et qui n'a rien à voir avé les mille vaches...

Ah bon, vous vous commîtes la-bas aussi ?
En meme temps, avec un nom pareil...


Mab, admirative
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EddieCochran
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EddieCochran


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MessageSujet: Re: LA FRANCE DE SÉGOLÈNE   LA FRANCE DE SÉGOLÈNE Empty8/5/2014, 13:39

3 -

Mara-des-bois admirative a écrit:


Ah bon, vous vous commîtes la-bas aussi ?

Comme vous dites Chère Mab, j'y mîtes gaillardement. Mais c'était avant.

LA FRANCE DE SÉGOLÈNE Marque%20brive
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Lawrence

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MessageSujet: Re: LA FRANCE DE SÉGOLÈNE   LA FRANCE DE SÉGOLÈNE Empty8/5/2014, 14:37




 Wink 
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Zora232

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MessageSujet: Re: LA FRANCE DE SÉGOLÈNE   LA FRANCE DE SÉGOLÈNE Empty8/5/2014, 14:38


...délicieux madrigal qui dissimule une réalité où le noir l'emportera sur le rose  Very Happy 





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MessageSujet: Re: LA FRANCE DE SÉGOLÈNE   LA FRANCE DE SÉGOLÈNE Empty

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