Bonsoir Sylvette,
Votre remarque est tout à fait justifiée et pertinente.
Il est clair que la vengeance de D.ieu est Justice, et ne peut se concevoir que comme telle.
L'important de mon propos ici était bien d'affirmer - et de réaffirmer - que l'Homme ne peut se laisser aller à la vengeance, dans le sens d'un passage à l'acte. La colère pousse à la vengeance et, comme l'a si bien rappelé Zed, la vengeance appelle le sang qui appelle la vengeance, etc... cercle vicieux des pulsions primaires qui pousse l'Homme à sacrifier son humanité sur l'autel de sa part d'animalité.
De manière générale, tous les adjectifs anthropomorphes associés à D.ieu ne peuvent bien évidemment pas laisser croire qu'il s'agirait là de l'essence profonde de D.ieu. Ces adjectifs ne peuvent être utilisés que dans leur aspect "pédagogique", dans le sens où ils parlent à l'Homme (qui y reconnait ses propres ressentis, et comprend donc de quoi on parle).
Quant à la crainte de D.ieu, oui, bien sur, ce concept existe dans le judaisme et y est même central. Ce qui n'empêche que cette crainte cotoie l'amour de D.ieu.
Notrre D.ieu est aussi bien D.ieu de Justice, de Rigueur (qu'il faut craindre) que D.ieu d'amour, de bonté, qui prodigue Ses bienfaits aux Hommes. Nos relations à D.ieu sont plurielles, tout comme le sont les relations entre les Hommes.
Un enfant craint et aime en même temps ses parents, tout comme un parent est à la fois et parfois "parent de rigueur" - paraissant dur à son enfant, et à la fois et parfois "parent d'amour" et de tendresse. L'un n'empêche pas l'autre, il ne s'agit pas d'une relation duelle.
C'est souvent ce que les Chrétiens ont du mal à percevoir dans le judaisme, ce sur quoi ils se focalisent, ce sont les passages "durs" de la Torah... en oubliant tout le reste. Le monde Chrétien a du mal à sortir de la dichotomie pure, du manichéisme et donc d'envisager D.ieu autrement que sous son attribut d'Amour (d'où peut-être cette place disproportionnée laissée à Satan ?).