Les affaires de Jacques Chirac(L'Express.fr - par Catherine Gouëset, publié le 30/10/2009 à 15:09)L'ancien président Jacques Chirac, renvoyé en correctionnelle dans l'affaire des chargés de mission de la ville de Paris, a vu son nom apparaître dans d'autres dossiers judiciaires, dont plusieurs ont été refermés.Les chargés de mission de la ville de Paris : il s'agit de contrats litigieux établis par la Ville de Paris pour des chargés de missions officiellement affectés au cabinet du maire, mais en réalité employés à des tâches sans aucun rapport avec la vie municipale. Le dossier porte sur la période allant de 1983 à 1995. La procédure, instruite aujourd'hui par la juge Xavière Simeoni a été déclenchée par la plainte d'un contribuable parisien. Une vingtaine de personnes y ont été mises en examen. Les directeurs de cabinet successifs de Jacques Chirac, Robert Pandraud, Daniel Naftalski, Michel Roussin et Rémy Chardon, qui ont formellement signé les contrats d'embauche de la plupart des chargés de mission, ont été mis en cause pour
"détournement de fonds publics". C'est le 21 novembre 2007 que l'ancien président a été mis en examen dans cette affaire.
La juge Xavière Simeoni a bouclé son instruction en avril. Le parquet de Paris avait requis, lundi 28 septembre, un non lieu général dans cette affaire; le 30 octobre, il a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris.
Les Emplois fictifs à la ville de Paris : des salaires d'employés permanents du parti gaulliste ont été pris en charge par la mairie de Paris, entre 1988 et 1995. Cette affaire, distincte de la précédente, est instruite par le juge de Nanterre Alain Philibeaux. C'est dans cette affaire qu'Alain Juppé, ancien secrétaire général de ce parti et ancien adjoint aux finances de la Mairie de Paris, a été condamné en 2004. Jacques Chirac est visé en ses anciennes qualités de maire de Paris, de 1977 à 1995, et de président du RPR, de 1976 à 1994. Un mois après la fin de son mandat présidentiel, Jacques Chirac a été entendu comme témoin assisté dans cette affaire. La Cour de cassation a rejeté en mars dernier la demande de dessaisissement du juge Alain Philibeaux, qui souhaitait que ce dossier soit transmis à la juge parisienne Xavière Simeoni.
Euralair : l'ancien président de la République et sa femme sont suspectés d'avoir bénéficié de vols gratuits sur la compagnie Euralair, notamment lors de la campagne de 1995, ce qui pourrait constituer une infraction. Les enquêteurs cherchent donc à vérifier si ces vols figuraient dans les comptes des campagnes de Jacques Chirac. La juge Xavière Simeoni est également en charge de ce dossier.
La SEMPAP : le juge Jean-Marie d'Huy décortique la gestion de la société d'économie mixte chargée d'imprimer les documents municipaux de la Ville de Paris. Plusieurs personnes auraient évoqué des remises d'espèces au cabinet du maire. Jacques Chirac a été entendu comme témoin dans le cadre de cette affaire, le 30 avril 2008, au pôle financier parisien.
Les dossiers refermés Le nom de Jacques Chirac est par ailleurs apparu dans les années 90 dans plusieurs enquêtes, mais aucune n'a débouché sur des poursuites :
Les marchés publics des lycées d'Ile-de-France. Il s'agit du financement, entre 1990 et 1997, via les marchés de construction et d'entretien des lycées, des grands partis politiques français (RPR, PR, PS, PCF). Les montants détournés aux frais du contribuable francilien se montent à plusieurs dizaines de millions d'euros (300 à 600 millions de francs), soit 2% du montant des contrats.
Les HLM de la Ville de Paris. L'affaire concerne la collecte de fonds, notamment auprès des entreprises fournisseurs de l'Office public d'aménagement et de constructions (OPAC), entre 1989 et 1995 destinés au financement du RPR.
L'affaire dite des "frais de bouche". Les services municipaux de la mairie de Paris ont affecté 14 millions de francs à des frais de réception du couple Chirac.
L'affaire des billets d'avion. L'ancien maire de Paris a été mis en cause par la justice à propos des sommes, payées en espèce, pour une vingtaine de voyages personnels dont il a bénéficié et fait bénéficier ses proches, entre 1993 et 1995.