Une analyse tout à fait personnelle de la pensée nietzschéenne...
Lorsqu'en 1882, Friedrich Nietzsche annonce la "mort de Dieu", nous sommes à la charnière du XIXe-XXe siècle. Il prophétise un événement qui fut d'ailleurs à peine perçu par ses contemporains. "Dieu est mort", affirme t-il. Quel Dieu ? Ce Dieu chrétien qui cesse ainsi d'illuminer l'Europe, ce Dieu du "suprasensible" éclairant les civilisations.
Toutefois, la mort de Dieu n'a pas vraiment spécifique à la pensée de Nietzsche.
N'est-ce pas l'évangile elle-même qui l'annonce ? (Christ "mort" est ressuscité), enfin le concept est aussi énoncé chez Hegel où l'Absolu se forme et s'engendre.
Chez Nietzsche, enfin, il s'agit de la croyance au Dieu "ancien" chrétien qui s'estompe.
La mort de Dieu annonce une "nouvelle aurore".
L'horizon est de nouveau libre et la possibilité offerte pour l'humanité de "mettre les voiles" et voguer au devant des dangers, d'affronter les risques de l'inconnu avec à la clef la promesse de découvertes surprenantes et étonnantes pour qui recherche avec curiosité la connaissance (c'est-à-dire en priorité les philosophes et tous les esprits libres).
Au contraire, la mort de Dieu, loin d'être une tragédie, c'est une espérance.
Un regain d'optimisme même. Et pour le christianisme même qui voit là l'occasion d'affirmer la naissance d'un nouveau Christ et la promesse d'un nouveau Ciel.
Fini le "Dieu tyran".
Et pour celui qui acceptera de jouer la carte du hasard en chassant les anciens dogmes et les anciennes croyances, il y aura certainement beaucoup à découvrir, créer et inventer.
Mais l'humanité est-elle prêt à prendre ce risque ?