Les affreux sont des mercenaires qui se sont illustrés au Congo-Kinshasa par des guerres. Ils ont d’abord servi Moïse Tshombé pendant la sécession katangaise (1961-1963). Ensuite, en 1965-1966, ces « diabos » matent la rébellion de Pierre Mulele dans la Provence Orientale. Enfin, les affreux ont mené des combats sans merci contre l’ANC (armée nationale congolaise ). Mais l’armée de Mobutu, bien structurée à l’époque, a brisé leur rêve en mettant un terme à leur mésaventure au Congo, c’était à Bukavu en 1967. 1. Le phénomène Jean Schramme Fils d’un bourgeois à Bruges (Belgique), Schramme est arrivé au Congo à l’âge de dix-huit ans. Sous-officier de réserve de l’armée belge, il a servi chez les paras dans la base Kamina1. Puis, il est devenu propriétaire d’un vaste domaine dans la Province Orientale. Une plantation lui a été cédée par un ancien colon à Bafwakwandji, localité située à 212 km sur l’axe routier de Stanleyville, à Bafwasende. Le chaos au lendemain de l’indépendance l’a jeté dans la lutte pour un Katanga indépendant. Exilé en Ouganda, il a bientôt repris du service et s’est imposé dans la pacification de la région d’Albertville. Emprisonné à Léopoldville puis expulsé à Bruxelles après l’opération Rumpunch, il a aussitôt rejoint Faulques au Katanga. En décembre 1961, suite à sa réputation, ses méthodes et son efficacité guerrière redoutable, Faulques lui confie la défense fixe d’un large périmètre au nord de la ville, autour du stade Albert I. Il y causera des pertes nombreuses aux onusiens. Ayant découvert le goût de l’aventure militaire, Schramme va créer début 1962, au Nord-Katanga, un commando Kansimba en pleine brousse. Kansimba étant le nom du village où il a installé son premier camp militaire. Ce commando deviendra plus tard le 10è Codo du Bataillon Léopard. Son insigne à l’épaulette collée représente un fauve bondissant depuis le grand lac Tanganyika
Les premiers éléments de ce bataillon sont issus de deux tribus: les Baluba (guerriers, chasseurs et forgerons, ils bricolent le cuivre, l’étain et le fer), et les Batabwa (agriculteurs et pêcheurs). Les deux tribus cohabitent et se marient. Leurs dialectes sont proches et s’entendent très bien. Schramme s’employait à recruter les enfants de 15 ans dans les écoles proches, les embarquait dans le camion jusqu’au camp d’entraînement. Ils recevaient des tricots, des shorts, des ceinturons, des sandales, des calots etc. Le camp d’entraînement prit le nom du village, « Kansimba ». Ainsi commençait la vie de militaire au rythme très dur pour ces nouvelles recrues naïves. Parmi les premiers officiers on notait entre autres: - l’adjudant Norman (Bruxellois, ex-para-commando à Namur), - l’adjudant René, un ex-étudiant de Louvain où il préparait un doctorat, - Christian, ancien mineur et ancien maçon spécialiste des travaux de génie des ponts (construction et démolition), - François, artilleur, ancien planteur de café à Bukavu, il commandait les mortiers de 60 et de 81, puis toutes les gammes de canons 20, 40, 37, 120, 75 sans recul; - deux Marcs, sergents chefs de peloton, - Michel F. supervisait l’intendance, - Henri, mécanicien belge, Stavro, mécanicien grec, Jean et quelques Katangais mécaniciens. Ceux-ci s’occupaient d’un véritable atelier récupérant toutes les ferrailles pour reproduire des véhicules neufs (Jeeps, camions etc.). Bref, une grosse compagnie a vu le jour. Elle allait peu à peu s’étoffer pour constituer le fameux Bataillon Léopard grâce à l’adhésion des volontaires et au recrutement des Katangais. Schramme a adopté un système quaternaire qu’il estimait efficace2 : - la section était composée de 11 hommes, commandés par un caporal; - quatre sections formaient un peloton ayant à sa tête un adjudant assisté si possible d’un sergent; - la compagnie groupait quatre pelotons dirigés par un capitaine, assisté d’un lieutenant adjoint et de deux sous-lieutenants ayant chacun deux pelotons; - le bataillon regroupait quatre compagnies. Chaque peloton était désigné par une lettre: A, B, C ou D, suivie du numéro de la compagnie: 1, 2, 3 ou 4. Exemple: le peloton A2 est le premier peloton de la deuxième compagnie. Le chef de ce bataillon était, bien sûr, le major Jean Schramme lui-même, le bâtisseur de l’édifice. 2. Robert Denard alias « Bob » Nous sommes en 1960 après la proclamation de l’indépendance du Congo. Le 11 juillet, Moïse Tshombé proclame la sécession de l’Etat du Katanga. Le Premier ministre, Patrice Emery Lumumba, le patriarche de l’indépendance du Congo unifié, fait appel à l’ONU. Dès le 15 juillet, les premiers casques bleus arrivent. A l’époque, Tshombé était assis sur l’argent et se révélait comme le premier milliardaire africain surnommé « M.Tiroir-caisse ». Pierre Lunel* présente le récit suivant à propos de Robert Denard. Le jeune soldat revenait de l’Indochine où la France était confrontée à une guerre. Il (Robert Denard) feuillette L’Aurore paru il y a quatre jours. On y parle de l’Afrique noire en pleine décolonisation. Il découvre un appel d’offre lancé par Tshombé. Celui-ci recrute des volontaires européens pour défendre au sein de la gendarmerie katangaise son nouvel Etat menacé de toutes parts. Sur place au Katanga se trouvait déjà un premier mercenaire français, Tony de Saint-Paul. Le colonel Trinquier a été contacté officiellement par un émissaire de Tshombé à Nice pour encadrer les gendarmes katangais. Trinquier qui a du pain sur la planche recrute des volontaires ayant fait la guerre en Indochine. Robert Denard en profite et introduit son CV. Dommage pour lui, son dossier ne sera pas retenu. Il venait de rater une occasion en or. Mais il décide de gagner l’Afrique par tous les moyens. Le colonel Battesti lui parle de sa soeur qui est à Brazzaville dont le mari dirige une petite usine à Brazzaville. Puis il lui parle d’un commissaire affecté à la sécurité rapprochée de l’abbé Fulbert Youlou, président de la République du Congo. Ensuite un certain Charles Delarue lui parle d’Albert Kalonji au Sud-Kasaï où une autre sécession venait de voir le jour. L’empereur a besoin des volontaires européens pour encadrer son armée...Là aussi, il y a du job en perspective. Un tableau panoramique des pistes est ainsi présenté, quitte maintenant à Robert d’en exploiter. A propos de l’empereur Kalonji, on dit à Robert qu’il mobilise les Baluba, tandis que Lumumba pousse les Lulua à l’assaut du réduit rebelle. Les deux tribus s’entre-tuent depuis deux mois. Les avions de l’ONU acheminent des bataillons lumumbistes de Luluabourg pour la pacification du Sud. Les troupes du gouvernement central et les Tunisiens de l’ONU occupent Bakwanga, le fief de Kalonji. Des terribles massacres... L’armée de Kolonji s’est enfouie vers la frontière katangaise. Là, des détachements tshombistes, des paras belges et des colons sont rassemblés en milices d’autodéfense organisant la résistance devant l’avancée irrésistible des troupes de Lumumba. (...) Mais « l’Etat minier » de Kalonji existe grâce à la confusion qui règne à Léopoldville. Devant une telle situation explosive Robert Denard s’efforce de réunir de l’argent nécessaire pour son départ en Afrique, convaincu qu’il ne va pas chômer là-bas. Il prend son avion et l’aventure africaine commence. Il est accueilli à Brazzaville par Nicole, la soeur du colonel Battesti. Il découvre la chaleur de l’Afrique en même temps la confusion qui régnait à Léopoldville. Son arrivée coïncide avec la réunion des dirigeants des Etats francophones de l’ancienne Union française: Sénégal, Côte-d’Ivoire et Congo-Brazzaville. Le but de la réunion était de faire asseoir côte à côte Kasa-Vubu, Tshombé et Kalonji et isoler les partisans de Lumumba pour accroître les chances de la France de prendre au Congo la relève des Belges. Muni d’une lettre du président Fulbert Youlou à Tshombé, Robert Denard prend son avion de UTA pour le Katanga. L’objectif: aller chez Kalonji où deux officiers encadraient déjà son armée de Baluba dans la région du lac Mukamba. Kalonji a aussi besoin des volontaires. Une fois au Katanga, Robert renonce à son projet d’aller chez Kalonji. Il découvre la capitale du Katanga où les villas et les bungalows de la colonisation bordent de longues avenues plantées d’eucalyptus. Au loin se dégage la cheminée de l’Union minière du Haut-Katanga. La province du cuivre, de l’uranium, du cobalt, fournissait 60 % des recettes du Congo. Dans l’entourage de Tshombé; l’armée et la police katangaises, les Belges ont gardé la haute main sur la sécurité de l’Etat sécessionniste. Les « minafs » policiers belges sont partout, imbus de leurs privilèges coloniaux, racistes jusqu’à la caricature, soupçonneux envers tous ceux qui, bien que Blancs (comme eux), ne sont pas Belges. Anglais, Sud-Africains et Rhodésiens forment à cette époque le plus gros contingent de volontaires. Ils sont là pour des raisons éminemment politiques, pressés de réaliser un axe Johannesburg - Salisbury - Eville (Katanga) qui tiendrait éloignée du Sud du continent la menace nationaliste. Ceux-là n’ont nulle envie de s’intégrer aux forces katangaises. Ils ont la faveur des Belges. A l’inverse, des « Francophones » sont mieux accueillis par les Africains. Dans un tel climat, Robert doit d’abord apprendre à se méfier... Partout dans les cafés, les Belges parlaient le flamand. Au Katanga, l’orgueil et l’intérêt leur commandent de tout faire pour écarter la menace française dans la région. Pourtant Tshombé et Munongo voyaient les Français comme les héros de l’armée française de la Libération, de l’Indochine et d’Algérie, estime Robert. Car ils étaient à leurs yeux d’une autre trempe militaire que « les cadres d’une Force publique qui s’est débandée à la première mutinerie, au lendemain de l’indépendance et qui n’a pu former, en un demi-siècle de colonisation, un seul officier africain » (...). Dépaysé et errant partout, Robert à bout de ressources financières, a eu un coup de pouce décisif de la part d’un certain Cazenave qui l’a dépanné. Ensuite, il lui présente un médecin qui lui obtient un rendez-vous auprès de Godefroy Munongo, ministre de l’Intérieur et homme fort du gouvernement katangais. Ce petit-fils du célèbre Msiri, roi d’un immense territoire, a suivi sa formation de la philosophie thomiste au séminaire de Baudouinville. Il s’est lancé à la politique et a fondé avec Tshombé la CONAKAT, un parti purement katangais. Il s’est opposé en juillet à toute négociation avec Kasa-Vubu et Lumumba. Il a poussé Tshombé à tenir tête à l’ONU et à se libérer de la tutelle belge. Il rêve d’un Katanga qui serait le creuset d’une union idéale des traditions africaines et du développement européen. Robert Denard ne lui demande rien d’autre que de servir la cause qu’il défend. Munongo lui expose alors la globalité de la situation du Katanga dans son actif: « Les forces lumumbistes de Stanleyville, fief d’Antoine Gizenga, ont envahi la région du Kivu et pris sa capitale Bukavu. Elles ont repoussé les parachutistes de Mobutu dépêchés sur place, puis ont pénétré au Nord-Katanga. Or, ici au Katanga, nous avons affaire à la rébellion des Baluba du Katanga qui se battent contre Tshombé. Malgré la création par l’ONU d’une zone tampon entre le Katanga et le Kivu, les soldats lumumbistes sont parvenus jusqu’à Manono, la capitale de l’étain menaçant directement Eville. Le pasteur Sendwe, leader des Baluba en a profité pour ériger la région de Lualaba un Etat sécessionniste à l’intérieur-même du Katanga dont la capitale sera Manono, résistance anti-Tshombiste ». En écoutant ce paquet de discours sur fond belliqueux, Robert eut le vertige.... Finalement Munongo lui donne une lettre de recommandation destinée à Yav, ministre de la Défense. Robert voit les portes de la chance s’ouvrir devant lui. Il compte créer la surprise au colonel Trinquier qui a refusé son CV en France. A ce moment, la nouvelle dramatique de la mort de Lumumba défraie la chronique de l’opinion publique. Cette nouvelle fait beaucoup de bruit au Katanga d’autant plus que l’information que Munongo a diffusée, il y a un mois, était du mensonge pur et simple. Cette version mensongère va déclencher contre le Katanga une forte émotion dont les effets ne manqueront pas de peser sur le destin du jeune Etat sécessionniste. Conséquence immédiate: Paris a peur, il refuse d’être pointé du doigt comme complice à cet assassinat. Il interdit le colonel Trinquier de recrutement des volontaires et de rejoindre Tshombé au Congo. Passa outre cette interdiction, Trinquier arrive tout de même au Katanga pendant que Tshombé était à Madagascar. Il se heurte devant l’hostilité de l’état-major belge contre les Français au Katanga. Il repart vite en France avec plusieurs volontaires français. Ceux qui sont restés l’étaient à titre individuel. Trinquier ne travaillera pas en Afrique, Robert Denard crie victoire. Entre-temps, les choses se précipitent. La conséquence la plus grave pour le Katanga sera l’adoption par l’ONU le 21 février 1961 d’une résolution autorisant le recours de la force pour mettre fin à la sécession katangaise. Robert est affecté dans l’un des cinq groupes mobiles C. En attendant son voyage à Manono où il se battra contre les forces onusiennes et les forces de l’ANC, il rejoint le site du côté de l’aéroport où sont logés les officiers et où est rassemblé et trié le matériel de transport de troupes. Il va signer le contrat de six mois renouvelable avec une solde de 13 000 FB. C’est là que le lieutenant Dufrasne, un Belge, qui a fait la Corée dans les rangs de l’ONU l’appelle pour la première fois « Bob ». Depuis lors, Bob Denard est ainsi appelé en lieu et place de Robert Denard3. 3. Les trois moments forts des batailles de la sécession katangaise Le film des batailles décrit par Anthony Mockler4 résume ces trois moments forts de la sécession katangaise de la manière suivante: a) La première bataille du Katanga. Elle commence entre le 13 et le 21 septembre 1961. A la suite du succès de l’opération « Rumpunch », Conor Cruise O’Brien décida de promouvoir un coup d’Etat au Katanga contre Tshombé afin de mettre un terme à la sécession. - Le 13 septembre: les casques Bleus commandés par le général Raja s’assure le contrôle des points clés « en vue d’empêcher la guerre civile ». - Le 14 septembre: les Katangais passent à la contre-attaque. Leurs deux Fouga à réaction leur donnent la maîtrise de l’air. Durs combats à Elisabethville et ailleurs. - Le 17 septembre: La garnison irlandaise de l’O.N.U. à Jadotville, forte de quatre-vingt-quatre hommes, se rend aux Katangais commandés par un mercenaire français, Michel de Clary. Les casques bleus humiliés. - Le 21 septembre: cessez-le-feu. A cette époque M.Tshombé remporta sa première victoire. S’adressant devant la presse internationale, il a fait les déclarations fracassantes en ces termes: « Je demande aux Nations-Unies de retirer leurs forces de la République du Katanga. Sinon ce sera la fin de l’ONU... ». En réalité les mercenaires avaient remporté virtuellement la victoire, et les Casques Bleus s’étaient militairement déshonorés. Le Secrétaire général de l’ONU, le Suédois Dag Hammarskjoeld avait péri dans un accident d’avion au-dessus de la Rhodésie du Nord trois jours avant le cessez-le-feu. Son successeur U Thant rappela Conor Cruise O’Brien et le général Sean McKeown. Une force de l’ONU se constitua. La Suède et l’Ethiopie lui donnèrent chacune quatre chasseurs à réaction, et l’Inde six bombardiers à réaction Une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité, votée le 24 novembre, conféra au Secrétaire général des Nations-Unies l’autorité légale pour passer à l’offensive. b) La deuxième bataille du Katanga Elle se déroule entre le 5 et le 21 décembre 1961. Le casus belli fut un document saisi par l’O.N.U. Il s’agissait d’un plan pour la défense du territoire katangais en cas d’une attaque combinée des Casques Bleus et de l’armée nationale congolaise. On en attribua généralement la paternité à Faulques. Le territoire du Katanga était divisé en cinq zones militaires: Albertville, sous le commandement du major Bosquet; Manono, sous le commandant Protin; Kamina, sous le major Barvaux; Kaniama, sous le commandement du major Faulques. Dans l’hypothèse d’une attaque combinée, le plan prévoyait « un harcèlement des garnisons des Nations-Unies » avec des contre-attaques sur les bases des NU à Eville et à Kamina. - Le 5 décembre: les Gurkhas des NU donnent l’assaut à un barrage routier katangais. Les avions de l’ONU détruisent au sol, à Kolwezi, les avions katangais. - Entre le 5 et le 11 décembre: les NU réduisent au mortier la résistance en procédant également à des attaques aériennes sur le centre d’Eville. Au sol, les mercenaires tiennent en échec les forces des Casques Bleus sur trois points clés. - Le 13 décembre: les Suédois de l’ONU attaquent l’hôtel du Lido. - Le 15 décembre: les Casques Bleus au nombre de cinq mille occupent la moitié d’Eville. - Le 19 décembre: les Ethiopiens de l’ONU occupent le siège social de l’Union Minière. - Le 21 décembre: accord de Kitona. Cessez-le-feu. Les NU avaient remporté la victoire; mais compte tenu de leur écrasante supériorité numérique et de leur matériel, le général Raja avait mis beaucoup plus de temps que prévu pour s’emparer d’Elisabethville. Sur le plan politique, cette victoire semblait sonner le glas de Tshombé et du Katanga. En réalité, des manoeuvres politiques se succédèrent pendant une année; on annonça de tous côtés que les derniers mercenaires étaient partis ou allaient partir, mais ces nouvelles étaient fausses. c) La troisième bataille du Katanga Elle se déroule entre le 28 décembre 1962 et le 21 janvier 1963. A la fin du mois de novembre, le conseiller militaire d’U Thant quitta New York pour aller inspecter les Casques Bleus au Katanga, dont le nombre dépassait largement dix mille hommes. Quinze jours plus tard, l’ONU adressera à Tshombé un ultimatum. En réponse, Tshombé accusa l’ONU de projeter son arrestation. - Le 28 décembre: les Casques Bleus, avant l’aube, font mouvement vers Eville en profitant de leur supériorité numérique. - Le 29 décembre: Eville tombe sous le contrôle de l’ONU. La résistance se poursuit en dehors du Katanga. - Le 30 décembre: les Casques Bleus s’emparent de Kipushi et de Kamina. - Le 3 janvier 1963: les Casques Bleus occupent Jadotville. - Le 15 janvier: les Casques Bleus occupent Shinkolobwe. - Le 21 janvier: la chute de Kolwezi, dernier bastion de la résistance katangaise. N.B. C’était Bob Denard qui commandait les mercenaires à Kolwezi, et il dirigea la résistance dans une lutte sans espoir. Les mercenaires menacèrent de faire sauter les grandes installations hydro-électriques. Il a fallu une intervention directe de Tshombé lui-même pour les en empêcher (l’esprit de la démolition était toujours présent chez ces hors-la-loi). L’ex-président katangais négocie avec l’ONU la modalité de la retraite de ses forces vers Dilolo, à la frontière angolaise, et donne l’ordre de déminer les installations5. Tshombé qui a signé la défaite, devait se conformer au principe sacré des accords. Mais il obtient, en contrepartie, l’ordre d’évacuer les mercenaires au-delà de la frontière. Schramme qui traînait encore à l’intérieur arrive le 19 janvier à la mission de Kanzenzé, tout près de Kolwezi. Il arrive après la dernière bataille avec un convoi intact de quatre-vingt camions, vingt-quatre Jeeps, huit camionnettes et une ambulance6. De Kansimba, sa compagnie a mis quinze jours dans la boue sans perdre un homme ni un véhicule, avançant de quatre kilomètres par jour jusqu’à gagner Mutschatscha où il a rejoint Bob Denard. Depuis là, les deux hommes ont effectué ensemble la retraite avec une centaine de mercenaires et plusieurs milliers de gendarmes katangais. Les autorités portugaises avaient autorisé les mercenaires et les Katangais à se réfugier en Angola sans problème. Extrait du manuscrit inédit de Opendo Mbula-Matari Barthélemy Et a 70 ans je suis encore capable de vous émasculer et de vous les faire bouffer a toi et a lawrence . |