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| La Palestine | |
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Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: La Palestine 4/1/2009, 12:41 | |
| Rappel du premier message :La Palestine (introduction) La Palestine, contrée aux limites mal définies et changeantes selon le cours de l'histoire, n'est que la partie méridionale de la région syro-palestinienne - qui constitue, elle-même, la corne occidentale du « Croissant fertile » -, voie de passage privilégiée entre l'Asie et l'Afrique, d'une part, et, d'autre part, façade de l'Asie sur la Méditerranée, fond asiatique du bassin oriental de cette mer. L'histoire de la Palestine sera donc déterminée, en grande partie, par cette situation géographique. Les plus anciens vestiges d'une présence humaine en cette contrée, trouvés en position stratigraphique, remontent au Paléolithique inférieur et pourraient être situés approximativement vers la fin du Pléistocène inférieur. Par la suite, la Palestine va subir une succession d'infiltrations de populations ou d'invasions avec leurs mouvements de flux et de reflux accompagnés de phénomènes, plus ou moins importants suivant les époques, de fixation d'une partie de ces masses migrantes ; couloir stratégique constamment emprunté ou convoité par les grands empires d'Égypte et du Proche-Orient asiatique, elle verra sa vie politique soumise au rythme de l'alternance de l'hégémonie ou de la prépondérance de chacun de ceux-ci, se trouvant condamnée à une vassalité qui ne pourra être provisoirement écartée que lorsque l'empire du Nord-Est et celui du Sud-Ouest éprouveront, simultanément, de graves difficultés. Mais si l'ensemble du territoire palestinien est tributaire des mêmes impératifs politiques, par contre, les mouvements et échanges de toutes sortes (de populations, d'idées, de produits) concernent de plus en plus principalement la fertile plaine côtière, tandis que d'est en ouest, à partir de la steppe syrienne et du plateau transjordanien, ne se produiront que quelques infiltrations de tribus semi-nomades ; l'ensemble de collines situé entre cette plaine et la dépression occupée par la vallée du Jourdain et la mer Morte, et, surtout, les collines judéennes adossées au véritable obstacle naturel qu'est la mer Morte, ont donc constitué une sorte de zone-refuge restée relativement à l'écart de ces multiples contacts et contaminations. C'est pourquoi, pour peu qu'en ce coin de pays un groupe humain suffisamment important ait atteint à une certaine cohésion, en particulier sous l'influence de quelque chef déterminé, il ne sera pas surprenant que ce groupe aspire à la sauvegarde d'un minimum de stabilité, de personnalité, notamment sur le plan socio-religieux - ce qui devait l'amener fatalement à promulguer des lois de protection d'aspect ségrégatif. On peut constater, effectivement, qu'en dehors des périodes où la situation de ses grands voisins ou des grands empires du moment permit à ce groupe de s'étendre sur les plaines et, du même coup, d'entrer davantage en contact avec la civilisation alors dominante, se forgèrent, au cœur de cette contrée, une idéologie socio-religieuse singulièrement peu ouverte, peu syncrétiste (monolâtrie ou hénothéisme évoluant vers le monothéisme, interprétation de la circoncision comme rite d'agrégation au groupe, endogamie ou interdiction des mariages mixtes, tabous alimentaires et autres interdits, définition stricte de la pureté et des impuretés rituelles, etc.), un peuple enclos dans ses observances et essentiellement tourné vers l'espérance d'une protection divine toute particulière qui, seule, pourrait modifier en sa faveur les rapports des forces, par le moyen d'une intervention surnaturelle. En Judée, spécialement à Jérusalem, capitale politique et religieuse avec le Temple, se constitua ainsi la religion juive. Cette sorte de sublimation du désespoir - désespoir provoqué par l'analyse de la situation qui était celle de ce peuple sur le plan humain (la Bible ne fait-elle pas descendre les Israélites des fils cadets, Isaac et Jacob appelé Israël par Dieu, des patriarches Abraham et Isaac, et non pas de leurs aînés ? Modestie révélatrice des résultats de cette analyse de la situation) -, sublimation en espérance d'un choix préférentiel de ce peuple par Dieu, avait engendré une religion profondément vécue qui devait devenir puissamment attractive quand, à la suite, notamment, des déportations successives de Juifs comme esclaves dans tout l'Empire romain, ses adeptes se trouvèrent mêlés aux éléments de la population les plus déshérités, et surtout lorsque, dans son avatar chrétien, elle fut, d'une part, libérée des plus contraignants de ses rites et prescriptions, et, d'autre part, capable de rivaliser avec les autres religions orientales dites « religions de salut » grâce à l'adoration d'un Dieu incarné, crucifié et ressuscité. Si forte fut l'attraction du Christianisme, que celui-ci conquit même le trône impérial ; et c'est la piété impériale qui couvrit de monuments les sites de Palestine devenus spécialement chers au cœur des chrétiens. Par « Palestine », on entendra, ici, le territoire correspondant à celui qui fut attribué à la dernière entité juridique ayant porté ce nom : la Palestine sous mandat britannique. En ce qui concerne la distinction entre « Proche » et « Moyen-Orient », on admettra qu'elle repose sur l'élément suivant : le Proche-Orient est composé des pays asiatiques de langues sémitiques, actuellement surtout de langue arabe, y compris la Palestine, le Moyen-Orient commençant, donc, avec l'Iran. Quant aux trois vocables d'« Hébreux, Israélites, Juifs », précisons ceci à leur sujet. D'une part, les populations qui, avant qu'elles aient franchi le Jourdain pour entreprendre la conquête de Canaan, sont appelées « Hébreux », reçoivent, après ce franchissement, le nom d'« Israélites » - tout cela selon la Bible ; mais on continue de qualifier leur langue, de même, d'ailleurs, que celle des Juifs, d'« hébraïque » (féminin de l'adjectif « hébreu ») : c'est l'hébreu ; sur le sens possible de l'appellation « Hébreux » donnée à certaines populations, on peut se reporter, ci-dessous, au passage consacré au « Bronze récent ». D'autre part, après la disparition des Israélites du Royaume du Nord déportés en Assyrie (à la fin du VIIIe siècle avant notre ère), et le retour en Judée (à partir de l'Édit libérateur de Cyrus : 538 avant notre ère) d'une partie des Israélites du Royaume du Sud déportés en Babylonie (au début du VIe siècle avant notre ère), les Israélites rescapés des guerres et déportations - essentiellement, donc, des habitants du territoire de l'ancien Royaume de Juda et leurs compatriotes restés en Babylonie - sont appelés en français « Juifs » (du latin judaeus et du grec ioudaios, signifiant « de Juda » ; en passant par, au Xe siècle, judeu, et, au XIIe siècle, juieu, féminin juieue, « juive », d'où le masculin « juif »), la religion israélite qu'ils professent recevant, alors, le nom de « Judaïsme » : c'est la religion juive déjà évoquée. Conquise sans difficulté par les Ottomans en 1516, la Palestine fut aussitôt intégrée à leur Empire et devint une partie de la province de Damas. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle fut troublée par quelques révoltes locales, mais la question de la protection des Lieux saints opposa les Français et les Russes et fut, au milieu du XIXe siècle, une des causes de la guerre qui se déroula en Crimée. Auparavant, le gouverneur d'Égypte, Mohammed ‘Ali, avait cherché à placer la Palestine sous la domination égyptienne, renouant ainsi avec une vieille tradition historique : ce fut l'un des moments cruciaux de la question d'Orient. À la suite du démembrement de l'Empire ottoman, en 1918-1919, la Palestine est passée sous le contrôle des Britanniques ; l'accroissement de l'immigration juive, commencée dès la fin du XIXe siècle, a suscité, avant et surtout après la Seconde Guerre mondiale, l'opposition des Arabes qui, en mai 1948, se sont trouvés devant le fait accompli : la proclamation et la réalité de l'État d'Israël. Une nouvelle phase de l'histoire de la Palestine commençait alors. Encyclopædia Universalis 2005, tous droits réservés | |
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Biloulou
Nombre de messages : 54566 Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 24- L'époque de la païenne Aelia Capitolina 4/1/2009, 13:34 | |
| L'époque de la païenne Aelia Capitolina : de la fin de la « Guerre d'Hadrien » à la victoire de Constantin (135-324) Dans la Palestine qui sort meurtrie, dépeuplée et asservie, de ses deux révoltes successives, la vie est, alors, comme mise en veilleuse. Pourtant, la communauté pagano-chrétienne va se développer lentement, en butte à l'hostilité des Juifs et, bientôt, aux persécutions des Romains, pendant que les Juifs, qui ont fondé des écoles rabbiniques dans plusieurs villes de Palestine, poursuivront, à partir du travail accompli depuis 70 à Jamnia, leur œuvre de restructuration et d'organisation du Judaïsme. Le centre intellectuel et les cadres rabbiniques du Judaïsme se transporteront de Jamnia à Usha (Galilée), et les successeurs de Johanan ben-Zakkaï porteront, jusqu'en 425, le titre, devenu héréditaire, de « patriarche » : chefs spirituels du Judaïsme dans tout l'Empire romain, ils seront considérés, par Rome, comme les représentants qualifiés des Juifs ; c'est finalement Tibériade qui deviendra le siège permanent du Patriarcat. L'empereur Antonin ne fit pas qu'autoriser les survivants de Jamnia à s'installer à Usha, il permit de pratiquer la circoncision sur les Juifs de naissance, mais sur eux seuls. Au cours de cette époque va se constituer, à l'initiative ou sous la responsabilité des autorités rabbiniques, une abondante littérature juive ; les principaux ouvrages qui la composent sont : la Mishna (recueil de règles de conduite élaboré, pour l'essentiel, à l'initiative du patriarche Juda Ier, dit « le Prince » ou « le Saint », mort en 217), la Tosephta (complément de la Mishna), la Gemara (commentaire de la Mishna), le Talmud (ensemble constitué par la réunion de la Mishna et de la Gemara ; il en existe deux recensions : le Talmud de Jérusalem d'origine palestinienne et le Talmud de Babylone, qui furent sans doute terminés, respectivement, vers l'an 400 et vers l'an 500), les Midrashim (commentaires de textes vétérotestamentaires, dont les plus anciens seraient du IIe siècle), les Targums (paraphrases des écrits vétérotestamentaires rédigées, en partie à la même époque que les Talmuds, à partir de matériaux qui peuvent être, parfois, antérieurs à l'ère chrétienne). Les synagogues fleurissent alors en Palestine, spécialement, semble-t-il, en Galilée où les plus anciennes, dont les vestiges ont pu être étudiés, dateraient du IIIe siècle. Religion reconnue par Rome (religio licita), le judaïsme peut avoir une existence normale. Par contre, le Christianisme, à partir du moment où on le distingue du judaïsme, est considéré comme une religion nouvelle qui, ayant rompu avec les coutumes ancestrales, n'a pas fait l'objet d'une autorisation officielle : il est donc illégal ; telle est donc, estime-t-on généralement, la première base juridique des tracasseries puis des persécutions dont furent victimes les chrétiens. Mais, quand l'empereur romain se sera converti au Christianisme, les situations se trouveront bientôt, en quelque sorte, inversées. Encyclopædia Universalis 2005, tous droits réservés | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 25- Période byzantine (324-640) 4/1/2009, 13:35 | |
| Période byzantine (324-640) Par sa victoire de 324, Constantin devient le maître de tout l'Empire romain. Faisant de Byzance sa capitale, il la transforme profondément, lui donnant, notamment, un caractère chrétien : sous le nom de Constantinople, la « nouvelle Rome » sera inaugurée en 330. Mais, sans attendre cette date, Constantin généralise et multiplie les mesures favorables aux Chrétiens, encourageant, notamment, ceux-ci à réparer les édifices du culte qui ont souffert du fait des persécutions, à les agrandir, et même, au besoin, à en construire de nouveaux, le trésor impérial étant largement ouvert pour financer ces travaux ; il ordonne, aussi, de remettre aux communautés chrétiennes les lieux auxquels est attaché le souvenir de leurs martyrs. Dès 325, au concile de Nicée (Anatolie), Constantin et le chef de la communauté chrétienne de Jérusalem/Aelia, l'évêque Macaire, décident ensemble de nettoyer le Golgotha (endroit où Jésus aurait été crucifié et mis au tombeau) du Capitole, avec sa triade de divinités (Jupiter, Junon et Vénus), qu'Hadrien y a fait élever. La construction d'une basilique y est aussitôt entreprise ; des vestiges de celle-ci apparaissent, encore, dans l'édifice actuel qui est l'œuvre des Croisés. Les femmes de la famille impériale s'intéressent beaucoup à la Palestine. La mère de l'empereur, Hélène, vient, en 326, à Jérusalem ; à sa demande, deux autres basiliques seront édifiées, l'une à Bethléem, au-dessus de la grotte dans laquelle serait né Jésus, et où Hadrien avait introduit le culte d'Adonis, l'autre sur le mont des Oliviers, à l'emplacement d'où Jésus serait monté aux cieux. De son côté, la belle-mère de Constantin, Eutropie, s'étant, à la suite d'un vœu, rendue à Mambré pour y vénérer les endroits auxquels la tradition attachait le souvenir d'Abraham, obtient de l'empereur que les pratiques idolâtriques en soient bannies, et qu'une basilique y soit bâtie. Bien d'autres lieux saints de Palestine furent, alors, dotés de monuments plus ou moins importants ; la Galilée, pourtant, resta longtemps en dehors de cette floraison de monuments chrétiens, en raison, d'une part, de l'hostilité des Juifs - dont les rabbins tenaient école en cette région, et qui y eurent leur patriarche jusqu'en 425 -, et, d'autre part, du refus opposé par les Judéo-chrétiens locaux, peut-être jusque vers le milieu du Ve siècle, à toute relation avec les étrangers, chrétiens ou non. Sous le court règne de l'empereur Julien (361-363), la situation se renverse à nouveau, momentanément : le paganisme triomphant se venge des précédentes victoires chrétiennes ; par ailleurs, selon certaines sources, Julien aurait été favorable à la reconstruction du Temple de Jérusalem. Introduit probablement en Palestine à partir de l'Égypte, au IVe siècle, le monachisme chrétien y connut un prodigieux développement jusqu'au VIIe siècle (le seul désert de Juda comptait plus de 130 installations) ; les invasions lui furent alors funestes ; relevons, à la fin du IVe siècle, l'établissement de communautés latines : monastère d'hommes et monastère de femmes sur le mont des Oliviers (autour, respectivement, de Rufin d'Aquilée et de Mélanie la patricienne romaine) ainsi qu'à Bethléem (avec Jérôme, l'ancien secrétaire du pape Damase, et Paule, une descendante des Scipions et des Gracques). Grâce à la connaissance de la langue hébraïque qu'il acquit sur place, Jérôme fut le premier à donner, à partir du texte hébreu, une traduction de la Bible en langue latine ; cette traduction est appelée « la Vulgate ». À la suite d'un vœu, Eudocie, l'épouse de l'empereur Théodose II, effectue un pèlerinage à Jérusalem en 438, puis vient s'y installer (444-460) : nombre d'églises, de monastères et d'hospices lui seraient dus, en Palestine. Par ses intrigues, l'évêque de Jérusalem, Juvénal, obtient de Théodose II le titre de patriarche, et du concile réuni à Chalcédoine, en 451, la ratification de cette décision de l'empereur : le siège métropolitain de Césarée - où s'était développé un centre de recherches chrétiennes, avec, notamment, au IIIe siècle Origène (exégète pratiquant l'interprétation allégorique de la Bible), et au IVe siècle Eusèbe « de Césarée » (premier historiographe de l'Église) - cédait ainsi la première place, en Palestine, au siège de Jérusalem. Notons que les conflits théologiques, qui divisent alors entre eux les chrétiens, ont des répercussions en Palestine. Peu après le début du règne de Justinien, un soulèvement nationaliste des Samaritains (529-530) couvre de ruines le pays, jusqu'à Bethléem ; l'empereur prend à sa charge la reconstruction des édifices religieux, et, de plus, fait élever un grand nombre de bâtiments, ornés souvent de mosaïques, dans toute la Palestine : c'est ainsi que Jérusalem est dotée, notamment, de la basilique de Sainte-Marie-la-Neuve (construite entre 531 et 543) et de deux hospices, et que de belles églises sont édifiées à Gaza, ville où règne, maintenant, une atmosphère d'humanisme chrétien. Il faut ajouter que le VIe siècle constitue une époque de prospérité pour nombre d'anciennes villes nabatéennes du Néguev central, telles Avdat (= Oboda ou Éboda ; à 50 km au sud de Beershéba) et Soubeita (= Sobota ; à une faible distance au nord-ouest de la précédente) ; les vestiges particulièrement importants de ces deux cités ont révélé que les raisins constituaient sans doute la principale production de celles-ci, comme en témoignent les nombreux pressoirs à vin qui y ont été découverts. Conséquence des conflits théologiques, deux conciles régionaux se tiennent à Jérusalem, au temps de Justinien, l'un en 536 (à propos de l'hérésie monophysite), l'autre en 553 (pour approuver la condamnation de la doctrine d'Origène, prononcée par le concile œcuménique tenu, la même année, à Constantinople). À cette époque, les pèlerins abondent en Palestine. Mais, en 613, les Perses de Chosroès II envahissent la Palestine, où Juifs et Samaritains les accueillent avec empressement ; Jérusalem, qui a voulu résister, est prise en 614 : ses habitants sont, en grand nombre, massacrés ou déportés avec leur patriarche, ses sanctuaires livrés aux flammes ; une tradition prétend que seule fut respectée par les Perses la basilique de Bethléem, construite sous Constantin et remaniée sous Justinien, parce que les envahisseurs avaient reconnu leurs ancêtres dans les mages (les Rois mages qui seraient venus adorer l'enfant Jésus dans sa crèche, à Bethléem) qu'une mosaïque du fronton représentait, suivant l'usage, sous le costume mithriaque. Bientôt, les Perses autorisent les Chrétiens à rentrer en possession des églises et monastères dont ils avaient été spoliés, à remettre ceux-ci en état et à exercer librement leur culte. Maîtres de l'Égypte où dominait, comme en Mésopotamie, l'hérésie monophysite (selon laquelle Jésus n'aurait eu qu'une seule nature, la divine, et non pas, également, l'humaine), ils favorisèrent les Chrétiens monophysites qui avaient été persécutés par l'Empire byzantin. Les Perses évacuent la Palestine en 629, vaincus par l'empereur Héraclius qui ramène lui-même à Jérusalem, en 630, la relique « de la vraie Croix » que les Perses y avaient prise, étant ainsi - à moins qu'il ne faille croire au prétendu pèlerinage de Théodose en 386 - le premier empereur chrétien à se rendre dans la Ville sainte. Puis Héraclius, pour punir les Juifs de leur collaboration avec les Perses, prend contre eux une série de mesures qui en poussent beaucoup à émigrer de Palestine en Perse, en attendant la suite des événements. Ceux-ci se précipitent, en effet. L'année même où Héraclius faisait acclamer la Croix à Jérusalem, Mahomet s'emparait de La Mecque (630), et, au moment où les mesures contre les Juifs sont promulguées, les troupes musulmanes franchissent les frontières méridionales de la Palestine, se répandant dans les campagnes tout en évitant les villes fortifiées (634). La lutte se déplace alors vers le nord, et en 636, après la bataille du Yarmouk, Damas est définitivement occupée ; maintenant, les villes de Palestine vont se rendre les unes après les autres. Négligeant, momentanément, Césarée, les envahisseurs assiègent Jérusalem, qui se trouve coupée de la mer d'où auraient pu venir des secours ; pour épargner à la ville le sort qu'elle a connu en 614, le patriarche négocie, donc, avec le calife Omar, et lui ouvre les portes de Jérusalem en 638 : en échange de leur capitulation, de leur soumission et d'un tribut annuel, les habitants de la ville se voient garantir la vie sauve, la propriété de leurs biens et celle de leurs églises. La prise de Césarée, en 640, marque la fin de la conquête de la Palestine par les armées musulmanes. Encyclopædia Universalis 2005, tous droits réservés | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 26- La conquête musulmane et les croisades 4/1/2009, 13:36 | |
| La conquête musulmane et les croisades Partis des déserts d'Arabie, les conquérants musulmans (cf. ISLAM - L'expansion) déferlèrent sur la Palestine. Sous la dynastie des Omeyyades, puis celle des ‘Abbasides, fut entreprise l'arabisation de la Palestine (cf. ‘ABBASIDES, OMEYYADES) qui devint l'une des principales provinces du monde musulman. La population chrétienne locale se convertit progressivement à l'islam sous la pression des contraintes imposées aux minorités religieuses. À la fin du Xe siècle, la Palestine passa sous la domination des Fatimides [cf. FATIMIDES] , mais les croisades remirent en cause les conquêtes de ces califes. En 1100 fut fondé le royaume latin de Jérusalem. La Palestine devint alors un vaste champ de bataille où s'affrontaient la Croix et le Croissant [cf. CROISADES] . En définitive, les mamelouks furent les principaux bénéficiaires de l'échec des croisés. Les XIVe et XVe siècles sont considérés comme une époque de ténèbres. La domination des Bahrites (1250-1382) puis des Burdjites (1382-1517) ne fut guère profitable au pays ; celui-ci fut cependant épargné par l'invasion mongole de Tamerlan [cf. TAMERLAN] . Mais il ne put échapper aux querelles frontalières qui opposèrent les troupes turques de Qa‘itbey et de Selim Ier aux derniers Burdjites. La Palestine fut envahie, en 1516, par les armées turques. Encyclopædia Universalis 2005, tous droits réservés | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 27- La Palestine ottomane 4/1/2009, 13:37 | |
| La Palestine ottomane L'occupation de la Palestine par les troupes du sultan ottoman Selim Ier, à l'automne de 1516, n'a constitué à l'origine qu'une étape rapide dans la conquête des pays soumis à l'autorité des sultans mamelouks du Caire : la Syrie, la Palestine, l'Égypte, l'Arabie. Après les victoires remportées sur le shah séfévide d'Iran en 1514, l'entreprise menée par Selim Ier avait plusieurs buts : s'imposer comme le premier, sinon le seul, souverain du Proche-Orient, comme le chef des musulmans sunnites et le maître des cités saintes de l'islam, et enfin contrôler tout le commerce de transit entre l'océan Indien et la mer Méditerranée. Les habitants de la Palestine n'offrirent aucune résistance, et très vite la province fut confiée à des administrateurs ottomans établis dans les livas (districts) de ‘Adjlun, Ladjun, Naplouse, Jérusalem, Safad et Ghazza, et dépendant du gouverneur de Damas. Des règlements internes furent édictés pour chacun de ces districts, en vue de fixer les conditions de la vie économique et les charges fiscales de la province. Par la conquête ottomane qui la rattachait indirectement au gouvernement central d'Istanbul, la Palestine se trouvait une fois de plus pratiquement détachée de l'Égypte. En raison de sa situation géographique, la Palestine connut au XVIe siècle une grande activité commerciale et la ville de Jérusalem continua à être ouverte aux pèlerins, qui devaient toutefois acquitter une taxe d'entrée. Les capitulations accordées à François Ier par le sultan Soliman le Magnifique confirmèrent la présence de religieux latins (des franciscains) à Jérusalem et reconnurent au roi de France le droit de protéger les chrétiens latins dans l'Empire ; cependant, la prépondérance des religieux grecs n'était pas contestée et ceux-ci s'efforcèrent, dans le courant du XVIIe siècle, d'éliminer les franciscains ; mais, en 1690, un firman du sultan restitua aux Latins ce qui leur avait été enlevé : la rivalité entre les communautés chrétiennes devait d'ailleurs être un des éléments de l'agitation en Palestine et, surtout, un des facteurs de l'intervention européenne au XIXe siècle. D'autre part, les Capitulations favorisèrent l'établissement de comptoirs et de colonies marchandes européennes, plus tard de consulats ; les principaux centres furent Saint-Jean-d'Acre et Jaffa, mais le commerce n'y connut jamais un grand développement, bien que les Français, à partir du XVIIe siècle, se soient efforcés d'y constituer des bases solides. À la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, la partie septentrionale de la Palestine fut l'un des théâtres d'opérations du chef druze Fakhr al-din, qui obtint, à deux reprises, des gouverneurs ottomans de Damas toute autorité sur les districts de Naplouse et de ‘Adjlun ; mais l'accroissement de sa puissance inquiéta le sultan Murad IV : une expédition triompha de Fakhr al-din, qui fut pris et exécuté peu après à Istanbul (1633-1634). Un peu plus tard, dans l'intention de contrôler plus étroitement les régions agitées, une province nouvelle fut créée, ayant pour centre Sayda et englobant notamment les livas de Safad et de Ladjun. Pendant un siècle, la Palestine vécut paisiblement. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, plusieurs séries de troubles se produisirent : des incidents éclatèrent à Jérusalem entre religieux grecs et franciscains, et ces derniers furent chassés du Saint-Sépulcre en 1757 ; à cette occasion, les Grecs reçurent le soutien de la Russie qui, en 1774, par le traité de Kutchuk-Kaïnardji, obtint le droit de protéger les chrétiens orthodoxes de l'Empire ottoman. Entre-temps, des chefs locaux (le shaykh Daher notamment) avaient entretenu une agitation, en particulier dans la région de Saint-Jean-d'Acre, en liaison avec les émirs mamelouks d'Égypte (1750-1775). Le sultan confia le soin de rétablir l'autorité gouvernementale à Ahmad Djazzar pacha, qui, outrepassant son rôle, chercha ensuite à se rendre indépendant ; c'est lui qui s'opposa à la pénétration de l'armée de Bonaparte en Palestine : celle-ci, en effet, après avoir pris Jaffa, échoua devant Saint-Jean-d'Acre, ce qui mit fin à l'aventure égyptienne de Bonaparte. Au XIXe siècle, la Palestine devait être à deux reprises un enjeu politique. La première fois, au moment de la crise survenue entre le gouvernement d'Istanbul et Muhammad ‘Ali d'Égypte : celui-ci avait réclamé pour son fils Ibrahim pacha la cession de la Syrie et de la Palestine en compensation de la Morée, évacuée par les troupes égyptiennes en 1827 ; devant le refus du sultan, Ibrahim pacha occupa les deux provinces au cours de l'été de 1832 ; c'est là un des éléments de la question d'Orient. En dépit du soutien de la France, Muhammad ‘Ali dut finalement s'incliner et abandonner toute prétention sur la Syrie et la Palestine (févr.-juill. 1841). L'autre événement se situe en 1850, lorsque Louis Napoléon Bonaparte, prenant prétexte d'incidents survenus dans l'église de la Nativité à Bethléem, et désireux de s'attirer les suffrages des catholiques français, réclama le droit de protection des Lieux saints, qui était passé discrètement à la Russie en 1808 ; les contestations qui suivirent aboutirent à la guerre de Crimée (1854-1855) et au traité de Paris (30 mars 1856). L'une des conséquences de ce traité fut le maintien du statu quo ante à propos des Lieux saints, statu quo à nouveau confirmé en 1878 lors du congrès de Berlin. Entre-temps, la partie septentrionale de la Palestine avait une fois de plus subi les contrecoups de la rivalité entre Druzes et maronites ; mais, contrairement à ce qui se passa au Liban, la Palestine ne connut pas de changement dans son statut administratif. Durant la période qui va de la conquête ottomane à la fin du XXe siècle, la population de la Palestine comprit une majorité de musulmans, une importante minorité de chrétiens, une minorité moins forte de Druzes et un petit nombre de Juifs ; ceux-ci étaient établis dans les villes de la côte et, pour quelques-uns, à Jérusalem. L'expulsion des Juifs d'Espagne, au XVIe siècle, provoqua une immigration juive en Palestine, mais de caractère très limité. À partir de 1880 et surtout de 1897, l'immigration prit un nouvel essor. En effet, en raison des persécutions ou des difficultés auxquelles ils étaient soumis dans les pays d'Europe centrale et orientale, les Juifs de ces pays avaient commencé à s'organiser en vue de créer en d'autres lieux des foyers où ils pourraient vivre dans des conditions moins dramatiques ; un mouvement d'immigration se constitua dans diverses directions : Europe occidentale, Amérique du Nord, Palestine. L'émigration vers la Palestine fut prise en main par le mouvement sioniste qui, dès 1880, rassembla des capitaux et commença à acheter des terres dans ce pays ; mais, dans le cadre de sa politique panislamiste, le sultan Abdülhamid II ne se montra guère favorable à cette immigration et s'efforça de la limiter, sans toutefois pouvoir s'y opposer efficacement. Après le congrès de Bâle (août 1897), au cours duquel le mouvement sioniste proclama qu'il souhaitait « l'établissement en Palestine, pour le peuple juif, d'un Foyer garanti par le droit public », l'immigration juive, soutenue discrètement par les grandes puissances occidentales, s'accrut très sensiblement ; il fut même un moment question d'accorder aux Juifs de Palestine un statut comparable à celui des chrétiens du Liban. Un peu plus tard, après 1908, le gouvernement jeune-turc, au sein duquel se trouvaient quelques Juifs ottomans, encouragea, par opposition aux nationalistes arabes, l'immigration juive en Palestine ou, tout au moins, ne fit rien, pour la limiter ; on estime que la population juive de Palestine passa d'environ 20 000 personnes en 1880 à 50 000 en 1900 et 80 000 en 1914. Encyclopædia Universalis 2005, tous droits réservés | |
| | | Biloulou
Nombre de messages : 54566 Localisation : Jardins suspendus sur la Woluwe - Belgique Date d'inscription : 27/10/2008
| Sujet: 28- Le mandat britannique 4/1/2009, 13:38 | |
| Le mandat britannique Le destin de la Palestine allait être modifié par la Première Guerre mondiale. L'Empire ottoman, engagé dans la guerre aux côtés des empires centraux, dut faire face à la révolte arabe soutenue par la Grande-Bretagne et subit des revers qui le contraignirent à abandonner toutes ses possessions en pays arabe ; le 9 novembre 1917, les troupes du général Allenby entraient dans Jérusalem, puis occupaient toute la Palestine. Auparavant, en 1915, le haut-commissaire anglais Mac Mahon avait conclu des accords avec le chérif de La Mecque, Husayn, visant à créer dans le Proche-Orient un grand royaume arabe englobant l'Arabie, la Transjordanie, la Syrie, le Liban et l'Irak ; la Palestine devait constituer un territoire séparé. Mais ces accords furent annulés à la fois par la conclusion des accords Sykes-Picot de mai 1916, qui répartissaient entre Français et Anglais les territoires arabes de l'Empire ottoman, et par la déclaration Balfour du 2 novembre 1917, par laquelle le gouvernement britannique « envisage favorablement l'établissement en Palestine d'un Foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif ». Aux conférences de la paix de 1919, les dirigeants du mouvement sioniste proposèrent un plan de découpage de la Palestine qui engloberait, outre la Palestine proprement dite, le sud du Liban et de la Syrie et une large bande de terrain à l'est du Jourdain, se prolongeant jusqu'au golfe d'‘Aqaba ; de son côté, la Grande-Bretagne demanda à la Société des nations que lui soit confiée, sous forme de mandat, l'administration de la Palestine ; la Société des nations donna un avis favorable en avril 1920, et le projet britannique, modifié, fut adopté en juillet 1922 ; il entra en application après la signature du traité de Lausanne (juill. 1923) : le territoire confié à la Grande-Bretagne ne comprenait que la région située à l'ouest du Jourdain, la région située à l'est constituant dès lors l'« État de Transjordanie ». En juillet 1922, une déclaration de Churchill, alors secrétaire d'État aux Colonies, précise que « la Palestine ne sera pas transformée en Foyer national juif, mais que ce Foyer sera fondé en Palestine » ; elle reconnaît pour mission à cette nouvelle entité de droit public « le développement de la communauté juive existante, avec l'aide des Juifs des autres parties du monde, en sorte qu'elle puisse devenir un centre pour lequel le peuple juif dans son ensemble puisse prendre de l'intérêt et de la fierté, pour des raisons de religion et de race » ; elle donne, en outre, diverses assurances aux Arabes en ce qui concerne leur sauvegarde et celle de leur langue et de leur civilisation ; elle affirme, enfin, l'intention de la Grande-Bretagne de poursuivre en Palestine l'établissement d'un gouvernement autonome. Dès cette époque, certains Arabes, tel le grand mufti de Jérusalem, al-Hadjdj Amin al-Husayni, considérèrent ce Foyer juif comme une menace et créèrent un haut comité arabe pour la Palestine ; d'autres, en revanche, ne voyaient dans les immigrants juifs que des acheteurs, à prix fort, de terres improductives et délaissées par les paysans arabes. Mais, avec la création de l'« Agence juive », lors du congrès du mouvement sioniste à Zurich en 1929, les achats de terres furent intensifiés et portèrent davantage sur les terres plus riches de la région côtière cédées par les effendi. Le Comité arabe réagit violemment, et à plusieurs reprises, entre 1928 et 1936, des incidents sanglants eurent lieu à Jérusalem, Haïfa et Jaffa. À partir de 1930, la S.D.N. s'inquiéta de la situation en Palestine et critiqua l'administration britannique, qui se montrait incapable de concilier Juifs et Arabes et de créer un État palestinien. Les Anglais s'engagèrent alors à interdire l'achat de terres par les immigrants, mais, en fait, ils n'instaurèrent qu'un contrôle des achats de terres. En raison des persécutions dont ils étaient l'objet en Allemagne et dans certains pays d'Europe centrale, de nombreux Juifs émigrèrent vers la Palestine ; la population juive passa ainsi à plus de 400 000 personnes (600 000 selon certains auteurs). Devant cet afflux, dans un premier stade, la Grande-Bretagne envisagea un plan de partage prévoyant trois territoires distincts : un territoire sous mandat britannique et comprenant essentiellement les Lieux saints, un État arabe et un État juif, tous deux souverains, indépendants et liés par traité à la Grande-Bretagne. Les Arabes protestèrent violemment contre ce projet qui tendait à les priver d'une partie de leur sol et à les couper de la mer Méditerranée ; en revanche, les Juifs approuvèrent le projet de création d'un État juif, mais repoussèrent toute limitation de l'immigration : le plan britannique fut donc rejeté. Il s'ensuivit une révolte armée des Arabes qui se poursuivit jusqu'en 1939. En mai de cette même année, le gouvernement britannique publia un Livre blanc dans lequel il annonçait d'une part la limitation de l'immigration juive à 75 000 personnes par an, ainsi que celle des achats de terres par les Juifs, d'autre part, dans les dix années à venir, la création d'un État palestinien où Arabes et Juifs exerceraient conjointement l'autorité : ce projet fut repoussé par les Arabes et par les Juifs, et il s'ensuivit une vague de violences réciproques. Malgré les interdictions britanniques, les immigrants juifs continuèrent à arriver en nombre bien supérieur au quota fixé : l'intransigeance des Anglais donna lieu à des épisodes tragiques et favorisa l'immigration clandestine ; en 1946, la population juive était de 700 000 personnes, alors que l'on comptait 1 400 000 Arabes musulmans, 145 000 Arabes chrétiens et 15 000 Druzes. Durant, la Seconde Guerre mondiale, tandis qu'une partie des Arabes plaçaient leurs espoirs dans un succès des forces de l'Axe, les Juifs de Palestine, laissant de côté leurs sentiments anti-anglais, constituèrent une brigade qui participa aux combats au sein de la VIIIe Armée britannique, où ils acquirent une expérience militaire utile pour la suite des événements. En octobre 1946, le président Truman approuva l'Agence juive, qui réclamait un « État juif viable contrôlant son immigration et sa politique économique dans une région adéquate de la Palestine ». De son côté, la Ligue arabe proposa la création d'un État indépendant unique, arabo-juif, où Arabes et Juifs seraient représentés au gouvernement et au Parlement en proportion de leur nombre, toute immigration étant interdite. Cette proposition fut rejetée par les Juifs, et de violentes actions terroristes furent déclenchées par les uns et par les autres : les Anglais, eux-mêmes victimes de ce terrorisme, proclamèrent l'état de siège, puis annoncèrent, en février 1947, leur intention de mettre fin à leur mandat en Palestine le 14 mai 1948, demandant à l'O.N.U. de trouver alors une solution. Un comité spécial fut constitué, qui mit au point un plan de partage, approuvé par l'O.N.U. le 29 novembre 1947 : il prévoyait la création de deux États indépendants, l'un arabe, l'autre juif, mais associés économiquement, et une zone internationale sous contrôle de l'O.N.U., englobant Jérusalem et ses environs, y compris Bethléem. Les Arabes repoussèrent ce plan, approuvé par les Juifs. Les violences redoublèrent alors en Palestine, en particulier en mars et en avril 1948 : aux attaques des commandos arabes contre les kibboutzim répondirent des expéditions juives contre des villages arabes (massacres de Deir Yassin, 10 avril 1948). Des deux côtés, la propagande s'intensifia et il était clair que seules les armes décideraient désormais du sort de la Palestine ; déjà de nombreux Arabes fuyaient ce pays, dans la crainte de massacres : ce lamentable exode fut à l'origine des camps de réfugiés où 750 000 Arabes de Palestine devaient connaître dès mai 1948 une vie misérable. Le 15 mai 1948, les Anglais commencèrent l'évacuation de leurs troupes ; la veille, David Ben Gourion avait proclamé la naissance de l'État d'Israël, reconnu de facto par les États-Unis et de jure par l'Union soviétique ; en même temps se déclenchait l'attaque arabe. Une nouvelle phase historique débutait alors en Palestine. Encyclopædia Universalis 2005, tous droits réservés | |
| | | Zed
Nombre de messages : 16907 Age : 59 Localisation : Longueuil, Québec, Canada, Amérique du nord, planète Terre, du système solaire Galarneau de la voie lactée Date d'inscription : 13/11/2008
| Sujet: Re: La Palestine 28/2/2009, 09:59 | |
| en même temps se déclenchait l'attaque arabe. Une nouvelle phase historique débutait alors en Palestine.
Une sacré débâcle, tu veux dire lolllllll. M'enfin, faut pas rire des risibles. {c'est trop facile}
Les amérindiens ont subit une exterminations bien plus grande que les peuples arabes {qui pleurent comme des fillettes} et pourtant, ils ne se font pas exploser partout, ils ne nous font pas la guerre. C'est a se demander qui sont les sauvages, après tous. | |
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