Déclarée "très certainement cliniquement morte" par un médecin, une sexagénaire s’est réveillée quatorze heures plus tard dans un hôpital de Bordeaux, alors que l’équipe médicale avait affirmé à ses trois fils, selon eux, qu’il n’y avait plus rien à faire.Lydie Paillard, 60 ans, suivie pour un cancer depuis 2005 dans la polyclinique Bordeaux Rive droite à Lormont, dans la banlieue bordelaise, a fait un malaise lundi matin lors du traitement médical préalable à une séance de chimiothérapie, a expliqué à l’AFP Yves Noël, directeur de la polyclinique Bordeaux nord, dont dépend l’établissement de Lormont, confirmant une information révélée mercredi par Sud Ouest.
Elle a aussitôt été ranimée par un médecin urgentiste mais ce dernier, après avoir pris l’avis d’autres médecins, a annoncé par téléphone aux enfants de Mme Paillard que leur mère, placée sous appareil respiratoire, "était très certainement cliniquement morte", a poursuivi M. Noël.
Les trois fils de la patiente, eux, affirment qu’à leur arrivée à la clinique les médecins, dont l’urgentiste, leur ont annoncé que la patiente était morte.
"On nous a dit qu’elle était morte, que c’était irréversible et qu’elle ne reviendrait pas", a affirmé à l’AFP, l’un de ses fils, Sébastien Paillard.
"Ils voulaient nous faire signer une décharge pour débrancher la machine qui la faisait respirer. Si on l’avait fait, cela aurait été comme signer son acte de mort", soutient M. Paillard.
Vers 15H00, sur l’insistance de la famille, la patiente est transférée par le Samu au CHU de Bordeaux. Elle y subit un scanner qui ne révèle pas de mort cérébrale, confirme le directeur de la clinique.
"Le soir, vers 23h00-23h15, j’ai téléphoné au service du CHU où elle était hospitalisée et ils m’ont dit qu’elle était réveillée", soit environ 14 heures après son malaise, raconte son fils.
"C’est une forme de miracle", reconnaît Yves Noël, tout en admettant que l’urgentiste a commis une "erreur de communication" mais pas "une erreur médicale car il lui a sauvé la vie".
La patiente, toujours hospitalisée mercredi au CHU de Bordeaux, a expliqué à l’AFP que "ce sont mes fils que j’ai vus hier (mardi) qui m’ont expliqué que l’on voulait me débrancher car c’était fini et que comme ils refusaient, on m’a amenée au CHU".
"Je ne réalise absolument pas ce qui s’est passé mais je crois que ce sont mes trois fils qui sont le plus choqués", a poursuivi la patiente, qui dit ne se souvenir de rien entre le moment où elle a reçu une injection avant de subir sa séance de chimiothérapie et le moment où elle s’est réveillée à l’hôpital.
Sources: Le Matin.ch