Dans la toute première Alliance (Gen 15), le jeune Abram a obtenu de "Dieu" l'abolition de la circoncision. Dans l'Alliance de Genèse 17, "Dieu" a IMPOSE DE FORCE la circoncision au vieil Abram !
Après la stupéfiante découverte Biblique que le Deuxième Commandement de Moïse interdit la circoncision, publiée en 2008 :
http://salem-news.com/articles/january312008/circ_paris_13108.php,
nous avons reçu le soutien du Professeur Thomas Römer, titulaire de la chaire milieux bibliques du Collège de France :
"…, vous avez raison d'affirmer que Gn 17 présente une autre vision de la circoncision que Gn 15 ou le Deutéronome. Les rédacteurs "laïques" étaient apparemment moins intéressés par cette pratique, voire même opposés à celle-ci. L'expression "circoncision du cœur" pourrait même contenir une position polémique contre la "circoncision de la chair." (3)
Mis sur la voie par l'éminent exégète qui fait de Moïse un précurseur de Saint Paul, nous avons pu lever cette contradiction, fréquemment utilisée par les adversaires de la circoncision pour dire que Genèse 17 serait une addition postérieure, non authentique, à la Bible. Ces découvertes s'appuient sur celle, formidable, des égyptologues Messod et Roger Sabbah qu'elles renforcent : les Juifs sont une secte égyptienne bannie avec son chef Moïse dans une ancienne colonie égyptienne à reconquérir, à cause de son monothéisme (et de son abandon de la circoncision (2, 3). Ils montrent qu'Abraham était le pharaon Akhenaton (Amenophis IV) et que "Dieu" était le régent Aï (Adonaï ou Joseph), devenu pharaon après la mort d'Akhenaton. Moïse (Ramsès 1er) reprit le flambeau du monothéisme et fut un adversaire de la circoncision. Il l'a interdite pendant sa vie entière et elle n'a été réinstaurée, à Gilgal, qu'après sa mort.
Cependant, quelques centaines d'années plus tard, dans les prisons de Babylone, les Juifs ont à nouveau dû arrêter la pratique de la circoncision, parce que c'était une coutume des Egyptiens, les pires ennemis des Assyriens. En employant un langage codé et en changeant les noms et les dates pour que Nabuchodonosor ne puisse deviner qu'ils étaient originaires d'Egypte, ils écrivirent la Bible pour se distinguer des Egyptiens et faire croire aux Assyriens que les Egyptiens leur avaient imposé la circoncision de force, ce qui est un vrai faux mensonge, comme nous allons voir.
Mais revenons aux origines, au chapitre 15 de la Genèse :
"Je suis l'Éternel, qui t'ai sorti d'Our-Kasdim, pour te faire donation(*) de ce pays." Il répondit : " Dieu-Eternel, comment saurai-je que j'en hérite ? "Il dit :"Prépare-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et un jeune pigeon." Abram prit tous ces animaux, divisa chacun d'eux par le milieu et mit chaque moitié en regard de l'autre, mais il ne divisa point les oiseaux. Les oiseaux de proie s'abattirent sur les corps ; Abram les mit en fuite." (15, 7-11),
Il s'interprète comme les rituels judaïques qui "énoncent" symboliquement la loi jusque dans les menus de repas de fête. Il raconte de façon imagée, indéchiffrable par les Assyriens, la toute première Alliance entre le jeune Abram et son Seigneur. La mise à part des oiseaux fait allusion à leur absence de prépuce si bien que le partage des autres animaux symbolise la circoncision. Semblablement, l'abolition du sacrifice du fils aîné (Isaac) au Dieu-pharaon, une autre vieille coutume égyptienne, fut remplacée par le sacrifice d'un bélier (M. et R. Sabbah). Ainsi, la première Alliance abolit la circoncision et substitue un sacrifice animal au sacrifice humain. En coupant les autres animaux en deux parties égales et en prenant soin qu'elles restent exposées à la vue du peuple, Abram exprime son horreur de la barbarie des mutilations sexuelles des deux sexes qui étaient pratiquées en Egypte. Il témoigne aussi de l'importance qu'il accorde au respect de l'intégrité du corps humain et donne une image olfactive des relents de racisme des barbares coutumes.
Genèse 17 remit la circoncision en pratique à cause des troubles que l'hérésie d'Abram provoquait en Egypte. Abram fut forcé d'obéir mais une forte résistance se développa dans le peuple, si bien qu'après sa mort, pour pouvoir pratiquer leurs croyances en paix, les hérétiques, sous la direction de Moïse, préférèrent quitter l'Egypte et leur ville d'Akhetaton.
Les deux découvertes relativisent fortement la circoncision comme l'un des fondamentaux du Judaïsme.
1 Römer T. Correspondance personelle. 2010.
2 Sabbah M. et R. Les secrets de l'Exode. Paris : Jean-Cyrille Godefroy ; 2000.
3 cf. la première page du Figaro du 20 septembre 2000.
(*) plutôt que "donner en possession" dans la traduction de l'hébreu par le rabbinat français, selon des rabbins américains qui apportent ainsi un fort argument à la thèse des frères Sabbah qu'Abram était le fils du pharaon Amenophis III. Le sacrifice symbolise l'obligation alimentaire que le pharaon demande à Abram en échange de la donation d'une terre qui n'est pas le pays de Canaan mais une terre égyptienne : la ville d'Akhetaton.