Grippe porcine: "potentiel pandémique", avertit l'OMS(AP - Hier, 19h57)L'épidémie de grippe porcine qui s'est déclarée au Mexique et dans le sud des Etats-Unis évolue rapidement et "possède un potentiel pandémique", a averti samedi la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avant une réunion d'urgence des experts de l'agence onusienne à Genève."Au regard de l'évaluation de l'OMS, c'est une situation grave qui doit être surveillée de près", a déclaré Margaret Chan lors d'une téléconférence, confirmant que la nouvelle souche de grippe porcine, qui a déjà fait au moins 62 morts au Mexique -dont 20 décès confirmés- sur plus de 1.000 cas et également rendu malades au moins huit personnes en Californie et au Texas, est une version sans précédent de l'A/H1N1, combinaison des virus porcin, humain et aviaire.
"Une souche animale du virus H1N1" est impliquée et
"elle possède un potentiel pandémique", a-t-elle expliqué.
"Toutefois nous ne pouvons pas dire, sur la base des données cliniques, épidémiologiques et de laboratoire actuellement disponibles si elle causera effectivement ou non une pandémie."Au Mexique, où 24 nouveaux cas suspects ont été signalés samedi dans la seule ville de Mexico, capitale et métropole de 20 millions d'habitants, des écoles, des musées, des bibliothèques et des théâtres ont été fermés et de nombreux événements, dont plusieurs centaines de rencontres sportives et des spectacles, suspendus jusqu'à nouvel ordre.
"La situation évolue rapidement", a encore souligné Mme Chan, relevant qu'il s'agissait d'une nouvelle maladie,
"par définition mal connue". Qualifiant la situation de
"grave", elle a recommandé que les experts réunis samedi étudient la possibilité de déclarer une urgence internationale de santé publique. Les experts devaient également envisager de relever le niveau d'alerte pandémique de l'OMS.
C'est la première fois que Margaret Chan convoque une telle réunion de crise depuis que la procédure a été instaurée voilà près de deux ans, a précisé Gregory Hartl, porte-parole de l'OMS. Si les experts concluent à une urgence sanitaire internationale, l'organisation pourrait décider d'émettre un avis appelant à une restriction des échanges, voire à la fermeture de frontières. Aucune décision n'était toutefois à attendre samedi, selon M. Hartl.
Le niveau d'alerte de l'OMS à la pandémie grippale reste pour l'heure dans sa phase 3, synonyme d'un risque nul ou très limité de transmission du nouveau virus d'humain à humain. Il devrait cependant être relevé, compte tenu de la situation préoccupante au Mexique.
L'OMS a observé que le vaccin saisonnier contre la grippe n'était pas en mesure de protéger contre la nouvelle souche porcine. En revanche, le Tamiflu semble traiter très efficacement le H1N1, et
"le Mexique et les Etats-Unis disposent d'importants stocks" de ce médicament antigrippal, selon Gregory Hartl.
L'agence sanitaire onusienne, qui surveille depuis jeudi l'évolution de la situation, a également précisé que le virus identifié dans 12 des cas confirmés au Mexique était génétiquement identique à celui détecté en Californie.
Les cas humains de grippe porcine en Amérique du Nord suscitaient une vive inquiétude en Asie. Du Japon aux Philippines, plusieurs pays ont renforcé samedi les contrôles des passagers et produits porcins en provenance du Mexique.
En Europe, la France a mis en place un dispostif interministériel piloté par le directeur général de la Santé Didier Houssin. Celui-ci a estimé samedi que, tout en restant
"vigilants", les responsables sanitaires français avaient
"la chance de s'être préparés à cette éventualité depuis plusieurs années".Deux cellules de crise ont cependant été ouvertes, au Quai d'Orsay à Paris et à l'ambassade de France au Mexique,
"où les Français, résidents ou touristes, peuvent obtenir des informations et des conseil de prudence, d'hygiène, de protection et de prévention", selon le porte-parole du ministère, Eric Chevallier. Il a par ailleurs appelé
"ceux qui souhaitent aller au Mexique pour des raisons non-essentielles (...) à la plus grande prudence", répétant "qu'il y a aujourd'hui un risque tout à fait existant".
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Je connais quelques gros cochons qui doivent être drôlement inquiets... (je suis toujours à me demander pourquoi j'ai mis cette dépêche ici ?)